Pour une autre politique
La tournée qui a mené Jef Sleeckx depuis le début de l’année à travers toute la Flandre, mais aussi à Charleroi, à Liège et bientôt à Bruxelles, a bien montré qu’il existe un espace pour la création d’un nouveau parti des travailleurs à la gauche des partis socialistes et écologistes.
«Le sommet du SP.a est fâché contre moi, je le sais, c’est le cas depuis longtemps déjà. Mais je vous dis une chose : je n’ai pas quitté le socialisme, c’est eux qui l’ont fait. Ils ont beaucoup trop glissé vers le centre. Il faut une alternative de gauche. J’essaie d’y oeuvrer, avec d’autres socialistes de gauche et des progressistes. Je vais parler partout et dans des salles toujours plus remplies.»
Jef Sleeckx dans Knack, 24/05/06
Réunions pour une autre politique27 avril. A Alost une vingtaine de personnes ont participé à une discussion sur « Une Autre Politique » avec Jef Sleeckx. La soirée a été organisée par le Comité pour un Nouveau Parti des Travailleurs avec des militants de la FGTB et de la CSC. 30 avril. A la fête du 1er mai (tenue la veille de ceui-ci !) du mouvement pour « Une Autre Politique » à Gand, une centaine de participants ont écouté, entre autres, Jef Sleeckx, Niek Stam (militant syndical des Pays-Bas), Jo Coulier (FGTB-VUB), Raf Verbeke, Thomas Weyts (POS) et Bart Vandersteene (MAS/LSP) 12 mai. A la Maison « Masereel » de Saint-Nicolas s’est tenue une soirée de débat avec à peu près 40 personnes présentes. Jef Sleeckx y a parlé avec Bruno Verlaeckt (Centrale Générale d’Anvers), Frans Wuytack et Raf Verbeke. Parmi les participants se trouvaient plusieurs ex-travailleurs des chantiers navals Boelwerf. 23 mai. 87 personnes ont assisté au meeting de l’initiative francophone « Une Autre Gauche est nécessaire » à Liège qui réunissait Jef Sleeckx, Corinne Gobin pour « Une Autre Gauche » et un représentant du Bloc de Gauche portugais. 24 mai. A Anvers, 100 syndicalistes et jeunes se sont réunis pour une discussion avec plusieurs orateurs syndicaux. |
Ce qui manque encore est un projet concret dans lequel peuvent s’impliquer plusieurs centaines – et même plusieurs milliers – de travailleurs, de jeunes, de pensionnés. C’est le pas important qui doit être fait aujourd’hui : le lancement d’un appel clair permettant de rassembler un maximum de gens ayant la perspective d’aboutir à un nouveau parti qui présenterait des listes aux élections parlementaires de 2007.
Il faut être prêt pour une conférence à la mi-octobre pour entrer dans un automne que l’on prévoit chaud sur les terrains social et politique avec un message fort : une autre politique est possible et nécessaire.
Quel programme?
Le programme de base de l’initiative devra être discuté et décidé par les centaines de délégués, de militants et de persionnes engagées sur divers terrains de lutte qui, s’ils ne soutiennent pas encore l’initiative aujourd’hui, le feront demain.
Ce programme ne doit pas être bâclé ni élaboré en petit comité. Il doit être le résultat d’un travail collectif dans lequel on prend le temps de discuter. Un tel programme doit, selon nous, formuler une réponse aux problèmes directs auxquels la population est confrontée aujourd’hui.
Nous n’avons pas besoin de textes interminables mais d’un résumé court et concis des revendications les plus importantes.
Voici quelles pourraient être, selon nous, les grandes lignes d’un tel programme. Assurer de l’emploi pour tous ne peut se faire qu’à travers une réduction du temps de travail sans perte de salaire et avec embauche compensatoire. L’arrêt des privatisations et la renationalisation des services publics privatisés est primordial afin d’assurer les services à la collectivité. Le maintien de la sécurité sociale et l’annulation des programmes d’assainissement des 25 dernières années est la seule garantie qu’une partie croissante de la population ne tombe pas du bateau.
A côté de cela, il faut élaborer une réponse aux attaques contre les libertés démocratiques et syndicales ainsi qu’un cahier de revendications capable de prendre à bras le corps les problèmes fondamentaux du logement. L’enseignement doit à nouveau être mis au service du dévéloppement de chaque personne et non au service des grandes entreprises.
Une telle plateforme de revendications est en rupture complète avec la logique capitaliste et ne peut être réalisé que si la société peut utiliser les moyens existants pour son bien-être. C’est pour cette raison que les secteurs-clés de l’économie doivent être aux mains de la société, c’est pour cette raison qu’une société socialiste doit être construite, en Belgique tout comme à l’échelle mondiale.
Une initiative nationale?
Dans le contexte politique et social actuel, le mouvement ouvrier est menacé par un dangereux virus : l’idée qu’un travailleur wallon lutte dans un contexte fondamentalement différent du travailleur flamand, qu’il y a deux réalités distinctes qui demandent des réponses distinctes.
Cette logique a mené à la scission de la Centrale des Métallurgistes de la FGTB et est utilisée pour agrandir encore la fissure entre travailleurs flamands, wallons et bruxellois.
Les seuls à avoir un intérêt à diviser la classe ouvrière sont ceux qui le font consciemment pour pouvoir mieux règner. Le mouvement ouvrier a besoin d’une sécurité sociale nationale, d’un mouvement syndical national et d’un instrument politique national.
Une telle initiative nationale doit être prête à l’automne. Chaque jour offre son lot de tentatives des partis traditionnels et des médias bourgeois pour dresser les différents groupes de la population les uns contre les autres. Mais une fois entré en action, comme contre le Pacte des Générations, le mouvement ouvrier peut comprendre rapidement que son atout le plus important est la solidarité. Cette solidarité doit être centrale à tout niveau dans une nouvelle formation politique.
Comment continuer?
Selon le MAS, rien ne doit bloquer le lancement d’un tel projet politique. Nos membres vont s’engager à 100% pour la tenue d’une conférence nationale en octobre dans laquelle tous les participants pourront mener le débat, discuter d’un programme de base, mettre sur pied les premières structures et déterminer la direction à prendre.