Au tournant de la dernière décennie, la Table Ronde des Industriels européens, un des plus puissants lobbies du grand capital européen, a décidé qu’il fallait des réformes dans l’enseignement supérieur. L’enseignement supérieur, trop accessible, laissait sortir trop de diplômés. Il fallait être plus en phase avec les besoins des entreprises.
Marijke Decamps
En Flandre, l’américanisation de l’enseignement s’est déroulée en plusieurs phases. Il y a d’abord eu la Déclaration de Bologne uniformisant l’enseignement supérieur européen, à l’origine du système semestriel, du système des bachelors et des masters, des nouvelles dénominations des formations, du décret sur la flexibilité, de l’adaptation du système des points,… Aujourd’hui, c’est le volet financier qui est à l’ordre du jour, sous la baguette de Frank Vandenbroucke, le ministre de l’emploi et de l’enseignement.
Cette réforme ne touchera pas que la génération actuelle d’étudiants et de personnel, elle déterminera la nature de l’enseignement supérieur pour les générations futures. Il y a là un choix de société à faire : réserver les moyens aux plus riches pour qu’ils le soient encore davantage ou bien les mettre à la disposition de la collectivité.
Manif à Anvers couronnée de succès grâce à EGA!
Suivant d’autres manifestations, un petit millier de manifestants ont défilé le 29 mars à Anvers à l’appel des trois syndicats, du VVS (équivalent flamand de la FEF) et d’EGA. La manif était très animée et nombre d’étudiants se sont glissés spontanément dans la délégation d’EGA. Nous avons canardé le plan Vandenbroucke et la politique néo-libérale à coups de slogans bien sentis. Après la manif, quelque 60 étudiants et membres du personnel ont participé à un meeting d’EGA pour discuter de la suite à donner au mouvement.