Budget de l’Etat : le dessous des cartes

Continuant sur sa lancée entamée en 1999, la majorité socialiste-libérale continue à réduire le déficit du budget de l’Etat. Pas de quoi pavoiser pour autant…

Xavier Dupret

Pour la septième année consécutive, le gouvernement annonce un budget en (relatif) équilibre avec un besoin de liquidités pour financer le déficit budgétaire (ce que les spécialistes appellent le « solde net à financer ») s’élevant à seulement 0,9% du Produit Intérieur Brut (PIB). Tout irait-il donc pour le mieux dans le meilleur des mondes? Pas si sûr…

Car la dette du passé continue à peser lourdement sur les finances publiques belges. C’est ainsi que le remboursement de la dette s’élève à plus de 25,5 milliards d’euros, soit une augmentation de près de 5% par rapport à l’an dernier. Si on additionne le « solde net à financer » à cet énorme poids de la dette, on obtient ce que l’on appelle le « solde brut à financer ». Celui-ci s’élève à 28,2 milliards d’euros et a connu une augmentation de… 64% depuis 1999. Ce qui signifie que, depuis toutes ces années, on bouche un trou pour en creuser un autre. D’un côté, on réduit le déficit du budget. Et de l’autre, avec les moyens ainsi libérés, on rembourse avec entrain la dette. Mais ce petit jeu n’a rien d’innocent.

Le remboursement de la dette de l’Etat représente en effet une dépense improductive dans la mesure où elle ne bénéficie qu’aux seuls banquiers qui perçoivent des intérêts sur le capital. Sachant que les profits des grandes banques belges se sont élevés, cette année, à 9,8 milliards d’euros, on ne trouvera guère matière à se réjouir des réalisations financières de la coalition violette. Et ce n’est pas tout hélas! Car, si le remboursement de la dette ne profite qu’aux seuls capitalistes du secteur financier, le budget de l’Etat, couvre, lui, l’ensemble des besoins de la nation. En clair, ce gouvernement favorise les profits du secteur bancaire en négligeant les besoins sociaux de la population.

Et dire que depuis 10 ans, «on» nous présente cette politique comme inévitable et que chaque famille politique représentée au Parlement a fait sien ce credo. Pensée unique, parti unique!

(NDLR : les chiffres cités dans cet article ont été repris sur le site du SPF Economie, PME, Classes moyennes et Energie : http://statbel.fgov.be/figures/d45_fr.asp)

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