Un an après la mise sur pied de nouvelles structures et directions régionales (destinées à servir d’intermédiaires entre nos structures nationales et les sections locales), cinq congrès régionaux du MAS/LSP se sont tenus le weekend des 1er et 2 avril. Nos membres y ont discuté des développements les plus importants qui se sont produits dans la société, de la manière dont nous sommes intervenus en tant que parti politique dans ceux-ci et des tâches qui nous attendent.
Els Deschoemacker
Tant les discussions politiques qu’organisationelles ont été très animées. Ce qui n’a rien d’étonnant vu la situation objective. Quatre jours seulement avant les congrès, trois millions de travailleurs et de jeunes ont manifesté et fait grève en France contre le CPE, la plus importante mobilisation depuis 40 ans. En Grande-Bretagne, 1,5 millions de travailleurs des services publics ont fait grève, la mobilisation la plus importante dans ce pays depuis 1926! Au même moment, les travailleurs communaux allemands cessaient le travail en guise de protestation contre l’allongement du temps de travail. Là aussi, forte mobilisation, la plus importante depuis 14 ans!
Lors de ces congrès, nous avons discuté des limites sur lesquelles butent le capitalisme et de ce que cela signifie pour la classe des travailleurs. Depuis des années, on nous répète que le capitalisme est indépassable et qu’il est le stade final de l’Histoire. Nous n’avons jamais été d’accord avec cette idée. Ainsi nous avions expliqué que la croissance de l’extrême-droite au début des années ’90 indiquait en fait un accroissement du mécontement, même si celui-ci s’exprimait de façon erronée. Le mouvement contre la mondialisation a fait descendre dans la rue des jeunes sur une orientation plus anticapitaliste.
Aujourd’hui, c’est la classe des travailleurs qui revient à l’avant-plan. C’est un changement essentiel parce que cette classe est la seule force sociale qui, grâce à sa puissance économique et numérique, peut arriver à transformer fondamentalement la société.
Ce qui manque encore, c’est une image claire de l’alternative à proposer. Le MAS/LSP propose la perspective d’une société socialiste. Mais, en même temps, nous prenons en compte le fait que le mouvement qui se développe parmi les travailleurs et les jeunes est encore à la recherche d’un chemin politique à suivre et qu’il ne pourra tirer des conclusions plus radicales que sur la base des expériences qu’il fera. Il faut donc aujourd’hui un nouveau parti des travailleurs qui permette d’engager la lutte sur le terrain politique tout en permettant de débattre en profondeur du programme à mettre en avant. Notre rôle dans la construction d’un tel parti a été le principal sujet des discussions.
Finalement, nous avons dressé le bilan de notre travail au cours de l’année écoulée. Cette discussion est d’une importance capitale afin de former nos nouveaux membres et de les intégrer à fond dans la construction de l’organisation. Elle a aussi pour objectif de transformer nos structures régionales en organes dirigeants à part entière, une condition prioritaire pour continuer à construire notre parti.
Ces congrès ont aussi permet d’insister sur le fait que nous devons aussi veiller à ne pas être trop absorbés dans le fonctionnement de nos structures internes, ce qui nous empêcherait de nous engager à fond dans les discussions et les luttes politiques dans la rue et les lieux de travail.
Confiance et enthousiasme étaient présents dans ces congrès, chose prometteuse pour les mois à venir!