Depuis plusieurs mois, la société de logements sociaux Atlas qui gère les immeubles du quartier de Droixhe est engagée dans des travaux de rénovation de ses bâtiments. Les trois premiers immeubles sont actuellement en cours de requalification. Au vu de la façon dont les travaux sont effectués et des désagréments parfois importants qu’ils engendrent pour les locataires, au vu surtout du manque flagrant de sens du dialogue dont fait preuve la direction d’Atlas, un comité des locataires s’est constitué afin d’interpeller le conseil d’administration et d’obtenir satisfaction sur une série de demandes.
Le Comité des locataires pour une meilleure requalification
Celles-ci concernent les conditions dans lesquelles les travaux sont effectués et qui laissent les locataires dans le dénuement parfois le plus complet. Mais le comité aimerait aussi avoir des éclaircissements sur une série de questions pour lesquelles le CA d’Atlas n’a fourni que de très vagues réponses.
1. Les consignes de travaux prévoient que les appartements soient dégagés des bibelots et d’une partie du mobilier. Mais pratiquement aucune aide n’est prévue pour aider les locataires au déménagement. De plus, les endroits prévus pour stocker les objets déplacés sont des containers maritimes en mauvais états, exposé à tous les vents et où les affaires de tout un chacun sont entassées pêle-mêle. On laisse très peu de temps aux locataires pour déménager. Moins d’une semaine en règle générale. Ceci pose problème à une série de gens qui ont des occupations en journée. Tout le monde déménageant en même-temps, les locataires sont obligés de déménager la nuit pour pouvoir utiliser les ascenseurs.
2. Les travaux sont réalisés sur « site occupé ». Un terme qui signifie que les locataires doivent subir des travaux importants dans l’appartement où ils vivent. Si certains locataires préfèrent néanmoins cette solution, il est apparu qu’il était extrêmement difficile pour ceux qui le souhaitaient d’obtenir un appartement où ils puissent habiter durant les travaux (ordinairement d’une durée de 4 à 6 semaines). Les rares élus ont eu droit a des appartements minuscules et mal équipés (parfois ni frigo ni cuisinière). Il existe pourtant de nombreux appartements inoccupés. Pourquoi dès lors confiner les locataires dans des appartements de seconde zone?
3. Une fois les travaux terminés, plusieurs locataires sont revenus dans des appartements prétendument rénovés mais qui étaient parfois dépourvus d’installations sanitaires complètes. Après les « rénovations », les locataires sont obligés de remettre en état plinthes, portes et papiers-peints à leurs frais.
4. Les travaux occasionnent des coupures. Depuis plusieurs semaines, les locataires se trouvent sans gaz ni téléphone ni câble. Les charges pour ces services continuent pourtant à être payables. De la même façon, les charges pour le chauffage continuent de courir.
5. La sécurité sur les chantiers est toute relative et plusieurs incidents ont faillis provoquer des accidents. On a notamment relevé que des gravats tombaient devant l’entrée principale d’un immeuble.
Le comité revendique des appartements de transits corrects pour ceux qui le souhaitent et des espaces pour stocker les meubles des locataires, une aide au déménagement pour tous et le respect des consignes de travaux. Il est aussi impératif que des mesures soient prisent afin de garantir la sécurité de tous ceux qui fréquentent les bâtiments en travaux et leurs abords. Nous réclamons une indemnité substantielle pour défrayer les locataires des frais occasionnés par les travaux. Nous proposons que ces indemnités soient financées grâce au fond de solidarité que les locataires alimentent depuis de nombreuses années et qui nous paraît prévu pour ce genre de circonstance. Nous demandons aussi au CA de la société Atlas des éclaircissements sur le montant des charges pour la durée des travaux.
Nous terminons en déplorant la façon particulièrement peu humaine dont la société et ses employés ont traité les locataires. Les sociologues engagés par Atlas pour désamorcer les conflits sont plutôt apparus aux locataires comme des surveillants venant mâter le mécontentement.
Nous convions tous les locataires et la presse au café du cinéma Le Parc le vendredi 7 avril à 11h pour mieux cerner le dossier et débattre de nos revendications avec l’ensemble de la population concernée.