Notre ministre de l’enseignement, Marie Arena, a rendu récemment public son Contrat pour l’Ecole. A côté des mesures qui concernent l’organisation des cours et des programmes, la Grande Dame de l’Education a décidé de rénover nos écoles. Elle prévoit 3 milliards d’euros d’investissements dans les bâtiments scolaires sur 27 ans, tous réseaux confondus. Merveilleux!
Elise de Battice
Mais qui est la poule aux oeufs d’or qui va financer tout cela ? Il s’agit du PPP ou Partenariat Privé-Public. Pourquoi cela ? Parce que la Communauté française ne peut pas lever ses propres impôts. Elle va donc passer un contrat d’une durée de 27 ans, avec une société regroupant des partenaires privés (essentiellement des banques) qui devraient apporter les fonds nécessaires à la rénovation d’environ 10 à 15 % des écoles. Non sans risques. Le premier, c’est que pour attirer le privé, il va falloir lui assurer des intérêts plus gros que ce qu’il recevrait ailleurs. Résultat : pour réussir à emprunter 1 milliard d’euros auprès des banques à un taux surévalué, il faudra rembourser jusqu’à 2033 plus de 2 milliards en comptant les intérêts!
Le deuxième risque, c’est que ces partenaires privés deviendront en quelque sorte les actionnaires des bâtiments scolaires, un peu comme on l’est d’une entreprise. Cela entraînerait donc un risque de mainmise sur le budget de l’enseignement, ce qui pourrait avoir à l’avenir de graves conséquences, comme peutêtre la remise en cause de la gratuité de l’enseignement. Les écoles finiront-elles par devoir être aussi rentables que des entreprises?
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