L’austérité en cascade : le tour des communes

Ath, Andenne, Colfontaine, Visé, St Niklaas,… La liste des communes annonçant des coupes budgétaires, licenciements ou autres n’en finit plus de s’allonger. Le plus triste là-dedans? C’était parfaitement prévisible. Chroniques d’un désastre annoncé…

Par Thibaud (Liège)

Tout le monde a encore en tête la saga Dexia. L’argent public a servi de mise lors de parties jouées dans l’économie-casino. C’est donc dans la poche des plus faibles que les partis traditionnels tentent d’aller chercher la rallonge nécessaire pour continuer la partie. Appelez-les comme vous voulez; mais les écotaxes, taxes communales, sanctions administratives communales et contraventions en tous genres risquent de continuer à proliférer.

Parallèlement à cela, les services communaux sont vidés de leur substance. Durant les dernières décennies et suivant la logique néolibérale globale, tout ce qui pouvait être un minimum rentable a été confié au privé. Les communes ne conservant que le minimum. C’est donc dans ces services vitaux qu’il faudra couper pour nos édiles locaux dans le but de faire des économies. Voici donc pourquoi les enfants des écoles communales de Fontaine l’Evêque sont dorénavant privés de piscine pour raison budgétaire.

Bien évidemment dans cette quête pour éponger l’ardoise capitaliste, le personnel communal devra également faire ‘‘un petit geste’’. En l’occurrence, perdre la sécurité de son emploi… voire son emploi lui-même. A Andenne, c’est déjà le cas. La question du statut sera sans doute de plus en plus évoquée. L’attaque contre le statut des fonctionnaires est une tentative claire de créer une brèche dans notre modèle social. C’est comme cela que nous devons analyser la tentative de la commune de Colfontaine de licencier 32 de ses femmes de ménage pour ensuite, par un tour de passe-passe comptable, les faire revenir travailler au même endroit… engagées par une entreprise privée ! Cette ‘‘solution’’, en plus de clairement illustrer que ‘‘nos’’ responsables politiques tentent de nous faire payer cette crise, porte en elle le germe d’un mal non négligeable. Les statutaires bénéficient en effet d’un régime de pension spécifique. Si l’on diminue le nombre d’actifs, comment les pensions seront-elles financées?

Ce processus général est condamné à passer à la vitesse supérieure. En effet, les personnes ‘‘sanctionnées’’ par l’ONEM émargent alors au CPAS, ce qui pèse sur les finances communales. De plus, avec la limitation du stage d’insertion, 55.000 bénéficiaires de ces allocations d’insertion risquent d’être exclus du chômage en janvier 2015 ; autant de milliers de personnes qui vont massivement émarger aux CPAS. Bref, les finances communales ne sont pas sur le point de mieux se porter pour peu que l’on laisse la même politique se poursuivre…

Il est grand temps de construire un rapport de force pour bloquer les attaques contre nos conditions de vie. Et ce, dans toutes les communes et également à tous les niveaux de pouvoir.

Ils organisent la misère, organisons la résistance. Les germes de la résistance sont présents en de nombreux endroits, reste à assurer leur développement et à coordonner cette volonté de riposter. Nous sommes des proies faciles en restant chacun dans notre coin, mais ensemble, nous sommes plus forts. Nous n’avons pas à nous entre-déchirer pour des miettes : des moyens existent, allons ensemble les arracher pour disposer de plus de ressources publiques.

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