Liège : Occupation du Théâtre De La Place

Création d’un espace culturel gratuit et populaire

Au mois d’août dernier, les locaux du Théâtre de la Place ont été vidés en prévision de l’inauguration du prestigieux (et élitiste) Théâtre de Liège. Destiné à être démoli dans quelques mois, le bâtiment a été investi par nombre de militants culturels liégeois qui ne voyaient aucune raison à ce qu’un pareil édifice reste vide des mois durant. C’est que la scène culturelle, à Liège comme ailleurs, manque cruellement d’espace d’expression… Mais, depuis le 6 septembre, il existe maintenant place de l’Yser (dans le quartier populaire d’Outremeuse) le ‘‘Théâtre À La Place’’ (TALP).

Par Nicolas Croes

S’il ne s’agit que d’une réponse provisoire au manque de moyens et de liberté dans le domaine de la culture, elle a le grand mérite de mettre en avant la force de l’action collective dans la défense de la liberté artistique.

Le bâtiment de l’ancien Théâtre de la Place avait initialement été construit il y a 40 ans, pour une durée de vie d’une vingtaine d’années. Mais les priorités étaient ailleurs… Au final, les nouveaux locaux du Théâtre de Liège ont coûté quelque 23 millions d’euros, une somme toute dévolue à un projet culturel de prestige, dans la droite ligne d’autres projets de prestige tels que la nouvelle Gare des Guillemins. Le monde culturel hors institutions officielles ne bénéficie pas de toutes ces largesses…

Le contraste entre le Théâtre de Liège et le TALP ne saurait être plus frappant. D’un côté existe un immense bâtiment qui a, entre autres, récemment accueilli sans sourciller le président de la Commission Européenne et architecte de la politique d’austérité José Manuel Barroso. De l’autre existe un espace qui réunit quotidiennement artistes, habitants du quartier, étudiants, curieux… qui font vivre un espace culturel gratuit ouvert tous les jours et géré par des assemblées générales.

Tous types de projets s’y côtoient, d’expositions d’artistes aux ateliers de danse, de sessions de jam aux projections de films et courts-métrages. Au registre des pièces, les locaux ont notamment accueilli les représentations de ‘‘Fausse Commune’’, une création collective autour de la Commune insurrectionnelle de Paris de 1871, ou encore une autre création collective, cette fois-ci consacrée à la grande grève générale belge de l’hiver 60-61. Un petit bistrot permet même de pouvoir partager ses impressions concernant les représentations et les œuvres exposées autour d’un verre tandis que des soupers populaires à prix libre sont régulièrement organisés.

D’autre part, un comité de soutien a été lancé, dans lequel on retrouve l’acteur David Murgia (que nous avons déjà eu le plaisir d’interviewer pour sa prestation dans ‘‘Discours à la Nation’’), Marc Emmanuel Mélon (Professeur en histoire du cinéma à l’Ulg), Jean-Pierre Collignon (Ex-chroniqueur à la RTBF) ou encore Hafid Hantout (bien connu des soirées liégeoises avec ‘‘Radio Bistrot’’).

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