Non au gaz de schiste et de houille !

La Ministre flamande de l’Environnement, de la Nature et de la Culture Joke Schauvliege (CD&V) a rapporté récemment que l’agence d’investissement du gouvernement flamand ‘‘Limburgse Reconversie Maatschappij’’ (LRM) – qui se veut le ‘‘catalyseur de la transition de l’«économie de production» du Limbourg vers une économie innovante et technologique’’ – a, avec la firme australienne Dart Energy, rassemblé une somme de 10 millions d’euros pour examiner si le sol se prête à des opérations de forage pour extraire du gaz non conventionnel. La fracturation hydraulique (fracking) si controversée arrive-t-elle en Belgique?

Par Jeroen (Gand), Photo ci-contre: manifestation contre le gaz de schiste, Valencienne, octobre 2013

What the frack?

Les gaz non conventionnels (comme le gaz de schiste ou le gaz de houille) se trouvent dans des couches géologiques peu perméables (couche de charbon, roche de schiste) et, pour être en mesure de les extraire, il faut une technique qui s’appelle la ‘‘fracturation hydraulique’’. Le principe repose sur de profonds forages verticaux et horizontaux, longs parfois de plusieurs kilomètres, puis un mélange d’eau et de produits chimiques est injecté de manière à ce que la pression augmente au point de produire des fractures dans la roche à travers lesquelles le gaz peut alors s’échapper. Cette technique a été développée dans les années ‘90 aux États-Unis. Le gouvernement comptait sur le fracking afin d’assurer son approvisionnement énergétique à moindres coûts. Aujourd’hui, la fracturation hydraulique est en plein essor partout à travers le monde en raison de la crise et des prix élevés du gaz et du pétrole. La technique est déjà utilisée dans plusieurs pays européens comme le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la Pologne et le Danemark. Dans d’autres pays, comme la France et la Belgique, cela est fortement envisagé.

Une catastrophe pour l’environnement

Les effets de cette technique sur l’environnement sont désastreux. L’eau utilisée est mélangée à d’énormes quantités de produits chimiques, dont plusieurs sont très nocifs pour l’être humain et seuls 10 à 40% du fluide utilisé (en fonction de la roche à fracturer) sont renvoyés à la surface. Traiter les nombreuses substances chimiques nocives, cancérigènes, corrosives et même radioactives utilisées demande du temps, des connaissances et de l’argent, toutes choses dans lesquelles les multinationales préfèrent ne pas dépenser. Ce qui reste dans le sol est censé y rester, mais personne ne peut dire où il se retrouvera à plus long terme. Quant au gaz ainsi libéré, il ne peut pas toujours être totalement récupéré et se retrouve parfois dans la nappe phréatique. Dans l’Etat américain de Pennsylvanie, des chercheurs sont arrivés à la conclusion que les nappes phréatiques des régions où des opérations de fracturation hydraulique ont été effectuées contienent jusqu’à 17 fois plus de méthane que la normale. Des documents font état de situations où l’eau peut s’enflammer à la sortie du robinet… Il existe aussi des risques de tremblement de terre (comme cela est arrivé dans la ville britannique de Blackpool), la gigantesque consommation d’eau (jusqu’à 13 millions de litres par forage), le risque d’accidents, l’impact sur le paysage, le gaz qui s’échappe dans l’atmosphère,…

Investir dans des alternatives

Le PSL refuse toute extraction de gaz non conventionnels et défend que des investissements publics massifs soient effectués dans les énergies renouvelables. Pour ce faire, nous devons saisir les énormes moyens des multinationales qui investissent des sommes folles dans ce type de pompes (l’entreprise chimique belge Solvay a récemment investit 1 milliard d’euros pour une seule pompe). Le PSL défend la nationalisation du secteur de l’énergie sous contrôle démocratique pour permettre de procéder de la sorte.

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