Tessenderlo Chemie : Le conflit social se durcit

Rapport d’une visite de solidarité au piquet de grève

Tessenderlo Chemie, à Ham (Limbourg), connaît une grève depuis deux semaines contre les plans de la direction qui prévoient de faire passer à la trappe 170 des 506 emplois du site, tout en externalisant, notamment, les activités de nettoyage et logistiques. La direction fait tout pour monter les divers groupes de travailleurs les uns contre les autres, mais il est très clair que ces groupes de travailleurs seront attaqués les uns après les autres. Si la lutte est menée séparément, elle est perdue d’avance. Ensemble, par contre, il existe alors une chance de remporter la victoire.

L’incertitude est encore grande au sujet du contenu précis des projets de la direction. Il est à craindre que cette dernière s’efforce tout d’abord de concentrer son tir sur les ouvriers, pour ensuite se tourner vers les employés. Pour l’instant, 120 des 170 emplois menacés sont des ouvriers mais, au piquet de grève, un travailleur nous explique qu’il n’est absolument pas logique qu’il n’y ait ‘‘que’’ 50 employés menacés pour une telle perte d’emplois chez les ouvriers. Il s’agit très probablement d’une manœuvre de la direction visant à diviser la résistance du personnel et à affaiblir les actions. La direction dispose certainement d’une planification élaborée de qui doit partir, et à quel moment.

Le piquet de grève que nous avons visité était essentiellement composé d’ouvriers, nous n’y avons pas vu beaucoup d’employés. La direction a accordé deux jours de congé aux employés, et a tout fait pour leur enfoncer dans le crâne qu’ils étaient victimes de l’action de grève des ouvriers. La direction a même accusé ces derniers de ‘‘prendre en otage’’ les employés ! Il semble pourtant bien que ce qui les menace directement, c’est le véritable carnage social prévu par la direction, et non les actions de résistance des autres travailleurs.

Si une partie des employés rejoignait les ouvriers en lutte, sera représenterait une étape importante, car ils ne pas épargnés par la direction. L’irritation et la frustration des travailleurs sont compréhensibles, mais la direction parvient malheureusement à jouer sur certains très légers débordements pour tenter de criminaliser la grève et pour s’en servir de prétexte afin de stopper les négociations.

Le 4 novembre, des travailleurs de l’usine Ford de Genk se sont rendus au piquet en solidarité, ce qui constitue un élément important. Dans la région, plusieurs fermetures ont récemment été annoncées (Ford, Dow Chemical) et des menaces de licenciements pèsent sur d’autres (comme à Mediahuis, le groupe autour des journaux Het Belang van Limbourg, Gazet van Antwerpen, De Standaard et Het Nieuwsblad). L’idée que le scénario de Tessenderlo Chemie peut se produire n’importe où est très largement présente chez les travailleurs de la région. Voilà qui doit être utilisé pour construire une solidarité et un soutien actifs avec les travailleurs d’autres entreprises ainsi qu’avec la population des environs.

Il faut briser l’arme de la division utilisée par la direction, seule l’unité d’action nous permettra de construire ensemble un meilleur avenir.

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