Répondre à l’austérité par la résistance !

Du local au fédéral, opposition à la politique antisociale!

Dans la perspective des élections de mai 2014, les autorités fédérales et régionales ont revu leurs rythmes d’application de l’austérité à la baisse. Sauf qu’une austérité ‘‘douce’’, ça reste quand même une politique d’austérité, dont les ravages antisociaux touchent une multitude de domaines. Une fois les élections passées, le signal sera donné pour repartir de plus belle à l’offensive, à tous les niveaux de pouvoir, afin de continuer à nous faire payer la crise. Exemples de Liège, Charleroi et Anvers.

Cela, nous ne pouvons l’accepter! Nous ne sommes pas responsables de cette crise, il n’y a aucune raison que ce soit à nous d’en faire les frais en sacrifiant nos conditions de vie et nos services publics. L’avalanche d’austérité nous dévalera dessus à toute vitesse après mai 2014, mais nous le savons, et nous ne devons pas attendre de nous retrouver nez à nez avec une masse gigantesque avant d’organiser la résistance : une avalanche se bloque plus facilement en s’y prenant tôt ! Et mobiliser un large soutien pour lutter contre les mesures antisociales est tout à fait possible, y compris au niveau local. C’est ce qu’a illustré le récent référendum contre le projet de privatisation de la collecte des déchets organisé à Sint-Niklaas (province d’Anvers) : la grande majorité des électeurs se sont déclarés solidaires des travailleurs communaux.

Les germes de la résistance sont présents en de nombreux endroits, reste à assurer leur développement et à coordonner cette volonté de riposter. Nous sommes des proies faciles en restant chacun dans notre coin, mais ensemble, nous sommes plus forts. Nous n’avons pas à nous entre-déchirer pour des miettes : des moyens existent, allons ensemble les arracher pour disposer de plus de ressources publiques.


Liège. Une rentrée universitaire sous le signe de l’austérité

Cette fois, il ne s’agit pas d’un plan d’économie pour équilibrer un budget gouvernemental. Il n’empêche, la logique reste la même : diminuer les coûts de personnel sans se préoccuper ni du bien-être des travailleurs, ni du confort des étudiants, ni même de leur efficacité en termes d’apprentissage, de gestion ou de production scientifique.

Par Simon (Liège)

Il s’agit pour l’université de respecter un décret communautaire limitant à 80% la part de l’allocation des frais de fonctionnement allouée au personnel. Elle dépasse actuellement cette limite de 2% et l’ULg est sommée de réduire ses dépenses de personnel à hauteur de 5 millions d’euros. Dans un contexte de sous-financement chronique de l’enseignement supérieur – alors que les ressources allouées par la communauté française s’éloignent toujours plus des fameux 7% du PIB revendiqués par les organisations syndicales et étudiantes, et que le capital humain est le bien le plus précieux d’une université – l’ULg est contrainte d’appliquer le programme du néo-libéralisme : non-remplacement d’un travailleur sur trois partant à la retraite, diminution des chèques-repas, ralentissement des promotions et, surtout, non-reconduction de 60 contrats de scientifiques temporaires. L’ULg peut ainsi mettre en avant le fait qu’elle n’a procédé à aucun licenciement sec. Mais pour les 60 assistants et chercheurs habitués depuis longtemps aux contrats précaires et pour les 20 autres CDI non reconduits en juillet, la différence est bien mince.

Contrairement peut-être à d’autres opérations de ce genre menées par le passé, celle-ci semble préoccuper plus largement la communauté étudiante : est-ce là l’illustration de la conscience accrue d’une génération qui a grandi dans la crise ? Ou encore le fait qu’on en soit dorénavant arrivé à l’os et que les conséquences des mesures d’austérité sur les conditions et la qualité des études sont plus durement ressenties ?

On sent, quoi qu’il en soit, une inquiétude palpable qui rend possible, plus qu’il y a quelques années, la jonction des intérêts des étudiants avec ceux des travailleurs de l’université. Une campagne conjointe des étudiants et des travailleurs qui ferait connaître à l’ensemble de la communauté universitaire la proposition de la CSC-services publics, pour que soit revu le système des 80%, serait un bon premier pas pour rendre concrète cette préoccupation commune. Un premier pas qui permettrait d’en poser un suivant pour avancer dans la nécessaire construction d’un front étudiants-travailleurs pour la défense d’une université de qualité accessible à tous.


Augmentation du prix de l’eau à Anvers

Sans surprise, le conseil communal dirigé par Bart De Wever mène une politique basée sur la suppression de budgets dans les services sociaux et, simultanément, sur l’augmentation des taxes. Concernant l’eau, un ménage devra en moyenne s’acquitter de 3 euros supplémentaires par mois, soit 36 euros par an hors TVA. Aucune chance que ça s’arrête là…

Cette décision est intervenue après un examen des égouts qui, en raison du sous-financement qui sévit depuis des années, sont dans un état déplorable. Et aujourd’hui, impossible de reporter les travaux qui s’imposent de toute urgence. La ‘‘taxe d’assainissement’’ est passée de 0,78 à € 1,35, le mètre cube revient maintenant à 3,55 euros. L’échevin Van Campenhout s’est expliqué dans les médias : ‘‘La taxe d’assainissement était assez faible à Anvers. Maintenant, nous nous trouvons dans la moyenne flamande.’’ Reste qu’en 2012, la commune d’Anvers a exclu de la distribution d’eau 1.589 ménages pour arriérés de payement, soit 25 fois plus qu’à Bruxelles ou à Gand. L’année 2013 sera donc probablement pire encore.

Ce n’est jamais un problème d’augmenter nos impôts, par contre, il en va différemment pour l’industrie diamantaire anversoise, choyée par De Wever & Co. Et il convient de noter que cette taxe n’est pas portée jusqu’à la moyenne, mais jusqu’à la limite légale ! Nous devrions peut-être envisager de procéder de même avec toutes les grandes entreprises qui profitent du port d’Anvers, et leur faire payer le taux légal d’imposition des entreprises de 33.99%… Ce serait toujours ça à ne pas aller chercher dans les poches de la population !

Cette augmentation de taxe de 3 euros par mois peut sembler limitée, mais cela s’ajoute aux autres augmentations de prix et de taxes. Ici, il s’agit d’un exemple flagrant où la population doit payer le coût d’un entretien consécutif à des années de mauvaise gestion.

Les partis établis n’ont pour seule solution que d’instaurer des hausses d’impôts pour la population et de sabrer dans les budgets sociaux, coincés qu’ils sont dans la logique des déficits budgétaires imposés par le système actuel. Même Groen a justifié cette augmentation de taxe. Au conseil communal, seul le PTB s’est prononcé contre cette nouvelle augmentation d’impôt. Ce rejet doit être lié à une campagne de lutte active pour une politique alternative. Sans cela, aucun moyen public supplémentaire n’arrivera et nous resterons limités à simplement élever une voix scandalisée à chaque nouvelle mesure, en attendant la prochaine attaque.


Mancheurs, artistes de rue et bientôt prostituées, la répression continue à Charleroi

Les lecteurs réguliers de Lutte Socialiste ont déjà eu vent de plusieurs actions menées à Charleroi et, fin septembre, une nouvelle action s’est encore déroulée devant le conseil communal. Après avoir voté un règlement mendicité qui ouvre la voie à la répression des mancheurs, ce sont maintenant les artistes de rue qui sont en ligne de mire.

Par Ben (Charleroi)

Cette fois-ci, le conseil communal a voté un règlement sur les artistes de rue, ceux-ci devant passer devant une commission qui jugera de leurs qualités d’artiste avant de leur donner une autorisation. Selon la majorité communale, comme expliqué dans la proposition de règlement : ‘‘Il convient de garantir la tranquillité et la sécurité aux riverains, commerçants et autres usagers en réglementant l’occupation de l’espace public de la Ville de Charleroi, y compris à des fins artistiques.’’ La majorité cache encore une fois sa politique antisociale derrière l’argument de la tranquillité et de la sécurité des habitants et des commerçants.

En très peu de temps, la nouvelle majorité communale dirigée par le PS de Paul Magnette a trouvé sa dynamique politique : une combinaison de mesures politiques néolibérales avec une tendance très autoritaire et bureaucratique.

Nous savons que le prochain règlement communal répressif ne se fera pas attendre longtemps et touchera certainement les prostituées. Réfléchissons donc à la manière dont nous pouvons mieux coordonner les différentes organisations et citoyens prêts à mener le combat. Nous avons besoin d’élaborer des stratégies communes et d’élargir la contestation avant qu’elle ne s’essouffle. Une ligne politique et d’action cohérente doit être adoptée afin que les futures mesures antisociales de Magnette soient confrontées à une opposition de masse les rendant inapplicables.

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