Paris: des centaines de milliers de manifestants contre le CPE

France

Ce 18 mars avait lieu dans toute la France des manifestations pour dénoncer le train de mesures asociales du CPE (Contrat Première Embauche) . Selon les médias, il y avait des manifestations dans plus de 150 villes. La CGT estime que 1.5 millions de gens ont manifesté dans les rues de France.

Vincent Devaux

Cela fait bien longtemps qu’il n’y a plus eu de mobilisations aussi massives en France et malgré que la contestation soit présente depuis des semaines, cela ne pourrait bien être que le début d’un mouvement plus large si De Villepin et le gouvernement Chirac s’entêtent dans leur ligne arrogante de détricotage social.

Rien qu’à Paris le cortège aurait compté plus de 350.000 personnes. Alors que les gens en fin d’après-midi terminaient le défilé Place de la Nation, d’autres ne l’avaient toujours pas commencée et étaient toujours sur la place Denfert-Rochereau, le point de rendez-vous à 6km de là. La mobilisation était immense et toutes les tranches d’âges dans la société étaient présentes.

Tout le monde se rend compte que la précarisation est générale. Beaucoup de gens font également le parallèle avec mai 68 ; il est clair que la récente occupation de la Sorbonne y est pour quelque-chose ; elle est devenue un symbole de résistance contre l’arrogance du gouvernement Chirac. Egalement, c’est le mouvement étudiant et lycéen par son ampleur, sa capacité d’organisation qui a amené des secteurs plus larges de la population dans les rues. Si elles seront les premières victimes du Contrat Première Embauche, les mesures du gouvernement Chirac toucheront également les moins jeunes, par exemple au travers des « Contrats Séniors ».

La Coordination Nationale des Etudiants formait la tête du cortège – malgré les essais de récupération bureaucratique par l’UNEF- principal syndicat étudiant en France- et était bien plus importante que cette dernière. Etudiants et lycéens mis à part on pouvait noter la présence des syndicats (majoritairement la CGT, mais également la CFDT, FO,…), mais également une délégation d’une organisation de parents, des délégations de sans-papiers (la coordination nationale des sans-papier était présente), les Intermittants du spectacle,…

Beaucoup de personnes « non-organisées » étaient présentes dont beaucoup de travailleurs et de personnes plus âgées. Dans le cortège on pouvait entendre une délégation chanter « La Sorbonne on l’a gagnée, la Sorbonne on la gardera ». D’autres slogans traduisaient la rage envers le gouvernement et le patronat : « À ceux qui veulent précariser les jeunes, les jeunes répondent : "Résistance !" », « Villepin t’es foutu, la jeunesse est dans la rue » , « Villepin Démission », certaines délégations avançaient le mot d’ordre de grève générale mais en tout cas le mot d’ordre principal qui ressortait clairement dans toute la manif était le « Retrait du CPE ».

Notre organisation soeure en France, La Gauche Révolutionnaire, est intervenue avec ses journaux et des tracts, aidée par des camarades venus de Belgique. Les gens étaient en tout cas très curieux et très demandeur vis-à-vis de tracts, ce qui peut être expliqué par un processus d’une politisation qui va au delà d’une simple radicalisation et de recherche d’alternative –la gauche institutionnelle étant discréditée-.

Dominique de Villepin est désormais sous une énorme pression; il est clair qu’il ne pourra pas maintenir une position aussi inflexible telle que jusqu’ici. Son taux de popularité est en baisse; il n’a plus que 37% d’opinion favoribale soit une baisse de 16 % en deux mois. Selon un sondage, actuellement 68% des français veulent le retrait du CPE ; ce qui entre en contradiction avec les propos hypocrites du gouvernement qui voudraient faire passer « les masses silencieuses » pour des gens qui seraient favorables au CPE.

Les syndicats ont prévu de se réunir ce lundi pour décider de l’appel à la grève afin d’obtenir le retrait du CPE. La semaine va redémarrer dans les lycées et les unifs par des assemblées générales pour décider de la suite des mobilisations Une grande journée de mobilisation est déjà prévue pour jeudi prochain (le 23). La mobilisation doit s’élargir et l’appel à la grève dans les usines doit être utilisé pour prendre à la gorge le patronat et son bras armé gouvernemental dans ce qu’il lui est le plus chèr: les profits.

Partager :
Imprimer :
Première page de Lutte Socialiste