Mancheurs, artistes de rue et bientôt prostituées, la répression continue à Charleroi

Ce lundi 30 septembre, une action s’est encore déroulée devant le conseil communal de Charleroi. Après avoir voté un règlement mendicité le mois passé qui ouvre la voie à la répression des mancheurs, c’est maintenant au tour des artistes de rue.

Par Ben (Charleroi)

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Cette fois-ci, le conseil communal a voté un règlement sur les artistes de rue, ceux-ci devant passer devant une commission qui jugera de leurs qualités d’artiste avant de leur donner une autorisation. Car, selon la majorité communale, comme expliqué dans la proposition de règlement : ‘‘Il convient de garantir la tranquillité et la sécurité aux riverains, commerçants et autres usagers en réglementant l’occupation de l’espace public de la Ville de Charleroi, y compris à des fins artistiques.’’ La majorité cache encore une fois sa politique antisociale derrière l’argument de la tranquillité et de la sécurité des habitants et des commerçants.

En très peu de temps, la nouvelle majorité communale dirigée par le PS de Paul Magnette a trouvé sa dynamique politique : une combinaison de mesures politiques néolibérales avec une tendance très autoritaire et bureaucratique.

Nous savons que le prochain règlement communal répressif ne se fera pas attendre longtemps et touchera certainement les prostituées. Réfléchissons donc à la manière dont nous pouvons mieux coordonner les différentes organisations et citoyens prêts à mener le combat. Nous avons besoin d’élaborer des stratégies communes et d’élargir la contestation avant qu’elle ne s’essouffle. Une ligne politique et d’action cohérente doit être adoptée afin que les futures mesures antisociale de Magnette soient confrontées à une opposition de masse les rendant inapplicables.

Voici une proposition d’action faite par une militante hier et que nous reproduisons ici :

‘‘Bonsoir, pour faire suite à l’action lors du vote en conseil communal sur la réglementation ‘‘mendicité’’, j’ai proposé de mener une action dans les rues du bourgmestre (PS), de l’échevine responsable (CDH) et de l’échevine (MR) en charge du logement. Nous commencerions par l’échevine responsable du social, ensuite le bourgmestre et puis l’échevine du logement.

‘‘Pour mener à bien l’action dans la rue de Véronique Salvi, le 7 octobre, l’idéal serait d’être présent entre 16h et 18h, l’adresse du jour est rue Massart 61 à Monceau sur Sambre.

‘‘Ceux et celles qui veulent participer peuvent m’envoyer un mail : baffimaigre@gmail.com

‘‘D’avance merci.’’

Voici le tract distribué aux conseillers communaux hier par le groupe ‘‘rassemblement vigilant de Charleroi.’’

Bonsoir Mesdames et Messieurs les Conseillers Communaux,

Ce soir sera voté (bien sûr !) le règlement sur les artistes de rue, dans la même ‘‘philosophie’’ que celui sur les mendiants et, plus tard, celui sur la prostitution.

Une ville propre sur elle.

A quand un règlement sur les flâneurs ? Sur les enfants qui font désordre ?

Nous ne sommes ‘‘que’’ des citoyens.

Mais nous avons voté. Vous êtes nos élus. Nous attendons de vous que vous écoutiez notre voix ailleurs que dans les urnes.

Nous ne voulons pas de la ville que vous nous préparez, nous ne voulons pas de vos compromissions à de fâcheux promoteurs prometteurs nettoyeurs.

Vous leur livrez notre ville. Enfin, ce qu’il en reste…

Nous pensons que la politique doit anticiper sur l’avenir en faisant des projets de société, vers un développement durable, un équilibre de vie et d’échange. Vous parlez de bien vivre ensemble mais en éjectant ce qui dérange. Qui dérange qui ?

Nous voulons une ville vivante. Dans ce qu’elle est. Nous voulons que puissent vivre, en harmonie, dans cette ville, les quelques nantis, et tous les autres. Les gens qui font une ville. Oui, et des mendiants. Oui, et des gens qui nous donnent de la musique ou de la gestuelle. Maladroite parfois, oui, et alors ?

Edith Piaf, Renaud et tant d’autres ont chanté dans les rues… Y compris Jacques Bertrand, le chantre dont Charleroi reste si fier… Que se serait-il passé si une commission les avait jaugés, jugés ? Qui peut juger de l’art, des tripes, du vécu, de la rencontre avec le passant, surtout, et du bonheur d’entendre de la musique, là au coin de la rue, une musique de rue qui vient vous chatouiller ? Que direz-vous à Mirella, qui nous enchante tous par sa présence ?

Et puis… tout est si relatif… Souvenez-vous de Joshua Bell, illustrissime violoniste, jouant sans être entendu, sauf par un petit garçon, dans le métro de Washington…

Éditeur responsable :

Marie-Claire Blaimont – Véronique Janzik – Ludivine Joinnot, Rassemblement vigilant de Charleroi

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