NON aux Sanctions Administratives Communales (SAC) ! Questions & réponses

Cet été, des militants des campagnes StopSAC (du côté francophone) et TegenGas (du côté néerlandophone), auxquelles participent les Etudiants de Gauche Actifs (l’organisation étudiante du PSL) ont mené campagne dans les festivals, en rue,… notamment dans le cadre de la manifestation nationale prévue le 26 octobre prochain. Questions et réponses au sujet des ces amendes.

“Vous êtes contre les SAC, vous soutenez les incivilités”

Quelques exemples de SAC

Bruxelles

Si la Wallonie est encore, provisoirement, à la traîne, Bruxelles connaît également la folie des SAC. Début juillet, une femme qui se rendait aux soldes rue Neuve a eu le malheur de jeter à terre les noyaux des cerises qu’elle mangeait. ‘‘C’est périssable’’, a-t-elle dit, mais rien n’y a fait. La police était là, et elle a reçu une amende SAC.

Un autre exemple a été relaté à la presse par Thomas Englert, coordinateur de la campagne StopSAC: ‘‘Dernièrement, à Ixelles, un jeune homme a été sanctionné parce qu’un agent estimait que la radio allait trop fort dans sa voiture. Il n’avait pourtant aucune installation particulière, rien qu’une radio et on était en plein jour. Alors, qui fixe la limite ?’’

Tomorrowland

Dans le cadre du festival électro Tomorrowland, en région anversoise, tout message politique ou idéologique était prohibé par les bourgmestres de Rumst et de Boon. Avoir une opinion est visiblement également considéré comme une nuisance ou une incivilité ! La police était présente pour s’assurer, à coups de SAC, le respect de ces règles vestimentaires saugrenues. L’interdiction frappait également ‘‘les comportements, gestes et habits spécifiques pouvant indiquer l’appartenance à un groupe organisé.’’ Les sweats ou t-shirts de clubs de football étaient également prohibés.

Absolument pas. Mais nous pensons qu’une approche répressive n’empêche pas les incivilités et la délinquance. Par contre, en investissant dans l’augmentation de toilettes publiques plus propres, on peut efficacement limiter la dégradation de la voie publique. Il en va de même au niveau des déchets, il nous faut plus de poubelles publiques et une collecte des déchets gratuite et régulière pour éviter les dépôts illégaux. Quant à la jeunesse, il est crucial de développer massivement de réelles infrastructures de loisir publiques et gratuites.

Les SAC ne répondent pas au problème des incivilités et de la délinquance. Il s’agit d’une mesure arbitraire destinée à combler les trous dans les budgets communaux et à accroître les moyens de répression (en menaçant les piquets de grèves ou les actions de protestation par exemple). A Anvers, par exemple, l’objectif est d’obtenir un rendement de 1,25 million d’euros sur cette base pour cette année. Ce qui a été fixé comme objectif, c’est un montant à récolter, pas des comportements à changer. Au vu des budgets que les communes comptent récupérer de cette manière, il est clair qu’elles-mêmes ne croient pas que cette approche va réduire les problèmes.

‘‘Le principe des SAC n’est pas mauvais en soi, cela dépend de ce que l’on en fait’’

Depuis que ce système a été introduit en 1999, le nombre d’amendes-SAC données pour des raisons tout à fait absurdes n’a cessé d’augmenter. Et aujourd’hui, ce système est de plus en plus utilisé pour limiter les droits démocratiques comme la distribution de tracts, l’organisation d’une manifestation ou même la tenue d’un piquet de grève. Et ce n’est pas destiné à s’arrêter.

Toutes les villes et communes rencontrent de grosses difficultés financières (notamment avec la faillite du Holding Communal et de la perte de revenus consécutive à la crise économique), et les SAC sont à ce titre une véritable aubaine. A Ostende, l’an dernier, 5.058 des 7.077 amendes-SAC distribuées concernaient des violations de stationnement. Cela a rapporté 440.000 euros à la ville. A côté de cela, le mécontentement parmi la population ne va pas manquer d’augmenter face à l’ampleur croissante des problèmes économiques et sociaux, et le nombre de SAC délivrées pour cela va suivre la même pente ascendante. Et soyons sûrs qu’une fois que le principe des SAC sera largement accepté, les choses iront plus loin encore.

‘‘C’est dégoûtant, mais on ne peut rien y faire’’

Celui qui lutte peut perdre. Mais celui qui ne combat pas a perdu d’avance. Baisser les bras ne changera très certainement rien. C’est grâce à une lutte organisée que nos droits démocratiques et nos services publics ont pu être obtenus par le passé, c’est de la même manière qu’il faut les protéger.

Fin juin, près de 1.500 personnes ont participé à une manifestation nationale à Bruxelles contre les SAC. Le prochain rendez-vous est fixé au 26 octobre pour une nouvelle manifestation. Au mieux nous sommes organisés, au plus nous sommes forts pour exprimer notre colère et agir. Cette résistance ne tombera pas du ciel, il faut nous impliquer et jouer un rôle actif dans le renforcement de la lutte contre les SAC. Vous aussi, participez ! Rejoignez la campagne StopSAC et créez un comité d’action local !

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