Une brochure pour clarifier et pousser en avant l'appel de la FGTB de Charleroi !

Près de 10.000 brochures ont été produites par la FGTB de Charleroi à la mi-septembre et on parle déjà d’une possible réédition. Une version en néerlandais est également disponible et il se discute la possibilité de traduire dans d’autres langues comme par exemple l’italien. Le sujet? Ce fameux appel de la régionale FGTB de Charleroi pour construire une alternative de gauche contre la crise capitaliste.

Par Ben (Charleroi)


Photo ci-contre : Journée du 27 avril 2013 dernier autour de l’appel de la FGTB de Charleroi


L’idée de la brochure est évidemment de clarifier la position de la FGTB carolo, mais ce sera surtout un outil pour la diffuser le plus largement possible en permettant à chaque délégué ou militant syndical – de Charleroi ou d’ailleurs – de mener le débat dans sa délégation et plus largement avec l’ensemble de ses collègues.

Comment se procurer la brochure ?

En téléphonant à la FGTB de Charleroi au 071/64.12.62. Ou en nous contactant au 02/345.61.81 ou via mail à info@socialisme.be. Dépêchez-vous, elle partent très vite !

Vous pouvez la trouver ici en format PDF

Comment travailler avec elle ?

En en discutant avec vos collègues, en proposant que la brochure soit discutée en réunion syndicale, en assemblée interprofessionnelle ou en comité exécutif et, par exemple, en invitant un orateur de la FGTB de Charleroi.

La brochure s’intitule  »8 questions en relation avec l’appel du premier mai 2012 de la FGTB Charleroi-Sud Hainaut’‘. Lors de sa présentation en assemblée interprofessionnelle, un délégué est monté à la tribune pour dire que le  »8 » de la première page lui faisait penser aux affiches de la campagne pour la journée des 8 heures au début du siècle dernier.  »Si on ne fait rien, a-t-il également dit, c’est à ça qu’on va arriver, à un retour en arrière de 100 ans, à la perte de tous les acquis que les travailleurs ont gagné par leur lutte. »

C’est en partant du même constat que Carlo Briscolini, Président de la FGTB de Charleroi-Sud Hainaut, introduit la brochure.  »Nous continuons à payer, depuis 1974, les conséquences de ces crises successives dont nous ne sommes pas responsables. Nous devons réagir de toutes nos forces contre ce système capitaliste qui nous entraîne progressivement, mais sûrement, vers la misère. A Charleroi, nous voulons lutter pour un nouveau projet de société. (…) Rien ne tombe du ciel, rien n’est toujours acquis définitivement et c’est dans le combat syndical que nous avons obtenu nos plus grandes victoires. (…) Pour changer les rapports de force face au patronat et à la droite, nous avons besoin d’une FGTB forte et d’une nouvelles force politique à gauche digne de ce nom. » Et il conclut en disant qu’au  »travers de cette brochure informative et explicative de notre démarche, nous souhaitons lancer un large débat démocratique au sein des structures de la FGTB, mais aussi en dehors avec toutes les forces progressistes qui voudraient nous rejoindre. »

Après la brève introduction de Carlo, la brochure réédite la déclaration de principes de la FGTB afin de rappeler à chaque militant les fondements de la FGTB, dont son premier point:  »Émanation directe des forces laborieuses organisées, la FGTB proclame que l’idéal syndicaliste, visant à la constitution d’une société sans classe et à la disparition du salariat, s’accomplira par une transformation totale de la société. »

Elle continue par un extrait du rapport au Congrès d’orientation politique du 4 mai 2010 où la FGTB a décidé de reconsidérer le lien privilégié qu’elle avait avec le PS et, accessoirement, Ecolo. Suit alors le discours du 1er mai 2012 dans son intégralité, ainsi qu’une motion de l’exécutif du 22 mai 2013. Enfin, les 8 questions/réponses clôturent la brochure.

La première question posée est de savoir si le syndicat peut s’occuper de politique, et la FGTB de Charleroi de répondre  »Oui. Non seulement il le peut, mais il le doit. Notre FGTB défend un projet de société sans classes. (…) Sa réalisation implique l’abolition de ce système et son remplacement par un autre, socialiste et démocratique. »

Face à l’impasse de la stratégie de l’aiguillon sur les partis traditionnels, nous avons besoin d’une nouvelle stratégie politique :  »Nous avons évidemment besoin en premier lieu d’un syndicalisme plus combatif et démocratique. (…) Mais cela ne suffit pas. (…) Pour changer les rapports de forces face au patronat et à la droite, nous avons besoin d’une FGTB forte et d’une force politique nouvelle, anticapitaliste, à gauche du PS et d’Ecolo. Aider à l’émergence et au développement de cette force pour qu’elle devienne la plus large possible, voilà la stratégie politique que nous proposons à la place de celle de l’aiguillon.’

Une autre question posée est de savoir si la FGTB veut créer un nouveau parti politique :  »Nous proposons que la FGTB favorise activement l’apparition d’une nouvelle force anticapitaliste sur le champ politique et électoral. Ce n’est pas la même chose. Nous voulons mettre notre poids dans la balance pour rassembler celles et ceux qui aspirent à une alternative anticapitaliste. Nous les mettons devant leurs responsabilités de créer une force aussi fidèle aux intérêts du monde du travail que les forces existantes sont fidèles aux intérêts des patrons. »

Un nouveau relais politique de la FGTB ?

 »Non, nous voulons que se forme un nouveau relais politique du monde du travail dans son ensemble. C’est évidemment au sein de notre organisation, la FGTB, que nous menons le débat. Nous ne nous immiscerons pas dans le fonctionnement d’autres organisations syndicales. Mais la FGTB n’est pas la seule à être confrontée à l’impasse de la stratégie politique de l’aiguillon. La CSC est dans la même situation. C’est pourquoi, dans le fond, notre appel à une autre stratégie ne concerne pas que la FGTB. Le fait que la CNE a voulu s’associer à notre démarche est très important. Cela montre que notre stratégie, loin d’être une source de division, peut contribuer au contraire à dépasser certaines divisions historiques du monde du travail. »

Le texte continue sur cette idée, qui s’applique par ailleurs également très bien à la question du travail unitaire des formations de la gauche radicale ;  »Nous devons être conscients de la chance qui s’ouvre ainsi et, sans abandonner notre identité, mais dans le respect des différences, favoriser la convergence autour d’un projet politique commun. Nous devons bien voir que cette possibilité de convergence trouve son origine fondamentale dans l’extrême gravité des menaces qui pèsent sur le monde du travail. »

Petit rappel

Depuis plusieurs décennies de participation  »socialiste » (on parle bien entendu du PS) à différents niveaux de pouvoir, la colère s’est accumulée dans les rangs syndicaux. Entre la réforme de l’enseignement, le plan global, le pacte des générations, le contrôle de la disponibilité des chômeurs, jusqu’aux mesures du budget 2012, il a été chaque fois plus clair que la stratégie du  »moindre mal » menait tout droit dans le mur.

Comme Daniel Piron l’expliquait lors de la conférence de presse de présentation de la brochure, on peut dire qu’entre 2002 et 2010, il était déjà clair que l’action commune ne fonctionnait plus. C’est ce qui explique que lors du Congrès d’orientation politique du 4 mai 2010  »la FGTB a décidé de reconsidérer le lien privilégié qu’elle avait avec le PS et accessoirement avec Ecolo et d’engager des rapports suivis avec tous les partis démocratiques de gauche. »

Fin 2011, L’arrivée d’un premier ministre PS a coïncidé avec le pire budget d’austérité que la Belgique ait connu depuis longtemps. Cela a mené a la grève générale du 30 janvier 2012 et lors de l’évaluation qui en a été faite en assemblée interprofessionnelle à Charleroi, de nombreux délégués on déclaré que  »Le PS nous a trahi une fois de plus, une fois de trop. »

C’est ce long processus qui va nous amener au discours du 1er mai 2012 de la FGTB Charleroi, discours dans lequel il est clairement dit que la politique du moindre mal ne passe plus et que c’est pourquoi les instances de la FGTB de Charleroi appellent a un rassemblement a gauche du PS et d’Ecolo. Et comme l’a dit Daniel Piron dans cet appel,  »Je sais que cela ne sera pas chose facile, mais si chacun peut faire un pas vers l’autre, PTB, LCR, PSL, PC, gauche chrétienne peut-être, gauche du PS et d’Ecolo s’il en reste, sûrement, nous pourrons certainement, nous l’appelons de toutes nos forces, renouer avec l’espoir du monde du travail. »

Par après, la FGTB de Charleroi n’a pas voulu interférer avec les élections communales et ce n’est donc que début 2013 qu’un comité de soutien à l’appel s’est constitué avec l’ensemble des partis à gauche du PS et d’Ecolo. Les discussions ont conduit à l’organisation d’une grande journée de lutte et de débat le 27 avril 2013 à Charleroi. Près de 400 militants syndicaux et politiques y ont participé et ont émis le souhait que l’initiative montre qu’elle existe avant 2014. Une autre proposition y a été faite, l’écriture d’un programme anticapitaliste pour la FGTB.

Tout cela nous a amené au mois de septembre et a l’édition d’une première brochure expliquant la démarche de la FGTB de Charleroi, qui sera suivie d’une deuxième, base pour un programme anticapitaliste de la FGTB.

L’idée est de refaire une grande journée de débat et de discussion autour de l’appel et du programme anticapitaliste de la FGTB entre la fin de cette année et le début de l’année 2014. Mais cette fois-ci, en mobilisant plus largement et en y impliquant le plus de délégués et de militants possibles.

Ce débat interne est d’autant plus important qu’il y a un congrès de la FGTB en 2014.

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