Action contre l'intervention impérialiste en Syrie : le camp pro-Assad rend impossible le développement d'un large mouvement anti-guerre!

Ce dimanche, une manifestation a eu lieu à l’initiative d’Intal devant l’ambassade américaine afin de s’opposer à la menace d’une intervention militaire en Syrie. Le PSL défend le droit à l’autodétermination des peuples et s’oppose au déclenchement d’une intervention militaire qui n’a pour but que de remplacer un dictateur par un autre, sans toucher au fond de l’oppression capitaliste.

Par Julien (Bruxelles)

  • Syrie : Obama bat le tambour de guerre

Depuis le début des mouvements révolutionnaires en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, le PSL s’est systématiquement placé du côté des pauvres et des travailleurs. Nous ne défendons pas les dictateurs comme Bassar Al-Assad en nous berçant d’illusions sur le fait qu’il constituerait un quelconque bouclier face à l’Islam politique fondamentaliste. Ni Assad, ni la direction des différents groupes rebelles ne se situent du côté des travailleurs et des pauvres. Les masses ont besoin d’un outil de classe indépendant pour renverser le régime et pour décider démocratiquement de leur avenir, tout en réunissant dans la lutte les travailleurs et les pauvres des diverses ethnies et religions. Les mouvements de masses en Tunisie et en Egypte ont montré que les masses sont capables de renverser des régimes à coups de grèves générales, de comités de quartiers, d’occupations,… ce qui doit servir d’exemple pour la Syrie. Ces mouvements ont montré que, dans la région, les masses sont prêtes pour une révolution et n’ont pas besoin de s’en remettre à une élite nationale pour rompre avec l’impérialisme et les sectes religieuses. Mais ils illustrent aussi que la révolution peut dégénérer faute de clarté quant à la nécessité de mettre fin aux causes de l’oppression et en cherchant à nouer des alliances avec des forces opposées aux intérêts de la classe ouvrière.

Il est donc nécessaire de prendre ses distances, tant envers le régime d’Assad qu’envers les rebelles soutenus par l’Arabie-Saoudite, le Qatar et l’impérialisme occidental. Nous déplorons que l’appel d’Intal n’ait pas adopté cette approche en se limitant à manifester contre l’impérialisme. Cela a d’une part permis d’isoler la manifestation vis-à-vis des Tunisiens et Egyptiens, mais aussi vis-à-vis de jeunes et de travailleurs syriens qui s’opposent aux divers dictateurs de la région. D’autre part, cela a attirer des Syriens pro-Assad. Ces derniers n’ont pas hésité à, dans un premier temps, intimider nos membres qui vendaient notre journal (en Syrie, grâce à la dictature, les pro-Assad ne connaissent pas le problème d’être critiqués dans la presse) pour ensuite s’en prendre physiquement à un groupe d’Iraniens qui avait brandi des pancartes contre l’impérialisme et contre le dictateur Assad. Plusieurs manifestants se sont interposés pour les protéger – dont des membres et sympathisant du PSL, des JOC et d’Anonymous – mais la police est venue en aide aux agresseurs pro-Assad en nous repoussant en dehors de la manifestation, en arrêtant deux manifestants et en traitant les opposants à Assad (JOC, PSL, quelques Anonymous et Iraniens de gauche) comme des violents.

Le PSL n’est pas non plus en accord avec la position de la LCR, qui n’est pas claire dans sa critique sur les rebelles et leur armement par l’impérialisme. D’un autre côté, elle s’exprime clairement contre une intervention militaire directe. Sur base de ce dernier point, nous ne comprenons pas pourquoi les organisateurs lui ont demandé de quitter la manifestation. Un mouvement anti-guerre ne peut se développer que sur base de l’espace laissé au débat et à la discussion, et non pas en cédant à la pression pour adopter une position unilatérale sous l’intimidation, pro-Assad dans ce cas-ci.

La communauté kurde a déjà manifesté à Bruxelles, avec 350 personnes, contre les attaques d’Al-Qaïda dans la région kurde de Syrie et contre l’intervention militaire, tout en s’opposant également au dictateur. Le caractère de la manifestation de ce dimanche a assuré leur absence.

Que se passera-t-il si les pro-Assad continuent à attaquer physiquement toute personne opposée au régime? Nous pensons que se limiter à l’anti-impérialisme n’est pas suffisant pour construire un mouvement anti-guerre large. Il est nécessaire de défendre une réelle alternative, une alternative socialiste, dans l’intérêt des pauvres et des travailleurs de la région!

Partager :
Imprimer :

Soutenez-nous : placez
votre message dans
notre édition de mai !

Première page de Lutte Socialiste

Votre message dans notre édition de mai