L’été, c’est la saison des festivals par excellence. Tout le monde n’est toutefois pas capable de pleinement profiter de sa musique préférée… Année après année, les entrées aux festivals augmentent et c’est devenu un luxe pour de nombreuses personnes. Et cet été, conséquence de la crise, il y aura 40.000 jobs d’étudiant en moins. Pour certains, cela signifie faire une croix sur les concerts.
Organiser un festival, qu’il soit grand ou petit, avec l’encadrement technique que cela implique, ça peut vite revenir cher. Mais ce n’est pas ça qui permet de comprendre le prix des festivals. Cette dernière décennie, les festivals ont subi une transformation radicale. De grandes multinationales comme Live Nation ont pris le contrôle de ces événements. En Belgique, presque tous les festivals renommés sont aux mains de cette compagnie.
Comme dans n’importe quelle entreprise, la règle qui prévaut pour cette multinationale est celle du profit, cela se voit, cela se sent, et ça fait mal au portefeuille. Le plus visible, c’est le prix des billets. L’entrée à Rock Werchter a doublé en moins de 10 ans. Le prix des boissons et de la nourriture ont aussi connu une ascension affolante.
D’autre part, quasiment tous les festivals ont connu une importante expansion, avec augmentation du nombre de scènes et de plus grands espaces pour gonfler le nombre de participants, et réduire les coûts. Résultat : assister à un concert de son groupe préféré revient de plus en plus à regarder la performance en direct sur écran géant. C’est le résultat de l’augmentation de l’échelle pour réduire les coûts.
Quant aux sponsors, ils sont devenus omniprésents. Aucune grande marque ne manque, et leur présence est écrasante, à grands renforts de stands et d’activités diverses (régulièrement sur base de sexisme). C’en est au point que l’on a parfois l’impression que la musique n’est qu’un élément marginal dans un grand événement de marketing !
Les festivals abordables ou gratuits, financés par des fonds publics, sont sous la pression de la politique d’austérité. Le festival Maanrock, financé par la ville de Malines, a ainsi perdu 40.000 euros de financement en 2011 en raison de la crise, et l’édition de 2013 est annulée. Pour les clubs, les centres ou les mouvements de jeunesse qui sont souvent à la base de petits événements locaux, il deviendra de plus en plus difficile d’organiser ces initiatives.
La logique de profit étend sa poigne à tous les niveaux de la société. Nous refusons de l’accepter. Les arts, la culture et les divertissements sont un droit pour chacun, ce ne sont pas des réservoirs destinés à alimenter les fonds des actionnaires de grandes entreprises. Les festivals, petits ou grands, devraient être financés par l’État et rester accessibles à tout le monde !