Portugal : Le gouvernement s’effondre sous nos yeux – Pour un front unique de la gauche vers la constitution d’un gouvernement des travailleurs !

Le gouvernement portugais est sur le point de s’effondrer. A la suite de la colossale grève générale du 27 juin dernier (la 5ème grève générale en 3 ans), deux ministres de premier plan ont démissionné (Vitor Gaspar, le ministre des Finances responsable des budgets d’austérité de la coalition et Paolo Portas, ministre des Affaires étrangères et chef du petit parti de la coalition, le parti chrétien-démocrate Centre démocratique et social – Parti populaire CDS – PP). Le gouvernement est au bord de l’implosion. Tous les ministres du CDS-PP ont annoncé leur démission et des pourparlers d’urgence ont été entamés pour assurer la survie de cette fragile coalition. Les partis pro-capitalistes sont sous une énorme pression, la Bourse portugaise a plongé et les taux d’intérêt des obligations d’Etat sont à nouveau au-delà des 10%.

Déclaration de Socialismo Revolucionario (CIO-Portugal)

Il se pourrait qu’une ‘‘solution de palais’’ soit trouvée, à partir du palais présidentiel, pour tenter de mettre en place un gouvernement d’unité nationale avec le PS (le parti soi-disant socialiste), sans même convoquer de nouvelles élections. Le PS est actuellement en tête des sondages, mais Socialismo Revolucionario (SR, section portugaise du Comité pour une Internationale Ouvrière et organisation-sœur du PSL) avertit que ce prétendu parti "socialiste" représente lui aussi très clairement les intérêts des capitalistes. Il a approuvé le Mémorandum de la Troïka et défend des intérêts de classe identiques à ceux du gouvernement actuel. A l’instar du reste de la social-démocratie internationale, le PS est un parti qui n’a de socialiste que le nom et qui applique docilement une politique pro-capitaliste et néolibérale. Tout en appelant à la tenue de nouvelles élections, le chef du Partido Socialista, Seguro, a d’ailleurs à nouveau rassuré le patronat et la Troïka en déclarant qu’il respectera les accords conclus avec cette dernière.

Le PCP (Parti Communiste Portugais) a de nouveau organisé un rassemblement le 3 juillet, à Lisbonne, et à la CGTP (la confédération syndicale) appelle à un rassemblement au Palais présidentiel à Belem pour exiger la chute du gouvernement. En intervenant dans les actions de protestation et les manifestations tenues ces derniers jours, Socialismo Revolucionario appelle les syndicats et les mouvements sociaux à organiser immédiatement une nouvelle grève générale pour faire tomber ce gouvernement et ne pas permettre un simple remaniement ministériel entre politiciens pro-capitalistes.

Socialismo Revolucionario exige donc la tenue de nouvelles élections, tout en soulignant la nécessité d’organiser des assemblées sur tous les lieux de travail et dans les quartiers afin de construire des comités de lutte reliés ensemble à tous les niveaux pour rassembler les militants, les travailleurs, les chômeurs et les jeunes afin de débattre d’un programme de riposte socialiste face à la misère et à l’austérité du capitalisme.

Cela pourrait constituer la base active d’un front unissant le Parti communiste, le Bloc de Gauche, les syndicats et les mouvements sociaux. Ces assemblées et ces comités élus démocratiquement sont nécessaires pour construire un soutien et une base actifs pour la constitution d’un gouvernement orienté vers la satisfaction des intérêts de la classe des travailleurs et des pauvres. Pour nos camarades de Socialismo Revolucionario, le mouvement social et la gauche – en particulier le PCP et le Bloc de Gauche – doivent défendre des mesures politiques clairement socialistes révolutionnaires, seules mesures capables de gagner le soutien des masses pour mettre fin à la crise capitaliste.

Nous publions ci-dessous une brève déclaration de Socialismo Revolucionario concernant les tâches de la gauche dans cette conjoncture.


Le rôle de la gauche alors que le gouvernement s’effondre sous nos yeux

Pour un front unique de la gauche et la lutte pour une alternative des travailleurs et de la jeunesse !

Le Parti communiste, le Bloc de Gauche, les syndicats et les mouvements sociaux doivent s’unir sur base d’un programme minimum de mesures socialistes pour mettre un terme à l’austérité et combattre la crise mondiale du capitalisme.

Vítor Gaspar (ministre des Finances) et Paulo Portas (Ministre des Affaires étrangères et dirigeant du CDS-PP) n’ont pas pu mettre en œuvre les politiques d’austérité exigées à tous prix par le capitalisme national et international sous couvert de la Troïka. La lutte des travailleurs et des masses brutalement frappés par ces politiques, les obstacles constitutionnels et l’instabilité interne à la coalition gouvernementale (due à la perte de soutien électoral) ont conduit à la démission de Vítor Gaspar, immédiatement suivie par celle de Paulo Portas en raison d’un prétendu désaccord concernant la nomination de Maria Luísa Albuquerque (Secrétaire d’Etat impliquée dans le jeu spéculatif autour des entreprises publiques) au Bureau des finances. La réalité est que le coût politique de la poursuite du soutien au gouvernement serait trop lourd pour Portas et le CDS-PP dans la perspective des élections locales d’octobre. Il s’agit d’une nouvelle preuve de la complète désorientation de la classe dirigeante, incapable de trouver des solutions à la crise du capitalisme. Pourtant, en dépit de la démission de ce partenaire de la coalition gouvernementale, la chute de cette dernière n’est pas encore assurée. Il en va de même quant à la construction d’une véritable alternative à la politique d’austérité.

Quel est le rôle de la gauche en ce moment?

Nous pensons tout d’abord que la tâche qui attend la gauche (PCP, Bloc de Gauche, syndicats et mouvements sociaux) est de garantir la chute effective du gouvernement par l’action d’une mobilisation de masse.

Nous ne pouvons pas tolérer que ce gouvernement survive un autre jour! Si le gouvernement ne démissionne pas, ou n’est pas démis par le Président de la République, une nouvelle grève générale doit être immédiatement convoquée, avec des manifestations de masse dans tout le pays autour des revendications de la chute du gouvernement et de l’organisation de nouvelles élections. Nous n’accepterons aucune "solution" de palais! En attendant, nous devons nous mobiliser immédiatement place Marquês de Pombal, à 21 heures (ce jeudi 4 juillet) autour de ces exigences.

Que le gouvernement dégage! Que la Troïka dégage ! Pour un gouvernement des travailleurs!

Deuxièmement, nous pensons qu’il est de la responsabilité de la gauche de présenter aux prochaines élections une véritable alternative à la politique de la Troïka qui se batte pour la prise du pouvoir. Le PCP et le Bloc de Gauche ont été systématiquement mis en avant dans les sondages à plus de 20% des intentions de vote, il est urgent de construire un front unique de la gauche, des syndicats et des mouvements sociaux autour d’un programme socialiste en riposte à la crise du capitalisme comprenant, par exemple, l’annulation de toutes les mesures d’austérité imposées par ce gouvernement et le précédent soi-disant ‘‘socialiste’’, le non-paiement de la dette publique, la nationalisation des secteurs clés de l’économie (banques, énergie, transports, industrie de la pêche, agriculture, etc.) sous le contrôle démocratique des travailleurs et de la population, afin de garantir que la production est orientée vers la satisfaction des besoins de la majorité et non au profit d’une minorité.

Que le gouvernement et la Troïka dégagent ! Pour un front unique de la gauche qui se bat pour une aternative des travailleurs et des jeunes !

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