L'austérité, ça ne marche pas ! Organisons la résistance !

Même les prévisions économiques les plus optimistes prévoient que le chômage continuera d’augmenter, jusqu’à toucher 12,7% de la population active en 2014. Le Bureau fédéral du Plan prévoit une croissance économique nulle pour cette année et une croissance de 1,1% pour l’année prochaine. Mais ces dernières années, toutes les prévisions économiques des institutions capitalistes se sont rejointes sur un point : être systématiquement en deça de la réalité. Qui peut encore croire les projections de ces économistes qui n’ont pas vu venir la crise?

Par Geert Cool

A n’en pas douter, les mauvaises conditions économiques donneront à nouveau lieu à une offensive où les commissaires européens, les politiciens néolibéraux et les porte-paroles des patrons et des banquiers réclameront à corps et à cris de nouvelles mesures d’austérité. Pour eux, si un médicament ne guérit pas un patient, il suffit simplement d’augmenter la dose. Et tant pis pour l’overdose, pour ces junkies de la casse sociale, il en faut toujours plus, toujours plus.

Le comble, c’est qu’on a pu entendre ce genre d’exigences de la part de grandes banques, qui ont osé réclamer plus d’assainissements pour diminuer la dette publique. Et les plans de sauvetage des banques ? Ça n’a rien à voir avec l’explosion de la dette publique ? Mais là, voyez-vous, c’était nécessaire pour soutenir l’économie… Que quelqu’un ose proposer aujourd’hui que les grandes banques et les grandes entreprises contribuent à l’effort de la collectivité (à la place de planquer leurs réserves dans des paradis fiscaux) et on dénonce l’atteinte à la compétitivité des entreprises et le frein sur l’économie.

Pour les patrons et leurs pantins politiques, les travailleurs et leurs familles doivent payer le prix de la crise. Ce sont des requins qui ont senti le sang, qui y ont goûté, et qui en veulent encore plus. La tragédie grecque s’est déjà répandue à toute l’Europe du Sud, mais cette perspective ne les arrêtera pas. Chez nous aussi, le gouvernement se prépare à une nouvelle série de mesures antisociales. Entre 0,5 et un milliard d’euros doit être trouvé pour boucler le budget de cette année, et on parle déjà de 3,5 milliards d’euros pour le budget 2014, alors que les besoins sociaux qui réclament urgemment plus de moyens sont déjà légion.

Le gouvernement se cache derrière ‘‘l’Europe’’, cette même Europe que des politiciens belges comme Karel De Gucht (commissaire européen) ou Herman Van Rompuy (président du conseil européen) n’ont aucun mal à rejoindre pour poursuivre leur carrière politique. Les politiques européennes d’austérité sont élaborées par le même type de politicien qui les applique au niveau national. C’est une belle hypocrisie de se laver les mains en accusant un autre niveau de pouvoir, comme vont bientôt le faire les autorités communales face au fédéral.

Selon le comité de monitoring, les villes et communes devront partir à la recherche d’un milliard d’euros d’économies ce qui, selon les syndicats, menace directement 25.000 emplois et indirectement 15.000 autres uniquement pour la Flandre. Les régions doivent quant à elles débourser 267 millions d’euros. L’avalanche d’austérité frappe tous les niveaux de pouvoir.

Ce contexte engendre un grand mécontentement. Le 6 juin, il y avait, selon les syndicats, 35.000 manifestants dans les rues de Bruxelles contre le gel des salaires et pour un statut unique décent tant pour les ouvriers que pour les employés. Sur le plan local, les premiers germes d’une résistance commencent à apparaître. Toute cette colère doit être réunie et coordonnée pour construire un bon rapport de force, tout en menant la discussion sur le type de politique alternative dont nous avons besoin. C’est le défi auquel fait face le mouvement syndical. Chaque faiblesse de notre camp attise la volonté d’agression de la part de celui d’en face.

La nécessité de disposer d’un vrai plan d’action – conséquent, discuté avec l’implication active de la base et comprenant une ou plusieurs grèves générales – se fait sans cesse plus pressante. Parallèlement, nous devons opposer à la pensée unique néolibérale des politiciens de l’establishment une autre logique basée sur la construction d’une société favorable non plus au 1% le plus riche, mais aux 99% restants. Cette société où la majorité de la population pourrait démocratiquement décider de l’orientation de la production, c’est ce que nous appelons une société socialiste démocratique. C’est la seule alternative crédible face à la crise capitaliste.

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