Des licenciements à Volkswagen Forest?

La direction allemande de Volkswagen a annoncé que des restructurations étaient prévues. 20.000 jobs disparaîtraient, dont 6.000 licenciements. Il n’y aurait pas, en Allemagne même, de licenciements ou de fermetures. A VW-Forest, où 6.000 ouvriers travaillent, la menace d’un plan de restructuration dur ou même d’une fermeture est réelle.

La direction de VW veut augmenter sa productivité. En Allemagne, les plans d’économies successifs ont conduit à une moyenne particulièrement faible du temps de travail : 28,8 heures par semaine. La réduction du temps de travail avec réduction de salaire en est une face. VW veut changer cette tendance en faisant remonter le temps de travail jusqu’à 35 heures par semaine. Cela veut aussi dire que 20.000 jobs doivent disparaître. En effet, l’augmentation de la productivité ne mènerait pas à une augmentation de la production totale, vu la surproduction du marché-automobile.

Les économies voulues par la direction de Volkswagen ne sont pas une conséquence directe d’une mauvaise situation dans laquelle la société se trouve. L’année précédente, sur le plan international, VW a fait un bénéfice de 1,12 milliard d’euros, ce qui est presque le double de l’année précédentes (693 millions). Une hausse du bénéfice est attendue en 2006 également. En Allemagne, on ne compte toutefois aucun bénéfice. Apparemment les voyages-cadeaux de la direction et la corruption assez claire des directions syndicales sont comprises dans le budget. Mais si la société veut épargner, on cible de nouveau en premier lieu les conditions de travail des ouvriers. En travaillant plus longtemps (mais pour le même salaire), les profits peuvent augmenter.

L’annonce de VW de faire des économies sur le dos des employés a fait augmenter les actions de la société. Le jour suivant l’annone, les actions avaient augmenté de 7,43%. Un grand nombre de jobs disparaîtraient « naturellement » par les retraites ou la fin des contrats à durée déterminée. Mais le risque d’un licenciement direct reste pour environ 6.000 employés.

En Allemagne, VW a conclu une convention avec les syndicats dans laquelle la sécurité des emplois est garantie. De plus, le climat social dans le pays n’est pas favorable au patronat avec de nouveaux mouvements de grèves et la protestation des travailleurs qui augmente. C’est pour cela que l’attention des directions va vers d’autres sites, notamment VW-Forest. Les syndicats ont réagi de manière assez limitée. La FTGB a indiqué qu’un grand patron avait déclaré qu’aucune usine ne serait fermée. La direction bruxelloise nierait un risque de fermeture. Une réaction docile renforce naturellement les possibilités pour la direction pour passer aux économies sans troubles. Cela peut jouer clairement un rôle lors de la décision de la direction.

Nous avons besoin de syndicats prêts à organiser la résistance contre chaque plan d’ économies, ainsi qu’à chaque menace de fermeture. Il sera important qu’ une résistance de tous les ouvriers soit organisée. Cela souligne du reste la folie d’une scission possible de laFGTB-Metal. A VW-Forest des francophones et des Néerlandophones travaillent ensemble. Ils sont membres du même syndicat pour le moment. Une scission de la centrale du Métal aurait à VW Forest des conséquences désastreuses.

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