Stopper la casse sociale et faire respecter la justice fiscale… Cela exige une réelle stratégie politique et syndicale !

Spéculation financière, parachutes dorés, salaires des topmanagers, paradis fiscaux,… nos politiciens se disent impuissants. Un patron est pris pour fraude ou “évasion” fiscale ? ‘‘Les impôts sur les sociétés sont trop élevés.’’ Un autre recourt au travail en noir ? ‘‘Les salaires bruts sont trop élevés.’’ Le système de profit est en crise? ‘‘La compétitivité doit être renforcée.’’ Quoi qu’il arrive, les patrons sont toujours du côté qui paye.

Tract du PSL pour la manifestation syndicale du 6 juin

Comparez cela avec la manière dont nous sommes traités. Même sans frauder ou travailler au noir, nous sommes impitoyablement pillés. Il vaut mieux éviter d’être victime de chômage, de maladie, d’accident, d’invalidité, sinon on est rapidement soupçonné de ‘‘fraude sociale’’. Toute la politique européenne vise à saper les conditions de travail, à geler les salaires, à casser les contrats de travail et à détruire la prestation de service à la population. Les politiciens du patronat et de leurs institutions supranationales n’ont en fait qu’un seul remède à la crise : faire payer les travailleurs et leurs familles !

Ils y parviennent en nous montant les uns contre les autres : jeunes contre séniors, Belges contre immigrés, Flamands contre Wallons, fonctionnaires contre travailleurs du privé, travailleurs contre chômeurs et maintenant employés contre ouvriers. Tout le débat sur le statut unique ne porte plus sur la fin de décennies de discriminations à l’encontre des ouvriers, mais sur l’assouplissement des conditions de licenciement et la réduction du préavis. Le nombre de fonctionnaires est-il trop élevé ? Le nombre de missions pour les services publics ne fait qu’augmenter. Suite aux magouilles des patrons, les autorités doivent maintenant assurer notre sécurité alimentaire et le respect des normes environnementales. Les patrons ne demandent rien de mieux que de voir leur technologie fiscale de pointe n’être combattue que par des moyens datant d’il y a 20 ans. Ils réclament des travailleurs hautement qualifiés mais râlent quand on parle de l’infrastructure et du personnel supplémentaires que l’enseignement exige.

Les négociations salariales, à l’origine destinées à assurer que les salaires augmentent également dans les secteurs les plus faibles, ont été par la suite transformées en une norme salariale indicative et sont maintenant vidées de leur contenu. Avec sa nouvelle loi salariale, le gouvernement – soi-disant ‘‘l’ami’’ des travailleurs – veut fixer à plus long terme le gel salarial déjà décidé pour les deux prochaines années. Tout employeur qui cèderait à la pression des travailleurs se verrait infliger une amende, tandis que ceux qui respecteront le gel bénéficieraient de nouvelles réductions de charges.

Une seule force peut arrêter cette spirale de casse sociale : la classe des travailleurs, en Belgique et en Europe. Mais cela nécessite plus qu’un ‘‘plan d’action’’ basé sur des soins palliatifs. Il nous faut un véritable plan d’action allant crescendo, bien préparé et démocratiquement discuté, avec des grèves générales, en commençant par la Belgique, mais en liaison avec un plan d’action européen. Aucune majorité pour ça ? Qu’on le présente d’abord à la base.

Nous sommes de plus en plus à penser que nous n’avons pas besoin d’ennemis avec des amis pareils au gouvernement. Le moindre mal, nous le subissons déjà. A Charleroi, la régionale de la FGTB et la centrale des employés de la CSC ont appelé le 27 avril dernier à la création d’un nouveau relais politique, à la gauche des sociaux-démocrates, des écolos et des démocrates-chrétiens. On n’y est, hélas, pas encore mais en attendant, le PSL a envoyé – tout juste un an avant les élections du 25 mai 2014 – une lettre ouverte à tous ceux qui sont prêts à lutter contre la politique de casse sociale.

Nous pensons qu’obtenir un ou plusieurs élus de gauche en 2014 n’est pas exclu, à condition que toute la gauche veuille et puisse y collaborer. Puisque le PTB est en ce moment le mieux placé pour ce faire, nous leur avons offert d’aider à convaincre la gauche de déposer des listes communes sous le nom de PTB-Unité ou quelque chose de similaire. Nous n’avons pas encore reçu de réponse de la part du PTB. Peut-être que la pression de militants syndicaux et d’autres activistes peut faire avancer les choses. Désirez-vous soutenir cet appel ? Contactez-nous par mail via info@socialisme.be ou par téléphone au 02/345.61.81.

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