Contre l'austérité européenne, il nous faut riposter !

L’avalanche d’austérité continue de déferler sur l’Europe. Même notre épargne n’est plus à l’abri. Les mesures qui ont menacé les comptes d’épargne à Chypre pourraient très bien être implantées ailleurs, comme l’a fait remarquer Jeroen Dijsselbloem, du Groupe Euro. Ceux qui ont pu mettre un peu d’argent de côté au cours de leur vie – et ils sont de moins en moins nombreux – peuvent voir leurs économies partir en fumée, contrairement à tous ces riches fraudeurs pour qui les îles Caïmans et autres paradis fiscaux constituent des forteresses pour mettre leurs profits à l’abri.

par Clément (Bruxelles)

C’est toujours aux mêmes de payer. Alors que Caterpillar, Ford, Duferco ou Mittal licencient à tour de bras, ces entreprises n’ont presque rien payé comme impôt, notamment grâce aux intérêts notionnels. Quant aux travailleurs, ils doivent en payer entre 30 et 45% suivant leurs revenus. Et bien que Di Rupo avoue à mi-voix que l’austérité n’est peut être pas ‘‘la meilleure solution finalement’’ cela n’empêche pas son secrétaire d’Etat Bogaert de couper dans les effectifs de la fonction publique, quitte à amoindrir encore plus les services rendus à la population.

En fait l’actualité nous montre bien deux choses : l’absence de solutions des responsables politiques et les contradictions entre les actes et les paroles de ceux-ci. Pendant longtemps, on nous a vanté les mérites du modèle allemand. Mais une récente étude vient encore d’affirmer qu’ils sont parmi les travailleurs les plus pauvres d’Europe. De même, alors que les partis traditionnels ont appelé à ‘‘moraliser’’ le capitalisme, ce sont 27 des 30 premières fortunes du pays qui cacheraient entre 25 et 32 milliards d’euros dans des paradis fiscaux. Pendant ce temps là, les licenciements continuent : il y a eu 40 projets de licenciements collectifs entre janvier et mars 2013 (soit 4.673 travailleurs, sans compter ni les 2.600 de Caterpillar et de Mittal ni les sous-traitants qui vont en payer les frais).

Alors que ces messieurs font dorer leurs pièces au soleil du paradis fiscal de Panama, au Portugal, on annonce la fin de la gratuité des écoles publiques. A Chypre, on avait envisagé de taxer 6,75% les comptes épargnes avant de se rétracter suite aux pressions populaires. Alors que l’austérité frappe les travailleurs de plein fouet dans la totalité des pays, ces responsables politiques qui voulaient ‘‘moraliser’’ le capitalisme, comme Jérôme Cahuzac, vont imiter leurs maitres financiers en allant mettre leur argent en suisse ! 7 autres ministres français ‘‘socialistes’’ sont millionnaires et le déclarent sans honte. Mais aux questions des travailleurs d’ArcelorMittal-Florange, ces responsables politiques disent qu’ils ne peuvent rien faire. Ils ont fait quelque chose cependant, ils ont envoyé la police charger et réprimer.

Alors que les entreprises européennes cotées en Bourse refusent d’investir les 788 milliards d’euros qui dorment sur leurs comptes, les responsables politiques préfèrent aller chercher l’argent chez les travailleurs, ce qui continue d’enrichir cette minorité qui vit de la productivité des autres. Cela montre encore une fois quel camp ont choisi ces responsables politiques : celui du patronat. Pas étonnant alors de voir que la pilule du consensus -qu’ils nous ressortent à chaque fois qu’il y a des licenciements- s’avère être beaucoup plus dure à avaler pour les travailleurs que pour les patrons.

Créer un rapport de force ou se laisser étouffer

Ce que nous montre l’actualité c’est que le rapport de force actuel n’est pas favorable pour ceux à qui l’on fait payer la crise. Pire, il est tellement accaparé par la classe dominante que celle-ci continue à faire passer ses mesures en se justifiant à peine. Il est grand temps d’avoir une réponse efficace et unifiée. Les chypriotes ont réussi à éviter de se faire taxer leurs comptes épargne mais actuellement leur gouvernement négocie un nouveau prêt européen que la population devra rembourser. Cela montre la force que nous avons pour changer la donne mais cela montre aussi que les travailleurs belges, chypriotes, grecs ne peuvent infléchir durablement la volonté de la classe dominante s’ils sont isolés. Il faut donc que nous créions un rapport de force à l’échelle européenne, à plus forte raison quand nos politiciens nous disent qu’ils ont les mains liées par l’UE. Pour créer ce rapport de force, une grève générale de 24h à l’échelle européenne pourrait être un premier pas qui n’augurerait rien de bon pour la classe dominante.

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