Europe : chasser le chômage, pas les chômeurs !

Des chiffres de chômage dramatiques

Avec plus de 26 millions de personnes sans emploi, le taux de chômage dans l’Union Européenne s’est élevé à 10,9% en février 2013 (1). En une année d’austérité, près de 2 millions de personnes ont été grossir les rangs d’un marché de l’emploi déjà saturé.

Par Loïc (Liège)

La logique capitaliste nous pousse à croire que l’austérité est la seule issue à la crise, mais c’est tout le contraire qui s’est produit et même les plus pessimistes ont dû réévaluer leurs prévisions. Les effets de la crise systémique du capitalisme poussent nombre d’entreprises à fermer volets. En Belgique, pas moins de 30 entreprises par jour se sont écroulées en 2012, portant le nombre de faillites à 10.587. Avec de telles statistiques, il serait grand temps de changer d’optique…

Dans ce schéma, nous sommes déjà plongés dans un cercle vicieux qui ne pourra que continuer à porter des effets négatifs sur nos conditions de vies. Licenciements de masses, coupes budgétaires, réformes sociales, sauvetages de banques,… voici les seules solutions proposées par nos dirigeants. C’est n’est qu’en sacrifiant nos acquis qu’ils peuvent conserver les leurs.

Avec un nombre de chômeurs en expansion constante, il est clair que les grands capitaux pourront profiter d’une réserve de main-d’œuvre qui est de plus en plus poussée au travail précaire et à la concurrence. C’est ce que Marx appelait ‘’l’armée de réserve du Capital’’.

Nos dirigeants se disent garants des générations futures, en voulant, disent-ils, se sacrifier afin de sauvegarder les possibilités d’émancipation de notre génération. C’est évidement tout le contraire qui se produit, ils sont d’ores et déjà à l’œuvre afin de détruire tous les acquis que nous ont transmis nos grands-parents. Sécurité sociale, sécurité de l’emploi, accès à l’éducation, accès aux logements,… toutes ces choses nous sont progressivement retirées. Partout en Europe, les jeunes perdent tout espoir d’une qualité de vie meilleure, ou du moins égale, à celle de leurs parents. Les pays les plus touchés sont l’Espagne et la Grèce avec respectivement 55,7% et 58,4% de chômage parmi les moins de 25 ans !

Cela a de nombreux effets directs sur cette catégorie de la population. C’est ainsi que depuis 2008, le taux de suicide a explosé en Europe, le suicide restant la première cause de mortalité chez les jeunes. Autre répercussion alarmante, l’augmentation d’infections par le VIH, qui est notamment due aux coupes budgétaires dans les programmes d’échange de seringues pour les drogués et la distribution de préservatifs. (2) Quand on sait que plus d’1,35 millions d’Européens connaissent des problèmes liés à la consommation de drogues, principalement l’héroïne, on ne peut que s’alarmer sur les prochains taux de mortalité. (3)

Cette crise a également des répercussions sur le nombre de migrants parmi les jeunes à la recherche d’un avenir meilleur. Les montées du nationalisme, du racisme, de la concurrence entre travailleurs en Europe ne seront qu’accrues avec de telles solutions.

Bref, voici comment nos dirigeants comptent préserver nos possibilités d’émancipations. Mais ce n’est pas comme cela que nous pourrons espérer de meilleures vies. Mais bien en acceptant la confrontation avec la classe dominante afin de remédier à tous les effets néfastes de cette crise et ses mesures d’austérité.

Ce qu’il nous faut, c’est accepter la nécessité d’imposer une alternative à ce système qui ne peut trouver de solutions. Et cette alternative s’appelle le socialisme, le véritable, non celui de la sociale-démocratie qui, depuis longtemps, est complice de la droite. Ce qu’il nous faut, c’est s’allier à la classe des travailleurs qui est la seule classe opposée depuis toujours à la classe dominante. Ce qu’il nous faut, c’est prendre le contrôle des moyens de production afin de pouvoir satisfaire les besoins de la population et non les envies de la classe exploiteuse.


(1) Eurostat

(2) Selon Elias Kondilis, chercheur à l’université Aristote

(3) Observatoire européen des drogues et des toxicomanies.

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