Organisons notre combat avec un plan d’action offensif !
Cela fait un moment déjà que nous faisons face à une avalanche d’austérité, à tous les niveaux de pouvoir. Le manque de moyens est devenu un cancer généralisé qui frappe les crèches, l’enseignement, les transports en commun,… et suscite la colère parmi la population. Parallèlement, le chômage continue d’augmenter et de plus en plus de gens peinent à joindre les deux bouts.
La politique d’austérité n’est pas un remède pour la crise économique. Au contraire, son effet est d’empoisonner encore plus la situation. Pourtant, tous les politiciens traditionnels – du communal au fédéral – s’accordent à dire qu’il faut respecter cette prescription et ne pas en dévier. A ce sujet, une unité des plus parfaites règne entre eux. La plupart d’entre eux n’hésite pas à dire qu’il n’y a tout simplement pas d’autres moyens que l’austérité.
Nous refusons de voir notre niveau de vie et l’avenir de nos enfants sacrifiés tandis qu’une infime élite amasse des sommes colossales et place frauduleusement d’importants montants dans d’exotiques paradis fiscaux. Les laisser faire aujourd’hui, c’est déjà accepter de leur livrer demain toutes les caisses de la collectivité, c’est se préparer à un nouveau hold-up légal.
Contre l’austérité, il n’y a qu’un seul mot : résistance ! Aucune garantie de victoire n’existe. La seule chose dont nous pouvons être certains, c’est que sans engager la lutte, nous avons perdu d’avance. Ne rien faire serait un signe de faiblesse qui inviterait à de nouvelles agressions du camp des super riches.
Le potentiel pour un combat déterminé est certainement présent. Le 21 février dernier, nous étions plusieurs dizaines de milliers à marcher dans les rues de Bruxelles tandis qu’une grande manifestation européenne s’est déroulée le 14 mars. A côté de cela, de plus petites actions n’ont pas manqué, dont un premier mouvement contre l’austérité au niveau communal à Saint-Nicolas. Malgré toute la propagande médiatique destinée à nous faire croire que toute résistance est inutile, le soutien pour des actions demeure très large.
Mais pour pleinement saisir ce potentiel, nous devons organiser sérieusement notre lutte, avec un plan d’action clair, combatif et conséquent. Ce à quoi nous assistons aujourd’hui, c’est à une succession de manifestations et d’actions séparées les unes des autres, sans être encadrées dans un même plan d’action pour construire un rapport de force. Souvent, la manifestation se limite à une simple promenade sans conséquence. Dans d’autres cas, les actions ne sont que symboliques, avec des ‘‘flash mobs’’ ou des ‘‘Harlem Shakes’’. Cela peut être sympathique et utile, pour autant que cela soit intégré dans la construction d’un rapport de force avec une forte implication et une mobilisation de la base. C’est la seule manière d’éviter le gaspillage d’énergie et la démoralisation.
Nous avons besoin d’un plan d’action offensif avec un programme clair et combatif, ce qui est à l’opposé d’une succession d’actions sans perspectives et sans clarté sur les objectifs et qui, au final, parvient à épuiser même les plus combatifs. Un plan d’action, c’est un bon plan de bataille qui permet de persuader les collègues, les voisins, les amis et la famille de s’engager à nos côtés. La meilleure façon de faire est encore de permettre la participation démocratique de la base pour préparer ce plan d’action, décider de ses modalités et en faire le bilan à chaque étape importante.
Notre nombre constitue un de nos atouts les plus importants, que nous pouvons maximaliser en l’organisant autour d’un programme orienté vers l’obtention d’un véritable changement. Le contexte économique et politique actuel laisse de moins en moins d’espace aux demi-mesures et à la ‘‘concertation sociale’’. Soit nous acceptons que le gouvernement et le patronat détruisent progressivement nos conditions de vie, soit nous remettons en questions les bases mêmes du système pour construire une alternative. Disposer d’un réel plan d’action contre l’austérité et pour l’emploi est la première étape dans cette direction.