Les déclarations récentes du ministre de l’Intérieur Dewael (VLD) laissent présager une politique d’asile encore plus répressive. Le gouvernement veut faire mieux qu’en 2005, année marquée par 12000 expulsions. Cela implique un renforcement des contrôles visant les sans-papiers. La ville d’Anvers donne le ton en adoptant de nouvelles mesures répressives.
Laurent Grandgaignage
Avec le plan “Ville Sûre” de la coalition ar-en-ciel anversoise (SP.A, VLD, CD&V & Groen!), le coup d’envoi a été donné l’an dernier avec la mise sur pied des contrôles à domicile d’illégaux. L’Office des Etrangers (OE), soutenu par la Police Fédérale, avait visité les locaux de la gare centrale d’Anvers. Toute personne au teint un tant soit peu “coloré” faisait systématiquement l’objet d’un contrôle d’identité.
Fin novembre, un contrôle de De Lijn concernant le resquillage a été couplé à une intervention de l’OE et de la police. Là encore, des usagers des trams ont été soumis à des contrôles d’identité sur base de la couleur de leur peau qu’ils aient un titre de transport valide ou pas. Sur cette même Conincksplein, une véritable razzia a été organisée durant laquelle les voitures étaient arrêtées de manière très sélective. Les revendications du Vlaams Belang en faveur de rafles dans les quartiers étant maintenant satisfaites, verra-t-on bientôt un centre fermé dans un bateau sur les rives de l’Escaut comme le demande le VB?
La politique prônée par les partis gouvernementaux et de l’opposition met la pression sur les victimes du système au lieu de s’attaquer aux vrais problèmes comme par exemple le taux élevé de chômage ou bien encore la crise du logement. Par cette approche ultrarépressive, le gouvernement tente de criminaliser l’existence de couches sociales paupérisées. A ces pratiques, nous devons répondre par la solidarité entre les différentes communautés et mener une lutte commune en faveur de meilleures conditions d’existence.