Pourquoi le PSL soutient l’appel : ‘‘Construisons ensemble une alternative de gauche à la crise capitaliste’’

Le PSL partage le constat de cet appel. Nous ne pouvons pas compter aujourd’hui sur le PS ou ECOLO comme relais politiques pour les revendications syndicales. Peser sur eux pour qu’ils (re-)deviennent des partis de gauche, c’est devenu une illusion. Est-ce pour autant la fin du ‘‘moindre mal’’? Bien des travailleurs continueront à voter PS. Mais ils le font de plus en plus faute d’une alternative suffisamment développée. Entretemps, ce sont nous, les travailleurs, avec ou sans emplois, qui en payent les frais.

Tract du PSL

La nécessité d’un relais politique des travailleurs

Tous nos acquis sociaux ont étés arrachés par la construction d’un rapport de force à travers la lutte. Disposer d’un relais politique, capable de populariser nos revendications à une échelle de masse afin d’imposer une alternative digne de ce nom, serait un atout. Malheureusement le fait que « la gauche » se dilue dans des coalitions avec la droite, ne date pas d’aujourd’hui. Depuis longtemps, le PSL fait campagne pour un nouveau parti large des travailleurs, un parti qui regroupe tous ceux qui sont prêts à lutter contre la politique d’austérité. Mais une idée a beau être correcte, il faut des événements concrets pour qu’elle soit reprise. Ce n’est pas une coïncidence qu’à la suite du début de la plus grande crise du capitalisme depuis les années ’30, une régionale importante de la FGTB et une centrale importante de la CSC mettent si explicitement la nécessité d’une nouvelle formation de gauche à l’agenda.

Quel programme ?

Le PSL lutte pour un programme véritablement socialiste. Un programme qui ne prône pas seulement la redistribution des richesses, mais l’abolition du système même qui engendre l’inégalité.

Nous défendons l’annulation des dettes et la nationalisation du secteur bancaire, une économie basée sur la solidarité et non la concurrence, où les secteurs clés de l’économie sont nationalisés sous le contrôle des travailleurs et de la collectivité. Cela permettrait de planifier l’économie de manière véritablement démocratique en fonction de nos besoins, du respect de notre environnement et non plus des profits d’une poignée de capitalistes.


Proposition à la gauche conséquente

Le PSL ne veut en rien diminuer les mérites du PTB+. Le PTB est la composante de la gauche conséquente la plus visible. De nombreux nouveaux membres et encore plus de nouveaux électeurs du PTB ont notamment déterminé leur choix grâce à des signes visibles d’une plus grande ouverture que par le passé, justement pour encourager ce développement et l’approfondir. A côté du PTB, il existe des militants organisés et non-organisés qui disposent aussi d’une implantation non négligeable.

Le prochain pas logique serait de les impliquer. Le PSL comprend la prudence du PTB, sa crainte de rentrer dans une aventure et sa volonté de préserver son nom, mais ne pas saisir ce potentiel pourrait bien avoir un effet contraire. Le PSL a déjà précédemment suggéré au PTB et aux autres partis et groupes de la gauche conséquente d’élaborer ensemble un projet pilote pour les élections de 2014. Nous restons disposés à réfléchir ensemble à ce sujet.

Partout où nous militons, nous défendons ce programme. Mais si, temporairement, nous ne convainquons qu’une minorité, cela ne nous arrêtera pas pour prendre part à une initiative moins explicitement ‘‘anticapitaliste’’ ou ‘‘socialiste révolutionnaire’’, pourvu qu’une austérité aux dépends des travailleurs et des allocataires sociaux ne soit pas tolérée et que le rétablissement complet de l’index et la revalorisation des allocations fasse partie du programme, pourvu que l’on mette en avant une réduction générale du temps de travail sans perte de salaire pour combattre le chômage, pourvu que la défense des services publics soit dans le programme.

Notre nombre, notre force

La droite dispose de moyens et du pouvoir. Les travailleurs ne peuvent que compter sur leur nombre. Il existe un espace politique à gauche, mais pour le combler les dirigeants syndicaux, surtout ceux de la gauche, se trouvent dans la position exceptionnelle de disposer de facilités organisationnelles et financières et, surtout, de la possibilité d’engager leurs délégués pour donner corps à une telle initiative.

Pour qu’un tel parti n’évolue pas comme le PS et Ecolo, nous avons besoin de démocratie, aussi bien au sein de cette alternative de gauche que dans les syndicats eux-mêmes. Cela nécessite que l’unité dans la lutte soit combinée au respect de la spécificité de chacun et du débat démocratique entre individus et courants. Cela implique que des élus doivent rendre des comptes et, si nécessaire, pouvoir être révoqués et remplacés. Ces élus, tout comme les milliers de délégués et de militants dans les entreprises, ne peuvent pas gagner d’avantage que le salaire moyen de ceux qu’ils ou elles représentent. Comment peut-on représenter les travailleurs si on possède un niveau de vie qui ne ressemble en rien aux conditions dans lesquelles nous vivons et travaillons ?

Prenons nos responsabilités !

Les discussions ne font évidemment que commencer. Les diverses organisations syndicales, politiques ou associatives mèneront des débats et des réflexions à des rythmes différents, mais espérons toutefois que cela ne dure pas une éternité. Cette déclaration et ce meeting ne peuvent pas rester sans lendemain. Continuons dès demain à poursuivre la discussion dans les entreprises et lors des manifestations du premier mai. Fixons-nous une nouvelle rencontre, plus large, plus publique, encore plus explicite à l’automne. Continuons la mobilisation et l’implication de la base, car c’est là que l’urgence de cette alternative sera de plus en plus ressentie.

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