Tunisie : Action de protestation en soutien au camarade Abdelhak Laabidi, militant de la LGO

Abdelhak Laabidi, militant de la LGO (Ligue de la Gauche Ouvrière), s’est vu accusé à tort d’avoir incendié le local du parti au pouvoir, Ennahda, dans la ville de Beja (Nord-Ouest). Quand on ne tait pas des militants trop bruyants avec des balles, le pouvoir judiciaire – encore fortement dépendant de l’exécutif depuis l’époque de Ben Ali – est utilisé pour tenter de les jeter en prison.

Par Samy Ben Rezgui

Le 3 avril 2013, une action en soutien à Abdelhak Laabidi a eu lieu sous la bannière de la coalition de gauche du « Front Populaire ». Cette action fut aussi une action de protestation contre le système et son injustice. Toutes les Béjoises et tous les Béjois savent qu’en vérité, ce sont des jeunes mal encadrés qui, en réaction à l’assassinat de Chokri Belaid le 6 février, ont incendié ce fameux local – ce qui s’est d’ailleurs vu dans de nombreuses villes du pays autres que Beja.

L’action s’est déroulée en 2 volets :

  • une action devant le tribunal de première instance en soutien à Abdelhak ;
  • une seconde action devant la mairie, dans le cadre de l’action « Qui a tué Chokri ??? », réclamant les commanditaires du meurtre de Belaïd.

Les militants du Front, ainsi que des membres du syndicat des travailleurs de la santé, étaient au début au nombre de 70. Peu à peu, beaucoup d’habitants de Béja ont afflué et se sont rapprochés, au début timidement. Vers la fin de l’action, on s’est retrouvé à plus de 200 personnes !

En plus de subir les attaques du nouveau pouvoir, notre camarade Abdelhak Laabidi vit toujours dans l’injustice causée par le régime de Ben Ali. En 2007 en effet, il s’est vu éjecter de son domicile avec sa femme et ses deux fils, en pleine période d’examen, pour la raison fallacieuse d’habiter une maison d’ancien colons, alors que c’est chose commune en Tunisie.

Après la chute de Ben Ali, Abdelhak a réoccupé sa maison de force. Il vit toutefois dans des conditions déplorables, sans eau courante ni électricité, et l’administration nahdhaouie, à la place de redonner une vie digne à Abdelhak – un militant de longue date et un des artisans de la révolution tunisienne – ne déploie aucun effort dans ce sens. Abdelhak continue de subir les travers de la bureaucratie administrative et le mépris du pouvoir en place, et cela dans un pays où il y a eu une révolution et où l’une des principales revendications était la dignité…

Le CIO et ses sympathisants en Tunisie tiennent à apporter leur pleine solidarité au camarade Abdelhak dans son combat.

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