Droit pour tous d’avoir des enfants sans s’appauvrir – Droit des femmes de décider de leur corps
Depuis plusieurs années déjà, un mouvement réactionnaire se construit contre le droit des femmes à décider de leur corps. Ses membres organisent chaque année une marche contre le droit à l’avortement, mais ne se limitent pas à ça. C’est chaque semaine qu’ils tiennent des piquets devant certains plannings familiaux qui pratiquent l’IVG dans des villes comme Bruxelles, Anvers et surtout Gand, accusant les femmes qui ont pris la décision d’avorter d’être des ‘‘meurtrières’’. En plus, ils se font appeler les ‘‘pro-vie’’. Nous ne pouvons pas l’accepter !
Par Emilie (Namur)
Tout d’abord, la mort de Savita Halappanavar, en Irlande, nous a rappelé que c’est l’interdiction de l’avortement qui tue. Cette jeune femme est décédée en octobre 2012 suite aux complications de sa grossesse. Sa vie aurait pu être sauvée si un avortement avait été pratiqué. Ensuite, légal ou non, l’avortement est un phénomène qui existe. Non sécurisée, cette procédure tue une femme sur huit. Enfin, a-t-on jamais vu un membre des ‘‘pro-vie’’ défendre des conditions de vie descentes pour tous ?! Se sont-ils même posé cette question ?
Nous devons nous battre pour un réel choix : le droit pour tous d’avoir des enfants sans s’appauvrir, le droit des femmes de décider de leur corps. Pour cela, nous devons lutter contre l’austérité et réclamer un plan massif d’investissements publics.
Tout d’abord, nous revendiquons la mise en place de réelles politiques de prévention. D’une part, pour que l’éducation sexuelle puisse se donner de manière sérieuse, nous avons besoin de plus de moyens pour l’enseignement, davantage d’enseignants, des classes plus petites. D’autre part, pour éviter des grossesses non désirées, la contraception devrait être gratuite, accessible à tous et de qualité. Aujourd’hui, la contraception coûte plus cher qu’un avortement.
Ensuite, il est inacceptable qu’actuellement en Belgique un quart des femmes avorte pour des raisons principalement financières. Exigeons le droit d’avoir des enfants sans s’appauvrir. Cela commence par des emplois de qualité avec des salaires décents et des horaires fixes et raisonnables. Non aux heures supplémentaires ! On compte des milliers de chômeurs alors que les travailleurs subissent une charge de travail excessive. Nous exigeons un partage du temps de travail avec la mise en place des 32 heures/semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires. Ensuite, il faut des allocations familiales qui couvrent le réel coût d’un enfant. Puis, la Belgique manque de crèches et ce n’est pas le « plan cigogne 3 » du ministre Nollet qui va résoudre ce problème! Par exemple, Schaarbeek compte 500 places de crèches communales, mais 500 autres bébés sont sur les listes d’attentes. Les 500 nouvelles places par an qui vont être créées pour l’ensemble des 19 communes de Bruxelles, ne couvriront de très loin pas la demande. Enfin, les logements capables d’accueillir une famille sont trop chers au regard des revenus et les listes d’attentes pour des logements sociaux débordent.
Le droit à l’avortement doit être lié aux revendications sociales. L’émancipation des femmes passe par l’émancipation de l’ensemble de la classe des travailleurs. Ne laissons pas d’espace aux mouvements réactionnaires ! Mobilisons-nous !