“La colère gronde”, reste à l’organiser politiquement !

“La colère gronde” disait encore récemment, paniqué, le sénateur PS Ahmed Laaouej au secrétaire d’Etat à la fonction publique Hendrik Bogaert. Dans ce cas précis, il parlait des fonctionnaires fédéraux, mais ce constat vaut bien plus largement : 81% de la population est favorable à un impôt sur la fortune, 59% veut la suppression des avantages fiscaux pour les multinationales et 43% défend la nationalisation pour sauver l’emploi.

Edito de l’édition de mars de Lutte Socialiste, par Nicolas Croes

Au lendemain de la manifestation syndicale du 21 février, La Libre relayait les propos de l’un des plus de 40.000 manifestants : “A quoi sert donc d’avoir un Premier ministre de gauche si la politique suivie est le copié-collé des revendications patronales ?” A quoi bon un ministre de l’emploi “socialiste” comme Monica De Coninck (SP.a) pour qui “il y a toujours quelque chose qui ne va pas avec la FGTB”, selon ses propres termes ? Avec des “amis” pareil, plus besoin d’ennemis ! “Sans nous, c’eût été bien pire” affirment d’une même voix et la bouche en cœur Johan Vande Lanotte (SP.a) et Paul Magnette (PS), après avoir joyeusement appliqué des mesures d’austérité pour 18 milliards d’euros. Et la Commission européenne en réclame encore au moins le double… Qui croit encore que les “camarades” du Boulevard de l’Empereur vont s’opposer aux diktats des marchés ?

L’appel du premier mai de Charleroi

Le premier mai de l’an dernier, Daniel Piron, secrétaire général de la FGTB de Charleroi, avait déclaré “Aujourd’hui, Camarades du PS, la politique du moindre mal ne passe plus chez nos militants. La phrase magique “ce serait pire sans nous” fait offense à leur intelligence. C’est pourquoi nous lançons solennellement de cette tribune, sans être sous l’emprise de la colère, mais au contraire après mûre réflexion dans nos instances, un appel à un rassemblement à gauche du PS et d’Ecolo. (…) Je sais que cela ne sera pas chose facile, mais si chacun peut faire un pas vers l’autre, PTB, LCR, PSL, PC, gauche chrétienne peut-être, gauche du PS et d’Ecolo s’il en reste, nous pourrons certainement, nous l’appelons de toutes nos forces, renouer avec l’espoir pour le monde du travail.” Peu après, c’est le secrétaire général de la centrale des employés de la CSC, Felipe Van Keirsbilck, qui se prononçait lui aussi publiquement pour la construction d’un nouveau relais politique pour la classe des travailleurs.

Diverses rencontres ont eu lieu et, fin février de cette année, un communiqué commun annonçait que “à l’initiative de la FGTB de Charleroi Sud Hainaut, et en présence d’une représentante de la CNE, des responsables du PTB, de la LCT, du MG, du PH, du Front de Gauche de Charleroi, du PSL, du PC et de la LCR décident de prendre leurs responsabilités et de répondre “présent” à ces différents appels.”

Un comité de soutien a donc été mis en place afin d’avancer concrètement vers le lancement d’une nouvelle formation politique pour le monde du travail, une formation politique large, diverse et respectueuse des différentes tendances qui existent au sein du mouvement organisé des travailleurs. Une journée de débat sera organisée dans ce cadre fin du mois d’avril, avant d’autres initiatives dont l’onde de choc dépassera de loin la région de Charleroi, jusqu’en Flandre où la création d’une opposition de gauche à la politique d’austérité est une nécessité tout aussi cruciale.

La colère gronde, c’est un fait. Nous avons commencé à la voir s’exprimer dans la rue, avec une large sympathie de la part de la population. Qu’elle continue à se structurer dans les luttes et sur le plan politique, et alors le camp d’en face aura véritablement de quoi paniquer !

Pour paraphraser le communiqué commun des diverses forces de gauche : “Tous ensemble, contre l’austérité, la misère et l’injustice. Pour une alternative de gauche à la crise capitaliste.”

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