ArcelorMittal : Construire la confiance et la solidarité par un plan d’action !

Ce 21 février, à Bruxelles, les métallos d’Arcelor-Mittal et de Ford étaient en tête des quelque 40.000 manifestants qui ont défilé contre l’austérité et les pertes d’emploi. A corps et à cris, eux aussi réclamaient d’aller plus loin qu’une ballade Bruxelles-Nord / Bruxelles-Midi. Une véritable stratégie de combat discutée à la base est plus que nécessaire pour éviter que la colère ne devienne frustration et démoralisation. Ce 21 déjà, les métallos liégeois étaient bien moins nombreux que pour les manifestations de Namur et de Strasbourg : seuls 10 cars étaient partis du Centre Acier de Flémalle, contre 25 pour Strasbourg et Namur (le 6 février et le 29 janvier). La force des travailleurs est pourtant la seule sur laquelle nous pouvons nous baser pour sauver l’emploi.

Article tiré de l’édition de mars de Lutte Socialiste

Le ‘‘front européen contre Mittal’’ et la task force

‘‘Mittal a toujours utilisé les gouvernements et les syndicats les uns contre les autres. Là, il a en face de lui un front uni de la Commission européenne, des syndicats et des États membres’’a expliqué le ministre français du Redressement Productif Arnaud Montebourg. ‘‘Pour les soldats de l’emploi que nous sommes, Jean-Claude (Marcourt, ndlr) et moi, recevoir un appui aérien de l’aviation européenne est appréciable.’’ De belles phrases très martiales qui peinent à masquer l’impuissance…

Répression et criminalisation des métallos

A Namur comme à Strasbourg, tout a été fait pour présenter les métallos comme des sauvages avec qui il est impossible de discuter. A Namur, la police a directement attaqué le cortège de manifestants à coups d’autopompes, sans justification. A Strasbourg, les cars ont été vidés et fouillés – avec fouille corporelle des manifestants ! – avant leur arrivée en ville, pour se retrouver finalement enfermés sur une place, sans la moindre possibilité de bouger tandis que la police tirait sur la foule à coups de flash-balls et de grenades lacrymogènes.

Dans les deux cas, les métallos ont réagi, ce qui a permis à la presse de publier des photos présentant les métallos agressés comme des agresseurs ! La palme de l’ignominie revient sans aucun doute à cette journaliste de RTL qui a tout fait (en vain) pour faire dire à John David, ce jeune métallo qui a perdu un œil à Strasbourg des conséquences des tirs de la police, que c’était ses collègues qui étaient au final responsables de sa situation !

Ce fameux ‘‘appui aérien’’ n’est rien d’autre qu’une succession de phrases en l’air. Le commissaire européen à l’Industrie, Antonio Tajani (un ancien porte-parole de Silvio Berlusconi !) a juste demandé à Lakshmi Mittal de suspendre son plan de restructuration jusqu’en juin, où sortira un plan européen destiné à relancer la sidérurgie.

Mais ArcelorMittal a directement rétorqué qu’il était ‘‘impossible’’ de retarder ses plans. Et maintenant ? Que vont faire les ‘‘soldats de l’emploi’’ ? Et qu’en sera- t-il de ce fameux plan européen élaboré par ceux-là même qui constituent l’état- major de l’austérité européenne ?

En Belgique, une Task Force a été constituée pour trouver des alternatives aux fermetures annoncées. Mais l’effort de ce groupe (réunissant les gouvernements fédéral et wallon, les syndicats, le Forem, la Sogepa, la Spaque, des représentants de la banque d’affaires Degroof,…) se concentre sur la recherche d’un repreneur… alors que Mittal refuse de céder l’outil ! Poudre aux yeux, poudre aux yeux, poudre aux yeux.

Mobiliser la force des travailleurs

Nous n’avons rien à attendre de ces politiciens qui appliquent l’austérité d’un côté, et se disent prêts à défendre les travailleurs de l’autre. Pour les pousser à poser le moindre acte concret, il faudra leur forcer la main. Pour cela, la mobilisation de la collectivité sera cruciale et le potentiel est bien là : un sondage de La Libre/RTBF a encore dévoilé le 22 février que 43% de la population belge est favorable à la ‘‘nationalisation/régionalisation pour prolonger l’activité’’ (36% en Flandre, 52% à Bruxelles et 53% en Wallonie). De tels chiffres – avant même que la moindre campagne de masse ne soit lancée sur cette question ! – sont extraordinaires.

Les métallos sont allés manifester à Namur, à Strasbourg et deux fois à Bruxelles. A quand une mobilisation massive à Liège afin de directement impliquer la famille, les voisins,… ? De nombreux travailleurs sont actuellement démoralisés. Sur les lieux de travail, l’atmosphère est lourde, même si beaucoup veulent profiter de la présence de leurs collègues et éviter de se retrouver seuls face à leurs problèmes. Une manifestation massive dans les rues de Liège démontrerait quelle est la solidarité de la population locale tout en permettant de sortir la lutte hors de l’entreprise.

Dès l’annonce de la fermeture de la phase à chaud, le PSL a défendu l’occupation des sites, pour les transformer en quartiers généraux d’une campagne pour la nationalisation des outils sous contrôle des travailleurs et comme premier pas en cette direction. Ce serait une excellente méthode pour que les travailleurs soient côte-à-côte au quotidien et évitent de se retrouver seuls face à leurs problèmes, dans la lutte, pas pour poursuivre le travail et remplir les poches de Mittal.

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