Pour stopper la casse sociale – Un vrai plan d’action avec grève(s) générale(s)

Le 21 février, des dizaines de milliers de syndicalistes en colère et motivés ont manifesté contre le refus du gouvernement de prendre en considération leurs revendications. A leurs côtés se trouvent d’autres dizaines de milliers qui n’étaient pas dans les rues de Bruxelles ce jour-là mais partagent une même indignation. C’est facile à comprendre. La majorité de la population – les salariés, les pensionnés, les allocataires sociaux – doivent se serrer la ceinture. Pendant ce temps, on ne touche pas aux salaires et primes mirobolants de managers et aux profits gigantesques des grandes entreprises.

Par Bart Vandersteene

Nous devons sacrifier nos conditions de vie au nom de la concurrence avec les pays à bas salaires. Pour ça, il ne faut pas aller chercher jusqu’en Europe de l’Est ou en Asie. En Allemagne, 6,5 millions de travailleurs ont un salaire horaire net compris entre 4 et 5 euros. En Saxe, à l’Est du pays, les coiffeurs gagnent 3,06 euros nets de l’heure. C’est face à ça qu’il faut être compétitif ? C’est dans cette mesure-là qu’il faut détruire nos conditions de travail et de vie pour faire plaisir aux patrons ? C’est encore une autre illusion néolibérale que l’on veut nous faire avaler : il serait possible de restaurer l’économie en sabrant dans le pouvoir d’achat et le niveau de vie de la majorité de la population. Le résultat de l’application d’une austérité drastique en Europe du Sud est la preuve parfaite que cette logique n’a aucun sens.

Avant et après la manifestation du 21, les syndicats ont dû essuyer des salves successives d’accusations de la part des médias et de tous les partis représentés aux Parlements. La ministre de l’emploi Monica De Coninck (SP.a), veut jouer à la Margaret Thatcher du gouvernement, a parlé des ‘‘ringards’’ des syndicats. Au PS, on tente de faire croire qu’on est de gauche en parole, mais Reynders n’a pas difficile de répondre aux critiques de Magnette en rappelant que le PS est au pouvoir depuis 1988 et a participé à l’application de toutes les politiques néolibérales. Pour Reynders, derrière toutes les gesticulations du PS, il y a toutefois une réalité : les ministres du MR et du PS restent ‘‘sur la même longueur d’onde’’ au gouvernement. C’est ça les partenaires de la FGTB au gouvernement ?

Les travailleurs de Ford et d’Arcelor, les fonctionnaires fédéraux, les cheminots, le non-marchand, etc. ont fait grève ou ont manifesté ces dernières semaines. Mais le gouvernement s’en fout, et les demandes polies ne vont rien changer à ça. Une mobilisation syndicale, ça doit servir à autre chose qu’à se défouler, ça doit aider à construire un rapport de force pour appliquer une autre politique. Ce n’est qu’avec la préparation d’une grève générale que les politiciens établis comprendront vraiment que nous ne plaisantons pas.

La timidité des dirigeants syndicaux soulève bien plus de doutes et de critiques que d’approbations. Pourtant, le soutien pour des mots d’ordre clairs peut être très large. Selon un récent sondage de La Libre et de la RTBF, 43% des Belges sont favorables à la nationalisation d’entreprises pour que l’activité se poursuive, une revendication que nous défendons depuis longtemps. Ce n’est aucunement un hasard si ce genre de position politique bénéficie d’un soutien croissant. La situation actuelle appelle à des propositions radicales et réellement socialistes.

Pour y parvenir, le mouvement des travailleurs doit résolument passer à l’offensive. Imaginons quel serait l’impact sur l’opinion publique d’un parti qui défendrait sans relâche sur le terrain politique ce que défendent les syndicats dans les entreprises ! Il est grand temps que les syndicalistes combatifs se dirigent vers la construction d’une telle force large et inclusive pour réunir les forces qui veulent clairement faire avancer la lutte.

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