En flamand ou en français, il n’y a pas de langue pour combattre l’extrême-droite !

Le 7 mars se déroule traditionnellement la marche du NSV (Nationalistische StudentenVereniging), l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang. Chaque année, notre campagne antifasciste flamande Blokbuster mobilise pour ne pas laisser la rue aux néofascistes en organisant une contre-manifestation antifasciste le même jour, dans la même ville. Nous trouvons de la plus haute importance d’également mobiliser les antifascistes francophones à cette occasion. Premièrement parce que le danger de l’extrême-droite flamande ne s’arrête pas à la frontière linguistique, ensuite parce que nous voulons aussi répondre au nationalisme avec une manifestation combative unissant des militants francophones et néerlandophones, et enfin parce que l’extrême-droite existe aussi du côté francophone – de même que le terreau sur lequel elle peut se développer – et que nous avons beaucoup à apprendre des méthodes et de la tradition uniques de Blokbuster.

Par Clément (Bruxelles)

Ces dernières années l’extrême-droite francophone s’est particulièrement distinguée par son manque de cadres et son incompétence. Le Front National a connu des sommets de ridicule et sa pitoyable saga (de même que celles de ses diverses émanations) a pu faire penser à certains que c’en était fini de l’extrême-droite. Mais un groupuscule, dont nous avons déjà parlé à plusieurs reprises, s’est patiemment construit sur une base plus solide et commence à réunir diverses personnalités d’extrême-droite (issues du vieux FN, de la Nouvelle Wallonie Alternative ou de Solidarité Unitaire) suite à son relatif succès électoral (1500 voix sur le district de Charleroi, 4.5% à Evere…).

Instrumentaliser la colère sociale

Nation est le groupe d’extrême-droite francophone qui a le plus consciemment tenté de détourné des thématiques sociales. Ses militants dénoncent ‘‘les médias-larbins du système’’, le ‘‘capitalisme néo-libéral destructeur’’ qui veut ‘‘faire de l’homme un mouton de la consommation et de la production, au profit des puissants et des multinationales’’ et réclament une ‘‘pension minimale décente pour nos retraités’’ tout en fustigeant les partis de l’establishment. Mais à partir de là, tous leurs efforts visent à détourner la colère des véritables responsables.

Nation pointe comme responsables le ‘‘mondialisme’’ (FMI, Union Européenne, multinationales) ainsi que ‘‘l’immigration sauvage qui (…) exerce un dumping sur le coût de la main d’œuvre et éjecte nos travailleurs du marché de l’emploi’’ Mais ce ne sont pas les immigrés qui sont responsables de ce dumping, pas plus qu’ils ne sont responsables des conditions de vie qu’ils fuient dans leurs pays d’origine. Mais Nation refuse de s’en prendre aux véritables responsables – le grand patronat – car son projet de société est basé sur le ‘‘solidarisme’’, une doctrine selon laquelle patrons et travailleurs d’un même pays auraient les mêmes intérêts (exit donc les syndicats et le droit de grève…) Nation fait ouvertement l’éloge d’Aube Dorée en Grèce, une organisation qui s’en prend physiquement aux immigrés, homosexuels, militants de gauches, syndicalistes,… Et laisse bien tranquille le monde patronal. Même si aujourd’hui les militants de Nation prennent bien garde à ne pas recourir à des méthodes violentes, le danger existe bel et bien.

Des emplois, pas de racisme

La meilleure manière de leur couper l’herbe sous le pied est de dénoncer leurs réels objectifs tout en ne les laissant pas seuls à dénoncer l’establishment capitaliste (politiciens, médias dominants,…) et l’effet néfaste des mesures d’austérité. C’est pourquoi nous jugeons de la plus haute importance de lier l’antiracisme et l’antifascisme à la question sociale et à la lutte contre la politique des partis établis. C’est ce que nous exprimons par notre slogan ‘‘Des emplois, pas de racisme, tout ce qui nous divise nous affaiblit’’

N’hésitez pas et participez à nos actions, prenez contact pour en savoir plus sur nos analyses, nos méthodes et notre histoire, et manifestez avec nous contre le NSV !

Manifestation anti-NSV :7 mars, 20h, à la gare de Louvain

Partager :
Imprimer :

Soutenez-nous : placez
votre message dans
notre édition de mai !

Première page de Lutte Socialiste

Votre message dans notre édition de mai