Régularisation immédiate de tous les sans-papiers!

Depuis les régularisations de 1999, le nombre d’étrangers en séjour illégal a de nouveau augmenté. Cette réalité est due à la misère croissante dans les pays du Sud, organisée par les pouvoirs des pays occidentaux avec la complicité des dirigeants locaux. La solidarité avec les sans-papiers est nécessaire car, n’en déplaise à ceux qui pensent “qu’on ne peut pas accueillir toute la misère du monde”, le sort des travailleurs belges et celui des illégaux sont indissolublement liés.

Simon Hupkens

Face à l’afflux de réfugiés en Europe et en Belgique, les partis traditionnels ne proposent que des versions plus ou moins édulcorées du repli identitaire et sécuritaire. Du flicage permanent à l’organisation de la précarité, le gouvernement met en oeuvre une politique entièrement dévouée aux intérêts de la bourgeoisie. Travail illégal, donc mal payé et dénué de toute protection sociale, est la seule alternative laissée à ceux qui, par nécessité, ont quitté leur pays pour venir chercher un avenir meilleur en Europe. Cette situation bénéficie en premier lieu au monde des entreprises qui se constitue ainsi un réservoir de main d’oeuvre bon marché et docile. Mais elle n’a pas de conséquences que pour les travailleurs illégaux. Elle permet aussi de faire pression sur les salaires et les conditions de travail des salariés belges. Certains secteurs sont réputés pour mettre en concurrence les travailleurs déclarés et les illégaux. C’est le cas de la construction, l’horeca ou encore l’agriculture.

Face à cette stratégie plus ou moins consciente du patronat, il importe que les travailleurs de toutes origines ne se laissent pas diviser mais, au contraire, resserrent leurs rangs pour contrer ses attaques contre leur niveau de vie. La fédération Liège-Huy-Waremme de la FGTB l’a bien compris et à commencé a travailler dans cette voie en lançant une campagne d’affiliation des sans-papiers. Continuer sur cette lancée implique d’exiger du gouvernement une campagne massive de régularisation de tous les sans-papiers sans distinction afin d’empêcher le patronat d’entretenir la division. Le mouvement social belge se trouve devant une tâche d’ampleur, plus difficile à réaliser encore qu’en 1999.

A cette époque, l’occupation des églises par les collectifs de sans-papiers et l’indignation soulevée par l’assassinat de Semira Adamu, conjuguées à l’incapacité du gouvernement de gérer la multitude de dossiers, avaient abouti à une régularisation. Régularisation partielle, arrêtée à mi-chemin mais régularisation tout de même, qui avait permis d’améliorer le quotidien de près de 50.000 illégaux.

Aujourd’hui, l’intransigeance du ministre de l’intérieur Patrick Dewael et le peu de mobilisation rendent les choses plus difficiles.

Cependant des initiatives de terrain vont dans la bonne direction: la campagne de la FGTB mais surtout le développement de l’UDEP (Union de défense des sans-papiers), structure autonome créée par et pour les sans-papiers, qui rend possible une fédération du mouvement autour d’elle. Le mouvement n’a pas dit son dernier mot.

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