Aujourd’hui, une manifestation internationale des travailleurs d’ArcelorMittal prend place à Strasbourg au Parlement européen. Divers euro-députés du groupe parlementaire de la Gauche Unitaire Européenne se sont déclarés solidaires de ce combat et défendent la nationalisation de l’outil sans indemnisation et sous le contrôle des travailleurs.
Strasbourg, 6 Février 2013
Chers/chères Camarades,
L’annonce de la fermeture de 7 lignes de production sur les 12 que compte le site de la phase à froid du bassin sidérurgique liégeois démontre s’il en était encore besoin la soif de profit inextinguible du géant ArcelorMittal. Avec l’arrêt de la phase à chaud annoncée précédemment, ce sont plus de 2000 emplois directs et des milliers d’autres emplois indirects qui vont disparaître afin de satisfaire l’avidité de quelques actionnaires et spéculateurs.
Partout en Europe les travailleurs sont confrontés à cette logique perverse. La fermeture de l’usine Ford à Genk ou du site d’ArcelorMittal à Florange en France montrent que la voracité du capitalisme ne s’arrête à aucune frontière ni aux portes d’aucun secteur économique. C’est pour ça que nous disons avec vous: "Non au diktat de ArcelorMittal! Non aux licenciements et fermetures partout en Europe!"
Partout les travailleurs qui lui font face ne peuvent compter que sur leurs propres forces, constamment trahis par des politiciens traditionnels qui prennent toujours le parti du plus fort. Même si l’ensemble du monde politique semble s’émouvoir et que des politiciens traditionnels ont dû se prononcer favorablement à la ‘nationalisation’ du site, il est clair que la classe politique contaminée par le dogme néolibéral qui veut d’une nationalisation capitaliste. Le but sera de rendre l’usine ‘attractive’ aux investisseurs. Que-ce-que ça veut dire, alors? Qu’elle sera achetée par des parasites qui veulent la détruire aujourd’hui, gérée par les anciens managers et orientée vers les marchés. Mais pouvait-on attendre autre chose de ceux qui continuent, année après année, à arroser d’argent public un grand patron pour qu’il consente à continuer à faire des bénéfices ici plutôt qu’ailleurs ?
Pour les travailleurs la seule option envisageable si l’on veut épargner la misère à des milliers de familles est une vraie nationalisation, sans indemnisation pour ArcelorMittal, nous avons déjà payé notamment avec les milliards d’euros des réductions d’impôts qu’ils ont reçus, et sous le contrôle démocratique des travailleurs.
Nous voulons exprimer notre solidarité fraternelle avec votre lutte et vous souhaiter bon courage, a vous ainsi qu’a tous les autres travailleurs d’ArcelorMittal et de ses sous-traitants partout en Europe.
Cordialement,
Les députés européens:
- Paul Murphy Socialist Party (Irlande)
- Lothar Bisky Die Linke (Allemagne)
- Nikolaos Chountis SYRIZA, Coalition de la Gauche Radicale (Grèce)
- João Ferreira Partido Comunista Português (Portugal)
- Thomas Händel Die Linke (Allemagne)
- Takis Hadjigeorgiou AKEL Parti progressiste des travailleurs (Chypre)
- Jacky Hénin Parti Communiste Français / Front de Gauche (France)
- Patrick Le Hyaric Parti Communiste Français / Front de Gauche (France)
- Kartika Tamara Liotard Indépendante (Pays-Bas)
- Marisa Matias Bloco de Esquerda (Portugal)
- Willy Meyer Izquierda Unida (Espagne)
- Younous Omarjee Alliances des Outre-Mers (France)
- Søren Bo Søndergaard Folkebevægelsen mod EU (Danemark)
- Alda Sousa Bloco de Esquerda (Portugal)
- Kyriacos Triantaphyllides AKEL Parti progressiste des travailleurs (Chypre)
- Sabine Wils Die Linke (Allemagne)
- Gabi Zimmer Die Linke (Allemagne)
- Inês Zuber Partido Comunista Português (Portugal)