Victoire des dockers contre la libéralisation du travail portuaire

Le 16 janvier, 9.000 dockers de toute l’Europe ont manifesté à Strasbourg contre la nouvelle tentative de la Commission européenne pour libéraliser le travail portuaire. Trois jours plus tard, le Parlement européen a rejeté cette proposition.

Depuis 1997, la Commission multiplie les propositions de libéralisation de ce secteur. Elle veut permettre aux armateurs de faire assurer le chargement et le déchargement de toutes les marchandises à bord des bateaux par les équipages de ceux-ci et non plus obligatoirement par les dockers. Or ces équipages sont de plus en plus constitués de marins recrutés dans les pays pauvres et qui sont mal payés. Le but des propositions de la Commission est donc évidemment de réduire les coûts et de faire augmenter les profits du patronat. Mais des intérimaires ou des hommes d’équipage affectés au chargement ou au déchargement n’ont pas la même compétence professionnelle que des dockers agréés et ils subiraient davantage la pression des armateurs et des firmes.

La mise à l’écart des dockers professionnels mènerait inévitablement à une multiplication des accidents de travail et à une dégradation de la sécurité dans les ports.

Même si cette victoire n’est sans doute que temporaire (la Commission avait déjà essayé de faire voter la même proposition en 2003 et elle a annoncé qu’elle allait faire rapidement de nouvelles propositions), les dockers viennent de montrer qu’une résistance déterminée contre les attaques est payante.

Les dockers, sur base de luttes anciennes, ont arraché un bon statut. Et c’est encore par la lutte qu’ils l’ont jusqu’à présent conservé. Cela peut constituer un exemple pour tous les autres travailleurs. Le fait que leur lutte a été menée à un niveau international et que des actions, dont des grèves, ont été mises sur pied dans une dizaine de pays de l’Union Européenne a permis d’empêcher que les patrons puissent monter les travailleurs les uns contre les autres. Ce qui n’a pas empêché, à Anvers, le patronat de déclarer que les actions à Rotterdam avaient été moins dures et que cela risquait de porter atteinte à l’image du port d’Anvers…

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