Louvain: soirée autour de la lutte chez Ford et les sous-traitants

Le 25 janvier, une soirée d’information et de discussion a eu lieu à Louvain au sujet de la lutte du comité d’action des sous-traitants de Ford. Leur position combative (droits égaux avec les travailleurs de Ford, maintien de l’emploi ou salaire jusqu’en 2020, participation aux négociations) n’a pas eu à faire face qu’à l’opposition des médias liés au patronat. Certains secrétaires syndicaux eux aussi ont clairement choisi le camp opposé aux travailleurs.

Par Peter Delsing

‘‘Nous avons été traités comme des pestiférés’’, a déclaré Patrick Trusgnach, délégué syndical et porte-parole de ce comité d’action qui s’est fait remarquer chez les travailleurs, à l’intérieur et à l’extérieur du syndicat, par sa combativité.

La discussion a fait part de l’incrédulité des travailleurs : comment une direction syndicale peut-elle rester sans réagir dans une telle situation ? Le comité d’action a été un excellent moyen de réunir les militants syndicaux qui disposaient d’une base réelle parmi les travailleurs. Le comité exige que les travailleurs des sous-traitants de Ford connaissent des conditions identiques aux travailleurs de Ford et qu’ils soient partie prenante des négociations. Le comité développe aussi ce qu’une véritable démocratie syndicale implique, avec un contrôle de la base, des réunions, des votes,… à chaque étape de la lutte.

Avec cette pratique de sous-traiter une partie de la production, des différences se sont créées entre les travailleurs de Ford et ceux des soustraitants. Cette question de l’unité est toujours un thème important dans les discussions. Cette unité ne peut être réalisée que par des syndicats qui impliquent leur base pour une lutte conséquente en défense de chaque emploi, sans laisser qui que ce soit sur le côté, par-delà les frontière entre entreprises.

La discussion lors de cette soirée a aussi beaucoup tourné autour de la revendication d’une nationalisation démocratique – sous le contrôle des travailleurs – des entreprises qui menacent de procéder à des licenciements collectifs. Aujourd’hui, à Ford, c’est encore un avis minoritaire. Pour beaucoup, un bon plan social est la seule chose envisageable. En liant cette lutte à celle d’autres entreprises (ArcelorMittal,…) cette revendication peut commencer à trouver un large écho.

Plusieurs orateurs ont parlé de l’énorme importance du comité d’action comme exemple de ce qui est possible de faire quand les travailleurs prennent leur propre lutte en mains. Au cours des prochains mois, une lutte peut éclater à nouveau.

La crise du capitalisme rend nécessaire la constitution de réseaux et de forums de discussion entre militants combattifs, activistes politiques et jeunes radicalisés. Les syndicats doivent se tourner vers les meilleures traditions du passé : celles de la lutte, de la démocratie et de l’implication active de la base militante dans le cadre du combat pour une société qui ne sera pas sacrifiée pour les profits !

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