Namur : Grève régionale du 19 décembre – Il faut faire monter la pression et étendre le mouvement contre l’avalanche d’austérité !

Ce qu’il ressort de l’assemblée de délégués et de militants de la FGTB du 23 novembre 2012, c’est la volonté de la base syndicale de lutter contre l’austérité. Ce soir-là, des discussions de délégués par centrales ont eu lieu pour remettre les volontés de la base à la direction. Et le résultat est là ; les militants de la régionale de Namur veulent engager le combat contre les mesures antisociales du budget Di Rupo.

Tract du PSL

C’est une très bonne chose que les directions syndicales soient plus à l’écoute de la volonté de la base, de ces militants qui se battent quotidiennement dans leurs entreprises pour garantir les droits des travailleurs. Ce modèle de réunions syndicales doit être réédité et amplifié pour assurer une mobilisation encore plus large dans le futur. Car elles permettent le dialogue démocratique au sein de nos organisations syndicales. Beaucoup de militants syndicaux en ont ras le bol des attaques permanentes contre les salaires et les conditions de vie des travailleurs. Si le permanent syndical de la Centrale Générale estimait ce soir-là que « nous sommes à un tournant de l’histoire sociale de Belgique », face à « un gouvernement à la botte du patronat », alors la réaction doit être à la mesure de l’attaque : organisée, planifiée et massive.

Un plan d’action, c’est quoi ?

C’est avant tout un bon calendrier d’action qui permettrait d’élargir un mouvement actuellement limité à une minorité d’habitués, de construire des expériences de lutte et de renouer avec les traditions perdues. Parmi celles-ci : celle des assemblées générales régulières sur les lieux de travail, mais aussi dans les quartiers ou dans les écoles afin d’expliquer clairement la situation politique et économique à tous, ainsi que les propositions alternatives à l’austérité. De telles AG permettraient de construire sérieusement la mobilisation et de la renforcer dans la durée.

Un plan d’action cohérent pourrait par exemple être composé de manifestations ou d’une succession de journées de grève en front commun, prévues à l’avance, de 24h pour commencer, puis de 48h et pourquoi pas de 72h. C’est une proposition un temps défendue par Nico Cué, président des métallos FGTB Wallonie-Bruxelles.

Le mouvement des travailleurs n’a pas encore conscience de sa force extraordinaire : en Belgique 75% des travailleurs sont syndiqués, 125.116 ont été candidats aux dernières élections syndicales, qui ont bénéficié d’un taux de participation de 70%. Ce qui en fait les élections les plus proches des gens.

Mais pour saisir tout le potentiel de cette force collective, il nous faut un plan d’action concret avec des mesures politiques alternatives crédibles à présenter aux collègues de nos entreprises, de l’espace et du temps pour présenter les causes de l’austérité et ses conséquences dramatiques pour la majorité sociale. Il faut aussi, comme le fait la dernière campagne de la FGTB sur la dette, pointer du doigt la manière dont les énormes richesses produites collectivement sont accaparées par une minorité sociale par différents mécanismes fiscaux.

Des politiques d’austérité inacceptables

Le gouvernement Di Rupo a déjà réalisé une austérité de 18 milliards d’euros, soit deux fois le budget annuel de la Communauté Française. Les mesurettes telles que la réforme des intérêts notionnels ou la lutte contre la fraude fiscale pour à peine quelques centaines de millions d’euros alors qu’en Belgique, elle est estimée entre 13 et 30 milliards, sont des concessions que le grand patronat peut se permettre. Les attaques contre les travailleurs et les allocataires sociaux, par contre, sont intenables. Comment justifier les attaques contre les chômeurs lorsque, chaque mois, les pertes d’emplois se comptent par milliers ?! Dans notre région, AGC, Kraft, Solvay et bien d’autres, dégraissent à tour de bras.

L’attitude des différents gouvernements (fédéral et régionaux) dans les dossiers chauds d’Arcelor Mittal ou Ford Genk est révélateur. Ils ont nationalisé les pertes énormes des banques, mais ne sont pas prêts à investir dans la production réelle pour préserver l’emploi. Le gel salarial est présenté comme un effort collectif indispensable à fournir, mais ce sont toujours les mêmes qui paient ! La productivité horaire belge est la cinquième meilleure au monde. Par contre, l’impôt effectif en Belgique sur les grandes entreprises n’est que de 5% notamment grâce au système des intérêts notionnels.

L’arrogance du patronat à propos du prochain AIP, la marge de 0,0% d’augmentation décidée par le gouvernement et la discussion qui devrait porter sur la flexibilité est un exemple de plus que nous devrons lutter pour remettre en avant notre agenda. Le coût de la vie n’est pas compensé par l’index, ils l’ont vidé de sa substance en retirant les cigarettes, l’alcool et l’essence avec l’index santé, et cela va être encore aggravé par le nouvel « index produit blanc ».

Unité des travailleurs

Bien sûr, la combativité n’évolue pas au même rythme dans chaque secteur, chaque centrale, chaque fédération syndicale ou chaque région du pays. Utilisons notre combativité pour inspirer d’autres travailleurs, pour entamer un dialogue avec eux et voir comment ils peuvent nous rejoindre. Evitons d’approfondir les divergences ! Nous diviser, c’est déjà ce que font les patrons, leurs médias, leurs politiciens et, malheureusement aussi, certains « dirigeants syndicaux ».

Le PS est un frein aux luttes sociales

De véritables socialistes ne voteraient pas l’austérité, ils ne voteraient pas un budget aussi défavorable à l’ensemble de la population. Ceux qui le font sont des traîtres ou des ennemis, et on doit les traiter comme tels. De véritables socialistes organiseraient la résistance à l’austérité quoiqu’il en coûte. Et aujourd’hui, ça veut dire quitter cette machine nauséabonde, bureaucratique et antisociale qu’est le PS.

Nous devons donc construire une nouvelle formation politique qui soit véritablement à gauche. Une formation qui soit la nôtre, celle de la classe des travailleurs. Une formation où l’ensemble des sensibilités et des tendances existantes au sein de la classe des travailleurs serait représenté et s’unirait sur base d’un minimum de clarté idéologique. Une clarté qui émergerait grâce aux débats d’idées, grâce aux discussions parfois polémiques, mais c’est comme ça qu’on aura le couteau le plus aiguisé : c’est-à-dire des perspectives et une direction capable de conduire à la victoire.

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