Les menaces d’austérité planent aussi sur le secteur culturel. Les artistes descendent dans la rue.

L’annonce récente de la part de la ministre de la culture Fadila Laanan d’une coupe budgétaire de 45% du Conseil d’aide aux projets théâtraux (CAPT) de la Féderation Wallonie-Bruxelles a été suivie d’une mobilisation du secteur des arts de la scène le 20 novembre dernier devant les locaux de la ministre. Lors de ce rasemblement, la Ministre de la Culture Fadila Laanan a reçu les membres du Conseildead (groupe d’artistes à l’initiative de la pétition qui a ressemblé plus de 12.000 signatures) ainsi que de représentants de la danse et des musiques non-classiques pour leur présenter ses propositions.

par Marissa et Nico M. (Bruxelles)

Le cabinet a depuis communiqué des nouvelles budgétaires, en remplacement de celles annoncées précédemment qui s’élevaient à 580.000€ d’économie à réaliser.

Les nouvelles propositions visent à maintenir l’enveloppe de l’aide à la création théâtre à 1.130.000€ et l’enveloppe de l’aide à la création danse à 425.000€ (montants ajustés 2012). Les enveloppes sont maintenues, mais le montant à économiser est également maintenu, seule la méthode pour atteindre ces économies a été revu. D’ailleurs le retour aux montants non ajustés et l’indexation des enveloppes ne semblent pas encore à l’ordre du jour.

Face à cette nouvelle situation, les travailleurs du secteur se sont donnés rendez-vous ce mercredi 5 décembre. Conseildead a appelé à un grand rassemblement de tout le secteur artistique devant le siège du Gouvernement de la Féderation Wallonie-Bruxelles. Le rassemblement a été une réussite et malgré la pluie le nombre de manifestants n’a pas faibli depuis le 20 novembre. Plusieurs orateurs ont réaffirmé la place de la culture au sein de la société: “nous sommes comme les métallos, les travailleurs de Ford Genk, les enseignants, les chômeurs, les grecs, les portugais,…” Ils sont aussi intervenus pour la solidarité totale de l’ensemble du secteur artistique, le refus des mesures d’austérité et la nécessité d’un refinancement public.

Il faut noter que cette amputation dans les budgets culturels, ainsi que toutes les mesures d’austérité prennent place en même temps que 5,5 milliards d’euros sont injectés au capital de Dexia, dont 2,9 milliards à charge de la Belgique. Déjà en 2008 le gouvernement avait sauvé le groupe bancaire. On peut constater que l’austérité ne fonctionne pas, comme l’expérience de la Grèce l’indique. Les mesures de crise déployées par le ministère de culture ne peuvent générer qu’une plus grande précarisation de tout le secteur et plus de chômage. En Grèce, en Espagne, l’austérité brutale n’a fait qu’approfondir les problèmes et donc toujours plus d’austérité.

Ce n’est pas aux travailleurs, régisseurs, artistes, comédiens, danseurs,… et aux spectateurs de payer pour une crise qui n’est pas la nôtre! Pour lutter contre l’austérité et pour l’emploi nous avons besoin d’un plan d’action combatif capable de rallier tous les secteurs en colère qui subissent l’austérité et les conséquences de la crise.

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