L'austérité ça ne marche pas : Défendons notre pouvoir d'achat !

18 milliards d’euros d’austérité budgétaire en un an !

Pour un plan d’action contre l’austérité et pour l’emploi

Et dire qu’il nous parlait (sans rire) de ‘‘rigueur’’ à la place ‘‘d’austérité’’… Pour le budget 2013, Di Rupo 1er a trouvé 3,7 milliards d’euros d’économie (en attendant le contrôle budgétaire de mars…), une somme qui s’ajoute aux 14,3 milliards d’euros déjà assainis depuis l’arrivée en fonction du gouvernement. Et 18 milliards d’euros, tout de même, ça représente deux fois le budget annuel de la communauté française…

Par Nicolas Croes

Dans le paquet de mesures du Budget 2013, on parle de lutter contre la fraude fiscale pour récupérer 216 millions d’euros : elle est estimée à 13 milliards d’euros par an par l’Institut des Comptes Nationaux et à 34 milliards par le professeur Pacolet de la KULeuven ! Quant à la réforme des Intérêts Notionnels, il s’agit d’aller chercher 170 millions d’euros dans un cadeau fiscal monumental pour les entreprises qui pèse plusieurs milliards sur les recettes de l’Etat.

Alors que de plus en plus de gens ont du mal à joindre les deux bouts, c’est à nouveau à nous de trinquer avec nos services publics (674 millions), notre sécurité sociale (710 millions) et nos salaires ! Un gel salarial, ça ne s’était plus vu depuis les années ’90, et ça arrive au moment où un Belge sur dix (!) est déjà surendetté. La plateforme ‘‘Journée sans crédit’’ a ainsi dénoncé, en se basant sur les données de la Banque Nationale, que ‘‘fin octobre de cette année, le cap des 100.000 personnes en règlement collectif de crédit a été franchi (100.192 exactement)”.

Il s’agit d’un élément parmi tant d’autres qui explique pourquoi 64 % des Belges considèrent comme ‘‘très négatives’’ ou ‘‘plutôt négatives’’ les conséquences du budget 2013 (sondage Ipsos/RTL/Le Soir). D’autre enquêtes Ipsos/RTL/Le Soir ont récemment mis en avant que seuls 5% des Belges veulent la suppression de l’index, que 86% sont opposés à une augmentation de la TVA, que 80% sont pour taxer la spéculation financière ou encore que 75% sont favorables à un impôt sur la fortune. Mais dans les bureaux de rédaction, il faut croire qu’il y a 5% de partisans de l’impôt sur la fortune et 75% de défenseurs de la suppression de l’index !

Ces chiffres reflètent plusieurs choses, et tout d’abord que l’intensive campagne de propagande médiatique et politicienne pro-patronale ne prend pas. Ce n’est pas un hasard, les mesures ‘‘anticrise’’ sont autant d’attaques antisociales et, dans tous les pays où elles ont été appliquées, aucun signe d’éclaircie n’est apparu. Difficile d’en défendre l’utilité… D’autre part, et c’est le plus important, toutes ces données démontrent très clairement que le potentiel est véritablement extraordinaire pour une mobilisation des couches larges de la société contre les véritables responsables de la crise : les spéculateurs, les grands actionnaires, les grands patrons et leurs amis politiciens.

Dans un communiqué qui a suivi l’annonce du budget, la centrale des employés de la CSC (la CNE) a notamment déclaré : ‘‘Après cinq années d’austérité, la dette publique de la Grèce atteint 190% du PIB, le pays connaît un chômage de 23,5% et les salaires ont baissé de 30 à 40%. (…) Il est désormais clair que ce sera à l’alliance des syndicats et des forces politiques de gauche de mettre les alternatives à l’agenda du gouvernement, en utilisant les moyens dont ils disposent encore.’’

Les moyens dont nous disposons se basent sur la puissance collective du mouvement des travailleurs. Eux, en face, ils ont le capital. Nous, nous avons la force du nombre. Il nous faut maintenant un bon plan d’action de grèves et de manifestations avec une large campagne de sensibilisation dans les entreprises et dans les rues. Pour autant que l’on arrive à convaincre largement que, cette fois, il ne sera pas simplement question d’une promenade à Bruxelles avec sifflets et pétards, mais d’une escalade d’actions destinée à construire un rapport de force militant, rien ne pourra s’ériger devant nous.


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