Néolibéralisme: 15,2% de pauvres en Belgique

6,4% des travailleurs sont pauvres

Selon une enquête de l’Université d’Anvers, le taux de pauvreté en Belgique est de 15,2%, ce qui signifie que cette proportion de la population dispose d’un revenu inférieur au seuil de pauvreté, soit moins de 772,46 € par mois. Après analyse, deux faits fondamentaux sautent aux yeux.

Xavier Dupret

D’une part, le seuil de pauvreté défini par l’enquête est supérieur au montant des prestations pour certaines catégories d’allocataires sociaux (minimexés isolés et statuts cohabitants). L’importance croissante du risque de pauvreté en Belgique s’explique par le démantèlement de la protection sociale.

Si l’on se réfère aux chiffres du GRESEA pour la période 1995-2005, le montant des cadeaux concédés par les gouvernements Dehaene et Verhofstadt au patronat est passé de 1,05 à 4,88 milliards € par an. Présentée à l’origine comme une aide à la création d’emploi, cette politique n’a bénéficié qu’au patronat. Pour mémoire, l’ONEM dénombrait 545.000 demandeurs d’emploi en septembre 1995 contre 591.000 dix ans plus tard.

La présence du PS et du SP.a au gouvernement n’aura finalement qu’affaibli la protection sociale dans un contexte de fort taux de chômage et de précarité croissante.

D’autre part, en ventilant les résultats de l’enquête par catégories sociales, on peut relever que 6,4% des travailleurs vivent sous le seuil de pauvreté!

Ce type de constat fait clairement ressortir l’absurdité du concept d’”Etat social actif” qui scelle l’union entre socialistes et libéraux au niveau fédéral et qui définit l’insertion sur le marché de l’emploi comme la seule forme de protection contre la pauvreté.

Dans le contexte actuel de détricotage de la sécurité sociale, il va de soi que cette politique a conduit à une détérioration des conditions de vie des classes laborieuses.

En effet, en laissant filer les allocations de chômage vers le bas (en Belgique, 30% des chômeurs sont pauvres), en organisant la chasse aux chômeurs tout en prônant plus de flexibilité, on a de plus en plus contraint les candidats à l’emploi à accepter n’importe quel job.

En bout de course, le pouvoir d’achat de l’ensemble des travailleurs a baissé de 0,50% au cours de l’année 2003. En comparaison, à la même époque, les profits des entreprises belges ont grimpé de 15% …

Pour mettre fin à cette situation inaxeptable, il faut tourner le dos à la politique néolibérale et anti-sociale mise en oeuvre depuis 20 ans. Seule une reprise des luttes peut amener ce changement plus que jamais nécessaire.

Pour cela, la formationd’un nouveau parti des travailleurs résolument ancré à gauche est essentiel.

En effet, comme ailleurs en Europe, la remise en cause des acquis sociaux en Belgique a été orchestrée par des formations politiques social-démocrates. Que la faillite du système soit aussi la leur!

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