La ''Marche pour l'avenir'' dans le Limbourg a pu compter sur une large solidarité

Les estimations concernant le nombre de participants ) cette marche varient de 15.000 à 25.000. Une seule certitude : beaucoup de gens étaient présents, de même que la volonté de lutter pour préserver l’emploi. La manifestation qui a démarré du centre de Genk pour se diriger ensuite vers le site de C-Mine, lieu hautement symbolique puisque maintenant, vingt ans après la fermeture des mines du Limbourg, la fermeture de Ford-Genk signifierait d’en finir avec l’actuel plus grand pourvoyeur d’emplois de la région. Nous ne devons pas accepter un tel scénario, qui signifierait d’enterrer l’emploi lui-même.

La "Marche pour l’avenir" a rassemblé des dizaines de milliers de personnes. Mais dans les médias, plus particulièrement en Flandre, l’attention a plus largement été accordée aux politiciens libéraux, sociaux-libéraux, catholiques-libéraux ou flamands-libéraux qui hier encore appelaient à s’en prendre à l’index et aux salaires, mais ont exprimé à cette occasion leur  »solidarité » hypocrite et leurs condoléances à destination des travailleurs de Ford et des sous-traitants. C’était étrange, et a plutôt renforcé le sentiment de  »funérailles ». Mais de quel côté sont-ils? Au regard de leur politique de libéralisation et de leur plaidoyer en faveur du  »modèle allemand » de bas salaires, nous savons qu’ils ne sont – très clairement – pas du nôtre.

Il est logique que de nombreux travailleurs espèrent pouvoir recevoir une importante prime de licenciement. Chez les sous-traitants, il faudra beaucoup moins compter dessus. Il est vrai que lutter contre une multinationale ne semble pas évident et, de plus, il y a effectivement une crise de surproduction dans le secteur automobile. S’il est possible de partir en retraite anticipée, il y en aura un grand nombre qui applaudiront des deux mains. Mais tout ça ne donne aucune réponse concernant le futur des prochaines générations. Si tous les bons emplois disparaissent, l’avenir des jeunes ne sera fait que d’emplois précaires, temporaires, flexibles, mal-payés, entrecoupées de périodes de plus en plus longues de chômage. Quelles perspectives de vie cela offre-t-il?

Nous refusons de voir se développer un véritable désert industriel. Si Ford ne souhaite plus utiliser son usine de Genk, pourquoi ne pas placer celle-ci dans les mains de la collectivité, dans le secteur public ? Il s’agit d’une usine performante, disposant d’un vaste savoir-faire et de travailleurs qui ont démontré de nombreuses années durant qu’ils sont prêts à travailler dur. Allons-nous laisser tout cela partir à la poubelle? Ou alors allons-nous lutter pour le maintien de tous les emplois afin d’assurer que les générations futures aient un avenir dans la région ?

Le besoin de moyens de locomotion ne va pas disparaitre du jour au lendemain. La société a besoin de moyens de transports collectifs et privés. Le site de Ford pourrait parfaitement accueillir la production de moyens de transport abordables et de transports publics de même qu’une structure de recherche concernant des alternatives écologiquement responsables. La revendication de la nationalisation et de la reconversion du site, que nous avons défendue lors de la manifestation de ce dimanche, a pu compter sur un large soutien. Cette Marche pour l’avenir a démontré le potentiel qui existe pour un vaste mouvement de lutte autour de revendications offensives. Il faudra toutefois efficacement organiser ce combat, avec un bon plan d’action.

Le PSL était présent lors de cette manifestation, de même que Rood! (une initiative politique plus large à laquelle nous collaborons en Flandre), aux côtés également d’autres partis de gauche et de groupes militants. Le PSL et Rood ont constitué une délégation commune, forte et combative, qui n’a cessé de scander des slogans et des revendications. On pouvait y voir beaucoup de jeunes membres des Etudiants de Gauche Actifs, mais aussi des syndicalistes, francophones et néerlandophones ensemble. Des stands d’informations avec notre matériel politique ont également été organisés, au début et à la fin du parcours. Nos militants ont vendu plus de 100 exemplaires de notre journal  »Lutte Socialiste » et également collecté environ 250 euros de solidarité financière grâce à notre matériel politique (en particulier nos badges). Rood! avait une affiche pour l’occasion, avec la revendication de la nationalisation de Ford. Au sein de la manifestation, nous avons souligné l’importance de la journée d’action européenne du 14 novembre en tant qu’opportunité pour se battre dans l’unité à travers les frontières nationales ou linguistiques, dans la perspective d’une véritable lutte européenne contre l’austérité.

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Première page de Lutte Socialiste