Pas de « scénario d’extension », Mais un plan d’action …
UN PROGRAMME OFFENSIF CONTRE LES ATTAQUES DU GOUVERNEMENT ET DES PATRONS EST NECESSAIRE
Aussi bien la FGTB que la CSC ont rejeté le Pacte des Générations «adapté». Ils traduisent ainsi le mécontentement énorme qui vit parmi la base. Car elle est consciente que, malgré les (super)profits des entreprises, ce Pacte des générations est le premier d’une longue série. La base était désireuse d’actions dures, principalement une grève générale de 24 heures, pour retirer ce pacte. Pourtant, le soi-disant ‘plan d’action’ que les directions syndicales ont proposé est une claque dans le visage de ceux qui ont fait grève et manifesté les 7 et 28 octobre. CECI N’EST PAS UN PLAN D’ACTION, MAIS UN « SCENARIO D’EXTENSION » !
A toutes les réunions syndicales, tant de la FGTB que de la CSC, auxquelles les militants du MAS ont participé, la volonté d’action était grande. Là où des votes ont eu lieu pour une nouvelle grève, une grande majorité était pour. Cela fut confirmé pendant la « journée d’information » du 25 novembre. L’usine Duferco avait déjà commencé à faire grève deux jours avant. La FN et quelques entreprises Liégeoises ont elles aussi débrayé spontanément à la journée d’informations. La grève ‘light’ de la FGTB chez VW-Foret fut suivie par 90% des travailleurs. Les votes sur la grève chez Beckaert et Picanol confirment cet image.
Quand le président de l’ACV-CSC Cortebeeck déclare que la majorité n’est plus prête à faire grève, c’est carrément un mensonge !
NEGOCIER D’ABORD…
Selon Cortebeek, la grève du 7 octobre de la FGTB était elle aussi déjà précipitée. «Négocier d’abord, puis faire grève» était sa «stratégie». Il a mené une très chère campagne publicitaire pour casser la grève. On a pu voir ce que rapportent les «négociations». Le gouvernement a utilisé l’opportunité des négociations pour diviser et mieux régner. On a tenté de faire atterrir le mouvement par des propositions valant uniquement pour le secteur du métal, pour qui le maintien des CCT existantes jusqu’à 2010 ne se résume qu’à la garantie de la pré pension à 55 ans. Pour la chimie et la construction, les concessions avaient un impact moins réel. La soi-disant marge pour négocier sur les durées de carrière et la liste des métiers lourds s’est révélée être une boîte vide. Un contenu concret n’est jamais arrivé.
En échange de ces concessions limitées, le patronat a reçu la soi-disant taxe nationale. Le taux d’impôts moyens pour les entreprises baisse ainsi de 34% à 26%. Ce cadeau suit les baisses de charges prévues et la diminution des contributions patronales pour les jeunes salariés (le ministre Van Velthoven a reconnu que c’était bien un cadeau pour le patronat).
Les concessions au secteur du métal ne suffisent pas. Ce secteur a aussi intérêt à ce que le règlement sur les restructurations prévus dans le Pacte des Générations soit retiré. En plus, les secteurs moins touchés aujourd’hui seront attaqués plus fortement ensuite. Maintenant déjà, une suite au Pacte des Générations est annoncée.
FACE A LA DIVISION AU SOMMET: L’UNITE A LA BASE
Aux tentatives du gouvernement et du patronat pour affaiblir le mouvement en le divisant doit être répondu une unité syndicale à la base aussi grande que possible. L’enjeu est de taille. Il ne s’agit plus seulement de quelques éléments techniques dans le Pacte des Générations, mais des attaques néo-libérales continuelles sur les travailleurs et leurs familles. De plus, la position des syndicats est mise en jeu.
… PUIS L’INFORMATION
Cortebeek prétend qu’après les «négociations, la base doit être d’abord informée». Comme si les ouvriers ne pouvaient pas lire entre les lignes! La base sait que ce Pacte n’est qu’une première ébauche, de même que la pré pension à 58 ans doit être dégagée le plus vite possible de la vue du patronat et du gouvernement. Personne ne va choisir la pré pension en sachant qu’il/elle doit commencer ailleurs dans les 6 mois suivant. Le dernier arrivé sera par la suite le premier à être mis à la porte. Quels cadeaux du gouvernement au patronat! Avec le Pacte des Générations, le chômage des jeunes ne va cesser d’augmenter.
LA FAIBLESSE ENTRAINE L’AGRESSION
Les hésitations de Cortebeek n’ont pas échappé au gouvernement et au patronat. Au plus il bloque le mouvement, au plus leurs revendications sont dures. La suppression de l’index est déjà sur leur liste pendant que les licenciements se suivent et se ressemblent, Imbev en témoigne à son tour.
LA FGTB SEULE ?
Verboven, le patron de la FGTB, pourrait s’engager vers une grève générale. La plupart des centrales de la FGTB et certainement la base, tout comme celle de la CSC, y est favorable. L’appareil de la FGTB avertit pourtant que le syndicat n’est pas capable de refaire la grève du 7 octobre. Quand le front commun syndical se brisera à nouveau, le gouvernement fera tout pour que les blocages routiers ne puissent plus jamais se faire. On peut également faire confiance aux patrons pour qu’ils utilisent tous les moyens judiciaires mis à leur disposition…
Par ailleurs, il est peu probable aujourd’hui que la base de la CSC suive avec autant de confiance la stratégie de démolition de sa direction. De plus, si la base de la CSC rejoint le mouvement, les blocages routiers ne sont plus nécessaires.
SEULE UNE INITIATIVE DE LA BASE POURRA EMPECHER LA GREVE DE POURRIR
La seule manière d’enterrer ce Pacte des Générations est d’intensifier la pression à la base. Le scénario d’une mort lente de la grève que veut la direction peut encore être évité.
Les deux manifestations du 2 décembre et la «manif de jeunes visible et originale» du 6 décembre annoncée par Cortebeek ne sont que des manœuvres qui visent à détourner l’attention. Beaucoup de militants de base veulent envoyer balader la direction et leurs actions hypocrites. Il est néanmoins important de participer massivement à ces actions et d’y faire entendre l’appel à une grève générale de longue durée dès le 13 décembre.
Actuellement, l’enjeu crucial est dans les grèves sectorielles du 8 décembre. A cette occasion, il faut répondre à Cortebeek, au gouvernement et au patronat par des grèves massives et une mise sous pression de la direction syndicale pour que les actions se poursuivent après le week-end.
Le gouvernement, le patronat et Cortebeeck espèrent nous démotiver et nous faire reculer, pour que nous abandonnions tout espoir. Ils peuvent toujours se brosser ! Même si, cette fois-ci encore, le gouvernement s’en sort, de nouvelles attaques nous attendent dans les semaines et les mois à venir.
C’est pourquoi le MAS invite à construire un réseau des syndicalistes combatifs.
FGTB/ABVV et CSC/ACV: rompre avec les « partenaires privilégiés »
IL FAUT UN NOUVEAU PARTI DES TRAVAILLEURS !
Et si le gouvernement tombe ?
Si après la chute du gouvernement arrive un nouveau gouvernement qui veut mener les même attaques, il faut répondre par de nouvelles actions. C’est ainsi que les dockers empêchent, depuis des années déjà, la libéralisation du travail du port. Chaque nouvelle tentative européenne de libéralisation rencontre une dure résistance. Et la libéralisation n’est toujours pas imposée!
Face aux attaques continuelles, il faut un programme syndical offensif. Dans les années 50, les syndicats avançaient l’idée de «réformes de structures». Pourquoi n’y a-t-il pas de revendications offensives maintenant: une semaine de 32 heures sans perte de salaire et avec des embauches compensatoires, une réponse au chômage des jeunes, un impôt sur la fortune…
LA REPRESENTATION POLITIQUE?
Le Morgen écrit : «ce gouvernement est confronté à une position extraparlementaire très forte, mais ce mouvement ‘de la rue et des usines’ ne reçoit pas d’écho parlementaire.» Les partis au gouvernement soutiennent le Pacte des Générations, les partis d’opposition officiels trouvent qu’il faut aller plus loin. En somme, tous défendent une politique néo-libérale dont les ouvriers et leurs familles sont les victimes.
Le MAS pense qu’il faut mettre des travailleurs sur les listes des élections politiques. Des travailleurs qui, de par leur participation active dans les luttes contre le Pacte des Générations, soient un relais politique aux revendications de ce mouvement.
Des réflexions à ce sujet peuvent être lancées via une conférence sur la construction d’une liste de gauche des travailleurs, et ce, sur base d’une structure fédératrice flexible, qui laisse assez d’espace pour des travailleurs des différents contextes (aussi bien FGTB/ABVV que CSC/ACV)
Le MAS veut populariser cette discussion et y travaille avec une pétition pour un nouveau parti des travailleurs (voir : www.partidestravaileurs.be). Cette pétition est un instrument pour mener la discussion sur les lieux de travail et dans le mouvement syndical. Nous voulons ainsi donner une direction à la recherche d’un prolongement politique qui a commencé.