Notre ville n’est pas à vendre !

Les élections du 14 octobre dominent actuellement le débat politique. Le gouvernement fédéral a reporté à après cette date sa déclaration de politique générale, où il sera question d’au moins 5 milliards d’euros d’économies supplémentaires. Le gouvernement flamand a de son côté besoin de trouver un milliard d’euros. Nulle trace de cela dans les slogans des politiciens… A lire les panneaux électoraux (quand il y a quelque chose à lire), les partis traditionnels font tout leur possible pour notre environnement de vie et de travail. Et malheur à celui qui rappelle que ces belles promesses sont rarement concrétisées ! Les caisses des communes sont vides, mais personne n’en fait mention.

Par Bart Vandersteene, tête de liste de Rood! à Gand.

La ville néolibérale étrangle ses habitants

Nombreux parmi nous sont ceux qui ressentent l’impact de la politique néolibérale appliquée par tous les partis traditionnels ces dernières décennies. Les finances de l’Etat ont été érodées par le choc des vagues de cadeaux fiscaux aux riches et aux entreprises, et on nous raconte maintenant que notre sécurité sociale est ‘‘impayable’’, de même que nos soins de santé et nos services publics. Selon cette logique, tout fonctionnerait mieux avec le secteur privé car la collectivité manque de moyens.

L’évolution de la situation sur le plan communal est similaire. Chaque ville doit participer à cette compétition (une véritable ‘‘course de rats’’) pour attirer de riches habitants, et tant pis si y habiter devient impayable pour des gens normaux. Une part toujours plus grande des ressources des villes sont utilisées à cette fin car, pour attirer de riches particuliers ou de grands investisseurs, il faut offrir quelque chose d’unique, des événements grandioses, des projets de prestige, de véritables oasis de luxe, de calme et de propreté,… Toutes choses bien souvent au détriment des nécessités de 90% des résidents habituels et d’une réflexion sur le long terme. Car pour séduire les investisseurs, il faut leur assurer un retour financier intéressant, et très rapide.

De plus en plus, la politique des communes n’est pas décidée en fonction des besoins des habitants, mais en fonction des possibilités de profits rapides pour le privé. Les services publics sont privatisés. La construction de logements est laissée à des promoteurs privés. Les garderies sont coûteuses et largement organisées par le privé. La gestion par les autorités communales est constamment plus en recul, elles semblent de plus en plus se condamner elles-mêmes à un rôle de simple directeur pour des investisseurs privés à la recherche de profit.

Stop aux assainissements, construisons une opposition de gauche

Pendant que les villes s’efforcent d’être colonisées par de riches entrepreneurs, les frustrations augmentent parmi la population face à un avenir incertain. Et encore ne sommes-nous pour l’instant qu’au début d’une diminution des conditions de vie. L’argent continuera de manquer pour les logements sociaux, les services publics, les soins aux personnes âgées, la politique sociale,… Nous devons parvenir à changer de cap.

D’autres choix peuvent être faits. Il est possible de créer suffisamment de logements abordables en construisant et en rénovant massivement des logements sociaux. Il est possible d’avoir une mobilité efficace, fluide et plus respectueuse de notre santé et de l’environnement en investissant beaucoup plus de ressources dans le développement des transports publics.

Un conseil communal a les moyens d’organiser cela sans être dépendant d’autres autorités. Suffisamment d’outils et de moyens sont à sa disposition, mais ils doivent être orientés autrement. Mais il est aussi crucial de générer des ressources supplémentaires. Aucun des partis traditionnels n’est toutefois prêt à s’y employer car cela équivaudrait à une véritable déclaration de guerre contre cette minuscule élite de riches qui pille les richesses de la société en ayant en sa possession une large part de celle-ci. La majorité de la population n’a pas réellement voix au chapitre. Elle est tenue à l’écart, consciemment divisée par divers moyens tandis qu’on lui balance de la poudre aux yeux en tentant de la convaincre qu’il n’existe qu’un choix entre la peste et le choléra.

Aucun slogan électoral creux élaboré par une agence de publicité n’a jamais construit le moindre logement social. Notre volonté lors de ces élections, en tant que véritables socialistes, est de nous engager dans la voie de la construction de la plus forte opposition de gauche possible afin d’enfin faire entendre une autre voix. L’ensemble de la vraie gauche doit se tenir par la main pour qu’une opposition de gauche puisse obtenir des succès à court terme.

Partager :
Imprimer :

Soutenez-nous : placez
votre message dans
notre édition de mai !

Première page de Lutte Socialiste

Votre message dans notre édition de mai