Deux journées de grève générale ont paralysé le pays et 100.000 personnes ont manifesté à Bruxelles le 28 octobre. Mauvaise communication ?
Le soir même de la manifestation, Verhofstadt déclare « comprendre l’inquiétude des gens qui manifestent » mais ajoute immédiatement « qu’il n’y aura plus de négociation sur le fond ». Normal de la part d’un premier ministre libéral. Mais les responsables PS et SP.a ne disent pas autre chose. « Je tenterai de voir si les syndicats sont prêts à participer aux discussions sur la mise en œuvre du Pacte de solidarité entre les générations. Mais on ne négociera plus sur son contenu. » approuve dès le lendemain Peter Vanvelthoven, ministre de l’Emploi (SP.a).
Jean Peltier
Les responsables socialistes ne se contentent pas d’assurer le service minimum. Ils mettent la pression sur les syndicats. Laurette Onkelinx se multiplie dans les journaux et à la TV pour défendre le pacte et expliquer que si les gens descendent dans la rue, c’est avant tout à cause de la « désinformation » organisée sur son contenu, en visant directement la FGTB. Le nouveau président du SP.a (et ancien ministre du Budget), Johan Vande Lanotte, va encore plus loin en affirmant que « Le syndicat ne s’intéresse qu’à une seule catégorie sociale, les gens de 50 à 60 ans qui ont un emploi » et en menaçant les syndicalistes qui ne partagent pas son point de vue « Ceux qui tournent le dos à la gauche regardent à droite ».Ce qui signifie en clair que, quand les syndicats critiquent le PS et le SP.a, ils apportent des électeurs au Vlaams Blok !
La réalité est pourtant toute autre. PS et SP.a ne sont aujourd’hui même plus un « moindre mal » qui tenterait de résister aux libéraux. Ils montent en première ligne pour défendre les attaques contre les prépensions, les privatisations des services publics, les cadeaux au patronat et la chasse aux chômeurs. Cela, les patrons le savent et le reconnaissent bien volontiers : Henri Mestdagh, le patron des patrons wallons, a récemment exprimé toute sa satisfaction envers le Plan Marshall de Di Rupo, («J’ai rarement vu un document aussi favorable à la création d’activités ») et aux socialistes « qui ont beaucoup évolué ».
De plus en plus de syndicalistes mais aussi de travailleurs, qu’ils soient actifs, chômeurs ou (pré)pensionnés, se rendent compte de cette évolution des partis qui prétendaient les représenter.
Mais il faut aller jusqu’au bout : si les partis socialistes ne nous défendent plus et nous tirent dans le dos, il faut rompre les liens qui attachent les syndicats à ces partis et construire un nouveau parti, un parti réellement de gauche qui mettra autant d’acharnement à défendre les intérêts des travailleurs que les partis de droite en mettent à défendre les intérêts des patrons !