L’énergie (nucléaire) aux mains de la collectivité !

La cuve du réacteur de Doel 3 a révélé une dizaine de milliers ‘‘d’anomalies’’ et de fissures. Le réacteur a été mis à l’arrêt, de même que celui de Tihange 2 dont la cuve provient du même producteur. Malgré cela, le gouvernement, par l’intermédiaire de l’Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire (AFCN), prévoit de les relancer à l’avenir. Cette décision est irresponsable. Doel 3 a 30 ans, et vient donc d’atteindre la limite d’utilisation initialement prévue pour les centrales nucléaires ; Tihange 2 a 29 ans.

Les réacteurs nucléaires de Doel 1 et 2 datent de 1975, mais leur durée d’utilisation a été prolongée jusqu’en 2015 et est passée de 30 à 40 ans sous le gouvernement Verhofstadt, tandis que Tihange 1 doit rester en activité 50 ans. Il semble pourtant que de sérieux problèmes apparaissent après 30 ans… Mais rien ne semble justifier de remettre en question la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires ! C’est que les profits sont bien trop juteux pour le secteur énergétique privé.

Il est incompréhensible de faire gérer les risques liés à l’énergie nucléaire par l’avidité du secteur privé. Dans l’intérêt de notre sécurité, et de nos portefeuilles, il est urgent que ce secteur devienne intégralement public ! Les politiciens sont responsables de l’augmentation des risques, puisque ce sont eux qui ont décidé de garder les centrales plus longtemps en activité.

Un dépotoir nucléaire à Fleurus

Même les applications du nucléaire à usage industriel et médical comprennent d’énormes risques pour la collectivité dès lors qu’ils sont sous la poigne des rapaces capitalistes. L’entreprise Best Medical Belgium a été déclarée en faillite en mai dernier, et sa direction a disparu en laissant derrière elle 80 chômeurs et une décharge illégale de déchets radioactifs. BMB était actif à Fleurus depuis à peine plus d’une année, en tant que propriété Team Best, aux mains du richissime homme d’affaires indien, Krishnan Suthanthiran.

Cet homme d’affaires est un donateur pour la lutte contre le cancer et est propriétaire d’un village abandonné au Canada transformé en station écologique pour touristes. Quelle hypocrisie ! Le nettoyage de la décharge de Fleurus prendra entre cinq et sept ans, et coûtera 50 millions d’euros à la collectivité. Les syndicats avaient pourtant prévenu du risque…La direction de BMB les avait même traités ‘‘d’irresponsables’’ lorsqu’ils avaient émis l’hypothèse qu’une faillite laisserait derrière elle une décharge nucléaire.

Tout ce qui concerne l’énergie nucléaire et ses applications comporte de grands risques. Aujourd’hui, ces risques sont laissés au grand public tandis que les bénéfices sont appropriés par le privé, pour qui, même les secteurs les plus dangereux ne sont que des citrons à presser jusqu’au bout. À la collectivité d’en gérer les conséquences. Si nous voulons réduire les risques et développer des sources d’énergies alternatives, il est crucial que le secteur de l’énergie passe entièrement sous contrôle public.

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