Le Democratic Socialist Movement condamne le massacre des grévistes de Lonmin. Cet assaut massif de milliers de policiers armés contre des travailleurs largement désarmés ne constitue en rien un accident. Il s’agit d’une tentative préméditée de la classe dirigeante capitaliste visant à restaurer leur règne – la dictature des patrons – en écrasant l’insurrection des mineurs dans le sang. La police, l’armée, le gouvernement, les patrons de Lonmin et toute l’élite capitaliste, nous avons malheureusement à rajouter les dirigeants du Syndicat National des Mineurs (NUM), sont unis du même côté dans cette guerre de classe. Pour eux, la mort de ces plus de trente personnes n’est qu’une légère irritation face à la sauvegarde de la valeur de leurs actions et de la taille de leurs profits. Leur richesse se construit avec la sueur, les larmes et la faim de la classe ouvrière, leur sang même si nécessaire. Il est grand temps pour la classe ouvrière de se lever et de riposter avec une grève générale de toutes les mines du nord oust et les collectivités de travailleurs.
Déclaration du Democratic Socialist Movement (CIO-Afrique du Sud)
La police a bien pu noyer la grève de Lonmin dans le sang pour l’instant, mais cela ne mettra pas fin la guerre qui a éclaté à Rustenburg. Les racines du conflit sont profondément ancrées dans le système capitaliste, dans la crise économique globale et dans la crise de la direction de la classe des travailleurs. Le prix du platine a sérieusement baissé en raison de la crise économique et les patrons des mines s’en prennent aux travailleurs pour le leur faire payer. En diminuant la production, ils espèrent maintenir le prix du platine et leurs profits au plus haut. Les dirigeants syndicaux du Syndicat National des Mineurs (NUM) et du Congrès des syndicats sud-africains (Cosatu) n’ont pas organise la défense contre ces attaques capitalistes, car ils ne voient aucune alternative à la logique du système capitaliste dont ils font de plus en plus partie des gestionnaire dans le cadre de leur alliance avec l’ANC actuellement au pouvoir. La politique de collaboration de classe du Cosatu, des dirigeants aux délégués de base, en est le résultat suicidaire.
En trahissant chaque principe de base de la lutte des travailleurs, les dirigeants du NUM sont devenus les agents des patrons des mines. Au cours de ces dernières années, les travailleurs de Murray et Roberts, Lonmin, Impala, Samancor et Anglo ont été forcés d’entrer encore et encore en rébellion contre les dirigeants du NUM qui avaient conclu des accords avec la direction des mines dans le dos des travailleurs. Cela a forcé les représentants du NUM à prendre l’habitude de s’adresser aux travailleurs armés ou protégés par des véhicules blindés de la police. Les dirigeants du NUM ont tué le syndicat en acceptant d’être au service des patrons, de se faire acheter des maisons et des cars et d’investir l’argent des travailleurs dans des joint ventures avec les patrons.
Le NUM n’ pas offert de voie permettant aux travailleurs d’aller de l’avant sur base d’une unité de classe, et a au contraire permis le maintien de dangereuses tendances tribales utilisées par les patrons pour diviser les travailleurs entre eux et empêcher la liaison avec les communautés locales de travailleurs.
Alors que les travailleurs de Lonmin luttent aujourd’hui pour un salaire de 12500 rands (environ 1.200 euros), le NUM a appelé la police et l’armée à intervenir alors que le dirigeant du syndicat NUM vient juste de recevoir une augmentation mensuelle de 40.000 rands (3.800 euros). En s’impliquant dans la lutte pour effectivement briser la grève de Lonmin, en autorisant ses membres à être utilises par les patrons pour diviser la lutte et en appelant les patrons, la police et l’armée à réprimer la grève, la direction du NUM a franchi la ligne de classe.
L’Association des travailleurs des mines et de la construction (AMCU) a rempli le vide laissé par la trahison des dirigeant du NUM, mais il reste encore à voir si elle pourra unir les travailleurs derrière une réelle alternative.
Le DSM pense que pour que l’AMCU puisse offrir une voie favorable aux travailleurs, elle devra se baser sur un programme qui reconnait que ce qui se produit à Rustenburg est une phase plus intense de la guerre de classe dans laquelle les patrons du secteur du platine, de même que leurs collègues à travers le monde, s’engagent pour faire payer le prix de la crise globale croissante aux travailleurs. Dans cette situation, les syndicalistes doivent prendre le camp de leurs patrons, comme le NUM l’a effectivement fait, ou alors se battre et riposter contre les patrons, contre les fermetures d’entreprises et contre les autres attaques en lançant une campagne de masse pour la nationalisation des mines sous le contrôle et la gestion des travailleurs.
Un syndicat méritant son nom devrait également appeler tous les travailleurs, qu’ils soient membres de l’AMCU, du NUM ou d’un autre syndicat, à s’unir derrière les revendications pour de meilleurs salaires. La crise ne pourra être résolue que par une unité qui défie les lignes des syndicats et des tributs.
Nous n’avons aucun doute que ce sont les policiers et les agents de sécurité de la mine qui ont attaqué les travailleurs en premier, comme cela a déjà été le cas en de nombreuses reprises dans le passé. Trois travailleurs de M&R à Marikana avaient encore été tués par la police et les agents de sécurité de la mine lors d’une manifestation le premier août. Deux autres travailleurs sur la vingtaine de blesses sont morts par la suite. Nous défendons le droit des travailleurs de se défendre eux-mêmes, de façon disciplinée. C’était une erreur de la part des travailleurs de Lonmin de répondre en tuant deux gardes de sécurité le samedi et deux policiers le lundi. Cela ne fait pas avancer la lutte mais la divise en donnant à la police, aux patrons des mines et à l’Etat de quoi justifier l’écrasement de la grève.
Le DSM appelle les travailleurs de l’AMCU et du NUM à revendiquer de leurs syndicats :
- d’organiser immédiatement des actions de grève de solidarité dans toutes les mines du nord ouest derrière la revendication des travailleurs de Lonmin pour de meilleurs salaires et pour le retrait de l’armée et de la police,
- d’appeler toutes les collectivités de travailleurs de rejoindre les actions de solidarité pour de meilleurs salaries et pour que les richesses du platine soient consacrées à la satisfaction des besoins de tous,
- d’appeler et de préparer une grève générale en protestation contre le massacre et pour de meilleurs salaires
- de mettre sur pied une commission des syndicats et des grévistes pour mener investigation sur le massacre de Marikana,
- d’organiser des comités disciplines d’auto-défense afin de mettre fin à la mort de camarades travailleurs,
- de lancer une campagne d’actions de masse pour la nationalisation des mines sous le contrôle et la gestion démocratique des travailleurs.
Envoyez une lettre de protestation au siège de Lonmin à Londres
L’adresse de contact de Lonmin à Londres est : contact@lonmin.com. Envoyez une copie à : dsmcwi@gmail.com. Voici ci-dessous un exemple de lettre :
Attention: CEO Ian Farmer and Chairman Roger Phillimore,
I/ we …………………….. call on Lonmin to intervene to stop the massacre of its striking workers at Marikana, South Africa immediately. A yet unknown number of striking workers were shot dead on August 16 by police in an orchestrated confrontation which was the direct result of Lonmin’s withdrawal from negotiations with the workers who are striking for a living wage.
We demand that Lonmin steps in to call on the police, army and mine security to withdraw and initiates new negotiations with the representatives chosen by the workers on strike.
We demand that Lonmin withdraws its threat to dismiss all striking workers with immediate effect.
We demand the full satisfaction of the striking workers’ just demands
Only such steps could possibly take away from the fact that Lonmin is currently part of orchestrating a mass murder on largely defenceless workers in defence of its share price.
Yours …