Entre les ténèbres capitalistes et l'Aube Dorée : rapport du débat sur les tactiques et stratégies marxistes à adopter en Grèce

Depuis plusieurs années le Comité pour une Internationale Ouvrière (internationale du PSL – LSP) tient son école d’été, lieu de débat, de rencontres et de conférences entre militants de tout horizon qui leur permet de faire le point sur les différentes situations nationales et internationales et sur les taches que les militants, conscients des enjeux actuels pour la classe ouvrière, se doivent d’accomplir. Cette école d’été revêt cependant un caractère bien particulier compte tenu de la situation explosive du moment : les mouvements de masses en Espagne & en Grèce, la création de nouvelles formations de gauche qui réunissent de larges pans de la classe des travailleurs, l’approfondissement de la crise du capitalisme … et à la croisée de tout cela, la situation en Grèce.

Par Clément (Bruxelles)

Ces 4 dernières années la Grèce à été secouée par plusieurs plans d’assainissement, par des scandales de corruptions massifs touchant l’establishment grec, par la mainmise de la troïka (BCE- UE -FMI) sur son économie et sa politique. Points négatifs s’il en est, cela n’a pas moins engendrée des réponses massives de la part des jeunes et des travailleurs : pas moins de 16 grèves générales, une manifestation qui a compté 800.000 travailleurs en octobre, 2.000.000 de personnes qui ont refusés de payer l’impôt supplémentaire imposé par le gouvernement, plus de 500.000 participants aux occupations de places et d’entreprises, des assemblées générales sur ces occupations qui ont amenés de éléments nouveaux pour la démocratie et pour l’organisation des jeunes et des travailleurs dans leur lutte contre le système capitaliste, le « mouvement des patates » qui a permit la mise en rapport avec les producteurs locaux et les consommateurs court-circuitant ainsi la grande distribution et diminuant de 15% le prix de vente : la révolution et la contre-révolution sont en marche.

Tous ces éléments (et bien d’autres) montrent la capacité des travailleurs à s’organiser et à se défendre contre le système qui les exploite. Cela montre également à quel point la conscience de la nécessité de lutter, de s’organiser et de militer pour une alternative socialiste commence à pénétrer et à toucher un nombre toujours plus large de la société à tel point qu’il s’en est fallu de peu pour que la première force politique du pays ne soit un parti de gauche radicale : SYRIZA.

Le 28 % obtenu par SYRIZA aux dernières élections ont été ressentis par les classes dirigeantes grecque et européenne comme un séisme politique : pour la première fois depuis longtemps l’opposition devenait anticapitaliste et radicale. Pour toutes ces raisons il était essentiel de se pencher sur les tactiques et stratégies à adopter dans cette situation révolutionnaire et sur le processus, le développement et la maturité de la révolution en Grèce. Ceci constituait une introduction à la discussion (sur les stratégies à adopter) menée à l’école d’été et ce qui suit, l’essentiel des débats menés durant cette discussion.

Le camarade Andros, de Grèce, ayant expliqué la situation sur place a commencé à développer plus en détail le travail de notre organisation sœur en Grèce XEKINHIMA, la section grecque du Comité pour une Internationale Ouvrière, et de notre point de vue sur SYRIZA.

En 2010, le CIO et XEKINHIMA ont développé un programme et des revendications pour la Grèce. Celui-ci (qui préconise notamment l’abolition de la dette, la nationalisation des secteurs clés de l’économie ou encore le contrôle ouvrier de l ‘économie) tout d’abord raillé par l’ensemble des organisations de gauche, a été par la suite adopté par la quasi-totalité d’entre-elles. Ce programme prévoyait des mesures révolutionnaires qui permettraient de sortir la Grèce du marasme capitaliste dans lequel elle se trouve et mettre en place une vraie démocratie sous contrôle des jeunes et des travailleurs.

La révolution et la contre-révolution ne sont cependant pas linéaire : il y’a des flux et des reflux, il y aura des retraites ou des défaites comme nous nous devons de nous battre pour des victoires. Typiquement, après plusieurs mois de luttes, la combativité a fait place à une certaine forme de résignation. Et les néofascistes d’« Aube Dorée » sont entrés au parlement. Les deux sont liés, l’histoire l’a montré. Et le fait que leurs actes de violence dans la rue comme sur les plateaux télé n’aient en rien entachés leur pourcentage de vote montre que même si ils sont un vote contestataire il y a aussi toute une partie de la population qui se rallie consciemment à leurs positions et à leurs méthodes en pensant y trouver là une alternative au système capitaliste et à la crise. Pourtant ils agressent physiquement immigrés, homosexuels, membres du KKE (Parti communiste Grec) ou de SYRIZA (avec qui ils sont d’ailleurs les deux grands gagnant de ces élections).

Le reste de la gauche ne bouge pas sur ce problème et n’organise, pas encore du moins, la défense des quartiers contre les intrusions des militants de ce parti. Mais une autre intervention viendra plus loin sur ce sujet et le camarade Andros développe un autre point important : dans une telle période décisive les choix tactiques et stratégiques effectués sont déterminant.

Les organisations de gauche sont amenées à se positionner sur des questions complètement nouvelles, dont personne n’aurait pu prévoir la venue sur le devant de la scène et pour lesquelles il faut prendre des décisions. Celles-ci ne seront pas toujours les bonnes mais si c’est le cas, l’apprentissage sur le terrain de la lutte permettra de les corriger.

XEKINHIMA a essayé de se positionner comme un catalyseur de la lutte : en effet les luttes sont volatiles, dispersées, manquent d’organisations entre elles (1). Dans ce sens XEKINHIMA est intervenu dans des réseaux de syndicats locaux avec une proposition de grève générale de 48h et a étendu cette revendication a un appel a toute la gauche sous forme de plan d’action commun et en réanimant le mouvement des « enragés » via des occupations. Malgré les efforts pour rallier la gauche, nous nous sommes heurtés au sectarisme de plusieurs organisations dont le KKE : on remarque donc bien l’absence de compréhension de la situation des directions.

Sur cette base XEKINHIMA et deux syndicats dont les directions sont ouvertement marxistes ont décidé d’occuper le ministère de la santé, avec le soutien de ceux qui y travaillent. Bien que l’occupation n’ait pas eu lieu toute la campagne autour de cette action a grandement conforté la place de XEKINHIMA et l’opinion que les travailleurs en avaient.

Le camarade Andros poursuit son exposé de la situation en indiquant que l’opinion parmi les travailleurs, est qu’après la grève générale de février les travailleurs se sont tournés vers les élections comme moyen d’expression de leur frustration. Les médias ont alors mis SYRIZA sur le devant de la scène. Crédité de 35% d’intention de vote, SYRIZA est descendu à 28% pour ne pas avoir su convaincre (par son programme) et ce notamment sur la question de continuer ou non avec l’Euro comme monnaie.

De plus SYRIZA a entamé, deux semaines avant les élections, un virage à droite en reculant sur ses revendications (pas de nationalisations sauf « si il y en a besoin », remettre le salaire minimum à son niveau d’origine et seulement si la conjecture économique le permet). Cependant SYRIZA a réalisé un excellent score qui a fait de lui la deuxième force politique du pays (1,6 millions de votes). Cependant 90% des votants se disent sceptique quant à la suite des combats politiques : beaucoup attendent avec intérêt ce que fera SYRIZA par la suite.

De nouvelles questions apparaissent pour les militants les plus conscients et les plus radicalisés de la société grecque : comment s’organiser pour lutter, seuls, dans une nouvelle hypothétique formation de gauche ou revenir dans SYRIZA ? Car en 2011 XEKINHIMA avait décidé de quitter la formation SYRIZA.

Aujourd’hui, par la qualité de ses interventions et de son programme XEKINHIMA travaille en étroite collaboration avec Syriza qui lui a proposé d’intégrer le Comité Central, le comité Exécutif et a même proposé un poste de secrétaire permanent à XEKINHIMA. Andros continue en indiquant que SYRIZA se retrouve avec une série de défi. L’un d’entre eux étant de réactiver ses sections militantes locales celles-ci ayant été inactives depuis 2 ans, avec la revitalisation de SYRIZA sur la scène politique les sections ont recommencés à se tenir régulièrement où XEKINHIMA est intervenue (avec un excellent retour sur ces interventions).

Un autre des défis de SYRIZA sera d’empêcher la bureaucratisation au sein de l’organisation : avec la déroute du PASOK, un bon nombre d’anciens bureaucrates des directions syndicales corrompues ou des instances même du PASOK, sont venus avec l’intention de profiter de la vogue de SYRIZA pour pouvoir mener à bien leurs tentatives opportunistes et manoeuvristes et ainsi conserver la part du gâteau qu’ils avaient pu obtenir quand le PASOK était la première force du pays. XEKINHIMA s’opposera bien évidemment à eux mais cela ne sera victorieux que s’il y a une politique consciente de l’ensemble de SYRIZA.

Si ces bureaucrates ne sont pas écartés du parti alors les couches plus larges de la population et les travailleurs qui viendront d’y adhérer s’en détourneront rapidement.

La tâche de XEKINHIMA est de combattre le réformisme de ces bureaucrates qui auparavant brisaient les grèves. Cette tâche se place dans un rôle plus large de XEKINHIMA qui est d’être dans une certaine mesure dans SYRIZA, de voir, d’évaluer et d’estimer combien de forces XEKINHIMA doit mettre dans SYRIZA (et ainsi diffuser nos idées parmi une formation large de travailleurs) sans oublier d’en préserver pour pouvoir se développer également en dehors de SYRIZA. Il est déterminant d’arriver à analyser la situation, de déterminer les tactiques et stratégies les plus adaptées, de trouver les bons mots d’ordres et revendications et voilà pourquoi il convient d’être prudent. XEKINHIMA prendra une décision démocratiquement sur ce qu’il convient de faire, quels seront les tâches et les rôles de l’organisation et quelles seront les perspectives quand à la direction de SYRIZA et à son attitude.

En effet le gouvernement n’aura pas « d’État de grâce », 68% de la population vivant sous le seuil de pauvreté il devra agir vite. Il en va de même pour SYRIZA, car le chaos économique pouvant arriver d’un jour à l’autre avec la sortie récente du vice-président de la DeutscheBank qui considérait que le mieux pour la Grèce serait de vivre dans une économie avec deux monnaies (ce qui aurait pour résultat une spéculation accrue ,l’apparition du marché noir … ) et qu’actuellement SYRIZA ne dispose pas d’un leadership suffisant pour mobiliser les masses et passer à l’offensive sur le terrain aux côtés des travailleurs alors que cette situation est une occasion d’importance qui nécessite de passe à l’offensive avec des revendications comme la nationalisation de pans entiers de l’économie sous contrôle ouvrier.

Si SYRIZA passait à l’offensive, elle serait poussée sur sa gauche et pour pouvoir assurer ce tournant à gauche XEKINHIMA doit se renforcer en tant qu’organisation à part qui a des liens forts avec les travailleurs et les jeunes, ce qui sera une condition indispensable pour le développement et la consolidation de l’organisation et de ses positions. Une chose peut cependant nous rassurer sur ce sujet, XEKINHIMA est la seule à ne pas avoir scissionné alors que la gauche grecque est dans un processus de changement permanent ce qui favorise les scissions.

Une autre des tâches qui nous incombent est de continuer à lier des liens et des alliances avec les autres formations de gauche, ce qui nous prend beaucoup d’énergie. Ainsi nous sommes en discussion avec une tendance de la formation ANTARSYA, la seule en fait qui à rompu avec le sectarisme de celle-ci pour se rapprocher de SYRIZA.

Comme toute l’intervention du camarade Andros a pu le montrer, les tâches qui sont les nôtres dans la situation actuelle sont énormes et cette discussion est essentielle. Mais le courage, la détermination et l’investissement de nos camarades est un exemple de volonté politique pour l’ensemble de l’internationale.

Vint le tour du camarade Sasha (Allemagne) a mis en lumière l’importance de se centrer sur des questions concrètes et parlantes comme la réquisition des bâtiments vides de l’État et de la classe dirigeante pour palier à la crise du logement et à la pauvreté des travailleurs grecs, etc. Ces revendications peuvent être mises en parallèle avec celles développées par Lénine en 1917 (Terre, pain, paix).

Puis il y eut l’intervention du camarade Stefan (du Secrétariat International) indiquant que nous devions apporter des éléments de réponses concrètes sur ce qui suivrait si nous chassions par la rue le gouvernement d’austérité imposée. SYRIZA est composée de militants capables et rompus qui savent mener une lutte sur le terrain. Ainsi l’un des défis de SYRIZA sera beaucoup plus de construire et de convaincre les travailleurs et les jeunes de se rallier en masse à SYRIZA et que la tache de XEKINHIMA sera de convaincre de mener la bataille dans SYRIZA (2) car SYRIZA est la seule alternative, il faudra recruter sur base de la création d’un nouveau mouvement de masse qui serait l’expression de la classe des travailleurs et des jeunes.

La camarade Maria (Grèce) fit une intervention qui concerna exclusivement l’éclosion du mouvement « Aube Dorée ». Avec 7% des votes aux deux élections et 18 parlementaires, ils sont les autres gagnants de ces élections. Et (comme malheureusement en Allemagne dans les années trente) la gauche traditionnelle préfère nier l’existence du problème car selon eux « en parler serait leur faire trop d’honneur » (dixit le parti communiste grec – le KKE). Pourtant il faut bien se pencher sur ce phénomène de résurgence de l’extrême droite pour pouvoir le comprendre. En effet beaucoup de votants d’Aube Dorée sont des petits exploitants ou de petits commerçants acculés par la crise et surendettés qui critiquent les partis traditionnels (pour leurs bilans, leurs affaires de corruptions ou qui voient dans les syndicats affiliés aux partis traditionnels une part du problème) et pensent reconnaître en « Aube Dorée » (avec ses méthodes violentes) une vraie politique de rupture et de lutte contre la crise.

Notre camarade souleva la nécessité d’une grande campagne antifasciste en Grèce dont ils ont déjà commencé à construire un embryon en faisant à toutes les associations possibles pour lutter contre ce fléau (syndicats, partis, associations de quartiers ou de parents d’élèves…) et occuper la rue et l’espace publique pour établir une résistance contre la montée du fascisme. Toutefois la camarade soulève le fait qu’il ne faut pas stigmatiser ceux qui votent « Aube Dorée » comme peuvent le faire certains groupuscules et qu’il fallait discuter des idées le plus possible et apporter aux interrogations des travailleurs des réponses concrètes. Cependant devant le danger que représente ce parti elle indique également qu’il va falloir sans doute se défendre physiquement contre les attaques des néofascistes.

Tony, du secrétariat international, est intervenu après Maria, insistant encore sur la nécessité de savoir déterminer les bons slogans et les bonnes tactiques durant le processus de révolution et de contre révolution. Il indique cependant qu’il faut éviter le sectarisme typique de ce que Lénine appela le « gauchisme » et nous séparer des travailleurs et des jeunes par des slogans trop éloignés de la réalité du terrain ce qui desservira nos idées et notre organisation. Il prend pour exemple la guérilla chilienne qui compta jusqu’à 10.00 membres mais qui décroissa rapidement car ils ne parvenaient plus à convaincre la classe ouvrière, lassée d’une lutte qui n’amenait aucun changement. Aujourd’hui il y a un fort sentiment antiparti chez les jeunes, du généralement au comportement et au manque de réponse des partis traditionnels aux demandes de ceux-ci. Il faudra composer avec pour la période qui vient et les convaincre par nos actions et nos revendications de la qualité de notre organisation.

Il continue en soulignant que ce seront les perspectives qui doivent dicter la tactique à adopter. Il remarque que le soutient à SYRIZA diminue car il y a toujours cette défiance et ce scepticisme présent parmi les travailleurs grecs.

Il finit son intervention en parlant du rôle du parti révolutionnaire dans une organisation bien plus large rajoutant qu’on doit voir pour devoir de savoir évaluer les forces posées dans l’implication dans cette organisation. Aujourd’hui la situation est favorable à notre ré-implication dans SYRIZA (et d’un point de vue plus mondial également) notant que si notre présence et le sérieux de nos idées et de nos méthodes sont reconnus dans SYRIZA à tel point qu’il est possible que nous ayons dans l’avenir des élus ce qui serait d’une utilité non négligeable pour diffuser nos idées et montrer à la classe ouvrière ce qu’est un élu révolutionnaire. Cependant il termine par signifier que rien n’est acquis et que le défi qui nous est présenté est énorme et que la masse de travail devra être conséquente.

Le camarade Andros concluait cette (courte mais intense) discussion sur les attitudes à avoir et les tactiques à adopter. Il a notamment beaucoup abordé la question de la construction de notre organisation.

Notre capacité d’analyse de la situation nous a permis d’éviter de connaître les déchirements qui ont marqué les autres organisations, d’où la nécessité de peser et d’évaluer toutes nos taches et priorités avant de faire un pas tel que rejoindre SYRIZA en tant que tendance.

Il a fini cette discussion sur les tactiques et stratégies marxistes à adopter en indiquant un point positif pour l’avenir du mouvement ouvrier à savoir qu’actuellement se créent (à notre initiative) des Comités de Défense Antifasciste dans les quartiers pour contrer les militants d’ »Aube Dorée », comités qui ont le contenu politique et les méthodes des milices ouvrières d’antan.

Cette école d’été, rassemblant un grand nombre de cadres et militants révolutionnaires du monde entier et placées sous l’ombre de la situation mondiale explosive, aura permis de renforcer la confiance des militants en la capacité de leur organisation et les confortant dans la nécessité de s’organiser pour se battre, en Belgique dans le PSL – LSP, et de l’avenir de l’alternative socialiste.


(1) Cette référence au catalyseur et issu d’une citation de Trotsky (dans Le Programme de transition de 1938) où Trotsky explique que le problème du prolétariat est la direction des partis dits révolutionnaires qui sont incapables de comprendre la situation. Il compare la direction à un cylindre à piston : « Sans organisation dirigeante, l’énergie des masses se volatiliserait comme de la vapeur non enfermée dans un cylindre à piston. Cependant le mouvement ne vient ni du cylindre ni du piston, mais de la vapeur. » Il signifie bien que le rôle d’une direction est de catalyser vers les bons mots d’ordres et les bonnes revendications au bon moment pour que la force des travailleurs puisse être victorieuse.

(2) Cette question du rôle des élus de gauche est une question qui permet de différencier le PSL-LSP des autres partis dits de « gauche », car dans notre vision un élu révolutionnaire se doit d’être un outil à tout niveau que ce soit pour favoriser la lutte des jeunes et des travailleurs en défendant des points et un programme clair au sein des institutions bourgeoises : jamais nous ne tomberons dans l’illusion que nous pourrons changer ce système de l’intérieur. Un élu est pour nous un moyen de porter les revendications du monde ouvrier jusque dans les arcanes de l’État capitaliste.

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