Trois cents travailleurs du textile de l’usine de la Hualon Corporation, dans la région de Miaoli, à Taiwan, ont déclenché une grève illimitée il y a maintenant plus d’un mois, le 6 juin dernier. Depuis lors, leur usine est occupée. Ils sont entrés en lutte afin de récupérer l’argent qui avait été épargné sur leurs salaires et leurs pensions depuis plus d’une décennie.
Socialist Action, (CIO-Taiwan)
Le 25 juin, les 300 travailleurs s’étaient rendus à Taipei, la capitale, pour y protester contre l’inaction du gouvernement, sans qu’ils ne puissent à nouveau recevoir de réponse de la part des autorités. Le 26 juin, les travailleurs ont bloqué l’accès à la villa de leur patron, qui avait déclaré la faillite de l’usine mais vit toujours dans une maison luxueuse et conduit des voitures de sports européennes extrêmement chères. Les grévistes avaient alors subi une répression policière très brutale à l’extérieur de la villa, et des étudiants venus les soutenir avaient eux aussi été blessés. Les travailleurs occupent toujours leur usine afin d’empêcher que les machines ne puissant être déplacées ailleurs.
Au cours de ces 15 dernières années, les attaques antisociales de la part des propriétaires de Hualon n’ont jamais stoppé. Depuis 1997, l’entreprise a bloqué toute augmentation de salaire. En 1999, l’entreprise a stoppé de payer les bonus annuels auxquels avaient droit les travailleurs. Ensuite, en octobre 2001, la direction a commencé à opérer des coupes de salaire. Les travailleurs ont alors tenté de s’organiser, mais ont finalement été trahis par des jaunes. A ce moment, une dirigeante des travailleurs a été jusqu’à se suicider suite aux pressions exercées par le management. Ce tragique incident a été un sérieux coup porté au mouvement ouvrier local. Une travailleuse du secteur textile a ainsi déclaré à ce sujet que “…après que Chiu [la dirigeante des travailleurs] ait été poussée à la mort, plus personne n’osait se lever et riposter…”.
Il a fallu attendre que les travailleurs reprennent le contrôle de leur syndicat, tout récemment, pour qu’ils osent repartir à la contre-offensive. Trois ans après le drame, en 2004, l’entreprise a à nouveau diminué les salaries, de 30%. En 2008, la direction est repartie à l’attaque, en obligeant les travailleurs à augmenter la production jusqu’à 130% pour préserver l’entièreté de leurs salaires. Environ 50% des travailleurs sont tombé sous le seuil du salaire minimum, alors qu’il s’agit d’un droit légal.
Les plupart des travailleurs de Hualon sont des femmes, en moyenne âgées d’une cinquantaine d’années. Leurs conditions de travails sont incroyablement mauvaises. Chacun doit travailler en heures supplémentaires et les journées de 12 heures sont la moyenne afin de réaliser l’objectif de 130% de productivité. Les travailleurs n’ont que trois journées de congé par mois.
Le changement de direction n’a rien change
Après la déclaration de la faillite du patron, le vice-président du conseil local a acheté l’entreprise. Les actions des travailleurs ont alors plus encore déchaîné l’hostilité du gouvernement local. “Le gouvernement nous a totalement déçu”, a déclaré un des travailleurs. “Maintenant je comprends que le gouvernement et la loi sont du côté des patrons. Le gouvernement ne nous aidera pas et la loi est inutile. Nous, les travailleurs, ne pouvons compter que sur nous-mêmes. Si nous ne nous organisons pas pour nous battre, nous n’obtiendrons rien !”
Maintenant, la direction essaye de vendre les machines et les terres afin de rembourser les dettes, tandis que les travailleurs se retrouvent sans rien. De son côté, le patron en faillite a toujours un train de vie luxueux et il semble qu’il soit en train de lancer une nouvelle usine au Vietnam.
Nous soutenons les revendications des travailleurs selon lesquelles les capitalistes doivent rembourser l’argent des salaires et des pensions qui a été volé ces dernières années. Nous soutenons leur occupation destine à empêcher la vente des machines et des terres au bénéfice des banques.
Nous appelons les camarades du Comité pour une Internationale Ouvrière et les syndicalistes d’autres pays à envoyer des messages de solidarité aux travailleurs de Hualon et des lettres de protestation au gouvernement de Taiwan. Vous pouvez envoyer vos protestations au gouvernement taïwanais via votre consulat local et au ministère du travail à parti de son site internet : http://tinyurl.com/cj2ntko.
Envoyez également vos messages de solidarité aux travailleurs de Hualon à :- hu1152@yahoo.com.tw avec des copies à :- twsocialist@gmail.com
Envoyez s’il vous plait le message suivant en chinois dans votre email:
‘We support your struggle. The Taiwan government is showing itself to be the enemy of working people and the defender of corrupt capitalists by its shocking refusal to listen to Hualon workers and meet your demands. By solidarity and struggle you can win your rights. Demand the TW government to nationalize Hualon and guarantee workers’ jobs, pensions and owed wages. Demand the company’s books are open to public inspection and to representatives of the workers. International solidarity with Hualon workers!’
Cela signifie : ‘Nous soutenons votre lutte. Le gouvernement taïwanais se met en avant comme l’ennemi des travailleurs et le défenseur des capitalistes corrompus avec son refus choquant d’écouter les revendications des travailleurs de Hualon. Mais vous pouvez gagner l’obtention du respect de vos droits par la lutte et la solidarité. Exiger des autorités la nationalisation de Hualon pour garantir vos emplois, vos pensions et vos salaires. Exigez que les livres de compte de l’entreprise soient rendus publics pour une inspection effectuée par des représentants des travailleurs. Solidarité internationale avec les travailleurs de Hualon!’