Répression à l’ULiège ? Ni censure, ni répression, ni arbitraire ! Nous ne nous laisserons pas faire !

Manifestation à Liège à l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Un peu de trop pour les autorités universitaires ?

“L’institution n’autorise pas de conférence ou débat à caractère politique au sein de ses bâtiments.” La rencontre — débat « Fin du monde, fin du mois, même combat ! Réponse marxiste face aux crises du capitalisme », organisé par EGA (Étudiant.e.s de Gauche en Action), cercle reconnu de l’université, et par la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) a été bloquée par les autorités de l’institution !

Tract d’EGA et de la Campagne ROSA distribué aujourd’hui à l’université de Liège

Et en faculté de philo-lettre qui plus est, alors que le débat est censé y être dans l’ADN des étudiant.e.s ! Les autorités ont-elles soudainement peur du débat, alors que nos activités de rentrée se sont toujours bien déroulées depuis près de 20 ans ? Ce changement de politique n’est pas un hasard. C’est une décision consciente et concertée alors que monte la colère sociale dans la société.

La semaine dernière, COMAC (organisation de jeunesse du PTB) a été délogée par les flics pour avoir tenu un stand de sensibilisation à l’UCL ! Nous-mêmes avons subi des tentatives d’intimidation de la part de l’ULiège, lors de l’organisation de nos propres stands, nous indiquant que l’université était un lieu « privé ». Pardon ? Privée, l’université ?! Pas encore, et heureusement !

On nous dit qu’il faudrait demander des autorisations à l’avance pour tenir des stands. Et comment réagir à l’actualité ? Nous sommes ici aujourd’hui présent.e.s notamment  pour parler de la révolte de la jeunesse et des femmes en Iran et marquer notre solidarité. Faudrait-il attendre un laps de temps – que l’on imagine aussi arbitraire que cette décision d’interdiction de débat – pour dénoncer la sanglante brutalité du régime iranien ? Attendre, pour marquer notre solidarité avec ce mouvement qui subit une répression qui a déjà tué plus de 70 personnes ? Doit-on se taire et accepter l’inacceptable ?

La Campagne ROSA et EGA étaient à l’initiative de la manifestation du 8 mars dernier (Journée internationale de lutte pour les droits des femmes) qui a démarré de la place du XX août et a défilé aux alentours du carré pour dénoncer le sexisme et les agressions dans la vie nocturne. C’est ce genre de mobilisation que les autorités universitaires visent à entraver ?!

Pendant ce temps, l’université n’agit que du bout des lèvres face à la présence de l’Ordre de la Basoche, tristement connu pour les comportements sexistes de ses membres. Les accusations publiques d’agressions sexuelles n’ont pas empêché ce cercle de continuer à bénéficier d’une tribune à l’université : il était toujours présent à l’apéro des cercles de rentrée.

Voilà qui finira d’exposer l’hypocrisie de l’université, qui à la prétention de se considérer comme « ouverte sur le monde » et portée sur « l’engagement citoyen ».

Ce changement de politique n’est aucunement un hasard : explosion des prix de l’énergie, précarité galopante, kots impayables,… Il devient de plus en plus impossible de se nourrir, de se chauffer, ou même de se loger. Avec quel impact dramatique sur les étudiants ? Et sur les budgets de l’enseignement supérieur ? Tenter d’imposer le silence aux organisations de lutte sociale au moment de lancer des attaques contre nos droits est une stratégie bien connue. Certains penseront directement aux 17 syndicalistes liégeois FGTB récemment condamnés pour faits de grève. A ce titre, nous mobiliserons la communauté étudiante pour qu’elle se montre solidaire du mouvement vers la grève générale du 9 novembre autour des crises du pouvoir d’achat et de l’énergie.

Nous ne nous laisserons pas faire !

Les crises du capitalisme s’accumulent, causant crise écologique, inflation, guerres, famine et misère généralisée, la direction de l’université décide quant à elle de censurer ne serait ce que la moindre tentative de débat pour tâcher de réfléchir à des solutions.

Notre rencontre aura bel et bien lieu, avec ou sans l’accord de l’université. Elle prendra place ce jeudi 29 septembre, à 19h, dans les locaux de la fédé, 24 place du XX Août.

EGA et la Campagne ROSA continueront à se battre pour un monde débarrassé du sexisme, du racisme, de la LGBTQI+ phobie, de la précarité étudiante et de toutes les injustices générées et entretenues par le système capitaliste. Rejoignez-nous dans ce combat !

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