Concentration et manifestation du 21 septembre : coup d’envoi réussi d’un automne chaud

La concentration militante et la manifestation organisée par le front commun syndical a été un franc succès. La police et la direction du syndicat ont parlé de 10.000 participants. Nous étions d’ailleurs peut-être bien plus nombreux. Mais tout le monde s’accorde à dire que la participation était plus élevée qu’initialement attendu. Les discours et les discussions dans la foule de militants portaient sur les factures d’énergie inabordables et soulignaient l’insuffisance des mesures gouvernementales. Lors des discussions que les militants du PSL/LSP ont eues en proposant leur matériel politique, un très large soutien à l’idée de la nationalisation du secteur de l’énergie a pu être constaté. A la tribune, c’est l’appel lancé par le président de la FGTB Thierry Bodson pour faire de la grève générale du 9 novembre le plus grand succès possible qui a reçu le plus grand tonnerre d’applaudissements.

L’événement a donné le coup d’envoi d’un automne socialement chaud. Le prochain rendez-vous concret est la grève générale du 9 novembre. L’importante participation d’hier et la forte colère contre l’explosion des prix de l’énergie et de l’alimentation font qu’il est difficile, même pour les dirigeants syndicaux les plus timorés, de remettre en question l’organisation de cette grève. Mais cette date est encore lointaine et de nombreuses voix appellent à l’organisation d’autres actions d’ici là. L’idée d’une grande manifestation nationale suivie de manifestations provinciales en octobre circule dans les coulisses. C’est une excellente idée pour renforcer la dynamique vers la grève générale du 9 novembre, mais la concentration militante d’hier n’était-elle pas l’endroit idéal pour que cela soit annoncé ? L’une des forces du plan d’action de l’automne 2014 contre le gouvernement Michel était que les dates étaient connues suffisamment à l’avance en tant qu’étapes vers la grève générale du 15 décembre.

Le PSL a distribué un tract intitulé : « Préparons la grève générale du 9 novembre DES MAINTENANT », avec pour surtitre les revendications de nationalisation du secteur de l’énergie et d’augmentation des salaires. Ce tract a suscité beaucoup d’intérêt, notamment la partie consacrée à la construction d’un rapport de forces. « Sans organiser notre colère, ce sera la descente aux enfers perpétuelle », avons-nous écrit. Voilà le défi : organiser la colère vers la grève générale, avec un plan d’action qui assure également que cette grève ne soit pas un événement unique. « Le plan d’action allant crescendo de l’automne 2014 a fait vaciller le gouvernement Michel et a démontré notre puissance collective. Le gouvernement n’est alors resté à flot qu’en raison de l’absence d’un deuxième plan d’action plus intense, avec par exemple une série de grèves générales de 24, 48 ou 72 heures. Nous n’avons pas le luxe de nous permettre une telle erreur. »

Notre combat est également renforcé par des revendications offensives qui reposent sur ce qui est nécessaire pour les travailleurs et travailleuses et non pas sur ce qui est acceptable par les patrons et leurs politiciens amis. Car eux, ils trouvent acceptable que notre classe sociale paie les prix fort de la démence des marchés. C’est facile de se réfugier derrière la présence des libéraux au gouvernement pour minimiser la responsabilité des autres partis au pouvoir. Mais qui en est encore dupe ? L’extension du tarif social et la taxation des bénéfices des entreprises énergétiques constitueraient des pas en avant, encore très timides. Nous devons construire consciemment un rapport de forces qui vise à imposer la nationalisation de l’ensemble du secteur sous contrôle et gestion démocratiques de la collectivité afin que celle-ci puisse déterminer les modalités de production, de distribution et d’investissement.

Les discours prononcés hier par les dirigeants syndicaux et, plus tôt ce week-end, par Raoul Hedebouw (PTB) vont, prudemment, dans le sens d’une énergie dans les mains des autorités publiques. A l’heure où la quasi-totalité de l’establishment politique et du patronat est bien forcé d’admettre que le marché ne fonctionne pas, nous devons oser parler de manière offensive et sans équivoque de la nationalisation de la totalité de secteur et en faire une revendication centrale de notre combat pour une énergie abordable et verte.

La concentration militante et la manifestation qui a suivi a illustré que la pression augmente parmi la base syndicale. Celle-ci doit s’organiser le plus fortement possible à partir des lieux de travail pour affiner l’élaboration des actions et des revendications, avec tous les sympathisants du mouvement ouvrier (retraités, jeunes, chômeurs…). C’est également une excellente façon de nous préparer également à l’inévitable chantage patronal qui accompagnera la récession qui vient.

Comme le concluait notre tract : « Nous ne vivons pas pour travailler, nous travaillons pour vivre ! Nous voulons des résultats : une vie meilleure et abordable pour chacun.e ! C’est impossible au sein des limites du capitalisme, qui nous entraîne d’une crise à l’autre. »

Reportage-photos de Liesbeth:

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